FLORE ADVENTICE DES CULTURES PLUVIALES

FLORE ADVENTICE DES CULTURES PLUVIALES

Généralités sur le mil 

Origine, diffusion et production 

Le terme « mil » regroupe un ensemble de graminées alimentaires qui ont pour caractéristiques communes la petitesse de leurs graines. Il est originaire de l‟Afrique de l‟Ouest, dans la zone limite sud du Sahara entre le Soudan occidental et le Sénégal (Tostain, 1998). Il existe de nombreuses variétés de mil (Mil pénicillaire ou mil à chandelle (Pennisetum glaucum (L.) R. Br.), Eleusine (Eleusine coracana Gaertn.), Millet commun (Panicum miliaceum L.) et le millet des oiseaux (Setaria italica (L.) P. Beauv.). Le mil à chandelle (Pennisetum glaucum (L.) R. Br.), grâce à sa résistance a été une des premières plantes domestiquées par l‟homme. Classée septième céréale dans le monde, il est l‟une des plus importantes cultivées en régions arides et semi-arides, principalement de l‟Inde et de l‟Afrique de l‟Ouest (Moumouni, 2014). En Afrique, les principaux producteurs sont le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, le Sénégal et le Soudan. En Afrique occidentale notamment au Sahel et en Afrique centrale, orientale et australe, le mil est la composante principale dans les systèmes traditionnels de culture (Kane, 2014). Il est difficile de répertorier des statistiques dignes de foi sur les surfaces cultivées et sur les productions de mil à chandelle car, d‟habitude, les chiffres incluent le sorgho et tous les autres mils et, en outre, il est très souvent cultivé en association avec d‟autres cultures1 . La production mondiale de tous les mils est de 31,5 millions de tonnes environ, dont les 36% sont produits en Afrique. En Afrique de l‟Ouest le mil est cultivé sur 12,2 millions hectares soit 49% de la surface mondiale (Ministère de la Coopération et du Développement, 1991). En Afrique, le mil à chandelle est l‟espèce la plus cultivée. Pour l‟Afrique, le mil est une culture très importante et représente environ 1/3 de la production céréalière totale. Dans les autres zones du monde comme l‟Inde, on a de grandes productions de mil mais l‟importance relative par rapport aux autres céréales cultivées ne dépassent pas 10% (Spencer, 1987). Selon (Rimain, 2001), c‟est en Afrique que se trouvent les principaux centres de diversification du mil. 1 http://docplayer.fr/29416316-Caracterisation-des-cycles-de-developpement-de-dix-varietes-de-mil-dediverses-origines-sur-trois-sites-situes-le-long-d-un-gradient-latitudinal.html 4 Au Sénégal, le mil occupe une place importante dans la production agricole. En effet, il représente 75% des surfaces emblavées et 66% de la production agricole (FAO, 2012) . 

Position systématique et description botanique 

 Position systématique 

Le Mil (Pennisetum glaucum (L.) R. Br.), réparti dans les régions tropicales et subtropicales (Stapf & Hubbard, 1934), appartient à l‟embranchement des Spermaphytes, au sous-embranchement des Angiospermes, à la classe des Monocotylédones, à la famille des Poaceae, à la tribu des Paniceae, au genre Pennisetum, à la section des Penicillaria L. Rich.  Description botanique  Appareil végétatif Les racines du mil sont adventives et fasciculées partant des entre-nœuds de la base des tiges. Les racines sont très nombreuses dans les horizons superficiels du sol ; ce qui autorise une certaine résistance à la sécheresse (Ferraris, 1973). Les tiges du mil sont densément values, solides et pleines. Les tiges sont rigides, avec des entre-nœuds pleins de longueur variable. Ces derniers sont capables de donner des talles secondaires et tertiaires. Une plante peut former jusqu‟à 40 talles mais peu sont fertiles, généralement de un à sept seulement arrivent à produire (Siband, 1981). Les feuilles naissent le long de la tige en alternant sur deux lignes et se composent d’une gaine, d’un limbe et d‟une ligule. La gaine prend origine à un nœud et entoure l’entrenœud, avant que le limbe ne s’étende vers l’extérieur. La ligule (caractère distinctif des Poaceae) est une petite languette membraneuse située à la jonction de la gaine et du limbe qui peut être plat ou légèrement incurvé. Les feuilles sont longues, assez minces glabres ou poilues (Maiti et al., 1981).  Appareil reproducteur L‟inflorescence est une panicule très dense, apicale, cylindrique, long de 15-140 cm et avec un diamètre de 0,5-4,0 cm; c‟est probablement la forme de la panicule qui a donné le nom (Pennisetum typhoïdes) à l‟espèce parce qu‟elle ressemble au thypha (Bidinger et al., 1982). 5 Les pannicules sont raides, compactes, cylindriques et coniques, elles ont 2 à 3 cm de diamètre et sans aucune ramification. Les épillets constitués chacun de 2 glumes : une glume inférieure courte, plus large que longue et une glume supérieure plus longue qui atteint environ la moitié de la longueur de l‟épillet, celle-ci a une forme ovale et montre 3 à 4 nervures. Chaque épillet possède jusqu‟à 5 fleurs. Certaines de ces fleurs sont fertiles et forment des caryopses ovoïdes de taille variable. Les fruits ou caryopses du mil sont aussi larges que longues mais peuvent varier d‟une forme globulaire à obovale (Bidinger et al., 1982). 

Le cycle biologique du mil  

La phase végétative Elle peut durer 30 à 50 jours, allant de l‟émergence à la formation de la panicule sur la tige principale. Cette phase commence par la germination de la graine et l‟apparition des jeunes plantes, et continue jusqu‟à l‟initiation de la panicule. Les jeunes plantes développent leur système racinaire primaire (racines séminales) et produisent les racines adventives. L‟initiation de toutes les feuilles est lancée pendant la phase végétative (Maiti et al., 1981).  La phase reproductive Cette phase comprend l‟épiaison, la floraison et la fructification. Elle est marquée par le développement total des feuilles et par la sénescence de celles qui sont situées à la base de la tige principale (feuilles âgées). L‟élongation de la tige se produit par l‟élongation séquentielle des entre-nœuds en commençant à la base. Les talles émergent et subissent l‟initiation, le développement des feuilles, etc. suivant le même principe que celui de la tige principale (Maiti et al., 1981).  La phase de maturation Cette phase commence par la pollinisation des fleurons de la panicule principale et continue jusqu‟à la maturité de la plante (panicules de la tige principale et des talles) (Maiti et al., 1981). Elle est marquée par l’élaboration de substances de réserve (amidon, protéines) et par la migration de celles-ci vers l’albumen du grain ; au même moment où l’embryon se forme. Au cours de cette période, le grain passe successivement par le stade 6 „laiteux‟, le stade „pâteux‟, le stade „demi-dur‟, le stade „dur‟ et enfin le stade de „sur maturité‟ marquant la fin de la dessiccation du grain (Loumrem, 2004). 

 Ecologie du mil

 Le mil est une plante herbacée annuelle des zones semi-arides chaudes. Le mil est généralement cultivé dans les zones ayant une pluviométrie variant de 200 à 800 mm repartie sur 2 à 6 mois correspond à la saison des cultures. Moins exigent que les autres céréales, le mil est une céréale qui est généralement adaptée aux sols légers et sablo argileux. Elle tolère la sécheresse, un faible niveau de fertilité des sols et des températures élevées ( Mémento de l‟Agronome, 2002). 

 Utilisations du mil 

Pillé et réduit en farine, le mil se consomme sous forme de pâte, de bouillie et de couscous. En effet, le grain de mil contient des éléments importants comme les protéines (environ 10,6%) ; des lipides (5,1%) ; de l‟amidon (66,7%), des fibres brutes (1,3%) et des éléments minéraux (1,9%) (ROCAFRIMI, 2002). L‟apport en vitamines du grain de mil est également appréciable. Il contient environ 0,22 mg de vitamines A par 100 g de graines (Bekoye, 2011). Les tiges sont également utilisées comme combustibles et comme additifs pour améliorer la fertilité des sols. Le mil ne sert pas seulement à l‟alimentation des hommes et du bétail, car ses tiges sont aussi utilisées pour la construction de murs, de barrières et de toits etc.

Généralités sur le niébé

. Origine, diffusion et production du niébé L’origine du niébé, est très discutée mais l’hypothèse la plus soutenue admet que le point de départ du niébé est l‟Afrique bien que certaines formes cultivées semblent avoir leur origine dans le Sud-Est asiatique ou en Extrême-Orient (Rawal, 1975). L‟Afrique de l’Ouest est le premier centre de domestication du niébé ensuit il a été diffusé dans les autres régions de l’Afrique et sur les autres continents par les migrations et les routes de commerce (Cissé et al., 1996). Sa diffusion vers l’Asie, date de 2.300 av JC. Le niébé est introduit en Europe vers 300 av J-C où il reste une culture mineure dans la partie méridionale. Les Espagnols et les 7 Portugais l’exportent au 17éme siècle vers le nouveau monde. D’autres cultivars sont transportés directement de l’Afrique vers l’Amérique latine avec le trafic de l’esclave. Le niébé atteint le Sud des Etats-Unis au début du 19éme siècle. Le niébé, est une des principales légumineuses alimentaires mondiales. Il est cultivé sur plus de 9 millions d’hectares, dans toutes les zones tropicales et dans le bassin méditerranéen. La production de graines dépasse 2,5 millions de tonnes et provient pour les deux tiers d’Afrique. Dans certains pays tropicaux, le niébé fournit plus de la moitié des protéines consommées et joue un rôle clé dans l’alimentation. Seuls parmi les pays développés, les Etats-Unis en produisent des quantités substantielles. 

 Systématique et description botanique  Systématique 

Le niébé (Vigna unguiculata) est une légumineuse à graines appartenant à l’ordre des légumineuses, à la famille des Fabaceae, à la tribu des Phaseoleae, au genre Vigna (Maréchal, 1978).  Description botanique  Appareil végétatif Le système racinaire est pivotant avec de nombreuses ramifications et présente des nodosités qui sont le siège de la fixation symbiotique de l‟azote. La tige du niébé est cylindrique, volubile, quelque fois glabre et creuse. Elle définit le port de la plante qui peut être érigé, semi érigé, buissonnant, ou rampant. Chaque nœud de la tige porte deux stipules et trois bourgeons axillaires. Les feuilles sont pétiolées (d’environ 25 cm de long), alternes et trifoliées. Toutefois, les deux premières feuilles sont généralement opposées, sessiles et entières (Pasquet & Baudoin, 1997). Les folioles sont rhomboïdes ou hastées, stipulées et ont une longueur variable de 3 à 10 cm et une largeur de 2 à 3 cm vers la base et de 10 à 15 cm vers le milieu. 8  Appareil reproducteur L’inflorescence est un racème axillaire et est portée par un pédoncule de 10 à 30 cm de long. Le rachis porte une paire de fleurs et un bourrelet de nectaires extra-floraux à chaque nœud. Les fleurs papilionacées sont de grande taille. C’est une plante autogame à plus de 98 % (Adam, 1986) avec un certain degré d’allogamie qui serait fonction de l’activité des insectes assurant la pollinisation. Les fruits sont des gousses cylindriques renflées à l‟emplacement des graines, de taille et de pigmentations variables, pendantes ou dressées. Elles se présentent comme des alvéoles qui peuvent loger 8 à 20 graines. Les gousses des formes sauvages sont déhiscentes, ce qui n‟est pas fréquent chez les formes cultivées. Les graines ont des formes variables mais sont pour la plupart réniformes. Elles sont de taille et de couleurs variables suivant les variétés. La nature du tégument est une caractéristique importante de la graine avec deux types : l‟un épais, lisse et plus ou moins brillant et l‟autre mince, ridé et mat. Les formes cultivées se distinguent des formes sauvages par des graines et des gousses de taille plus importante et par des graines non dormantes (SOMDA & Membres, 2013). 

 Le cycle biologique du niébé 

L‟étude des caractéristiques de la croissance a permis de mettre en évidence chez le niébé, trois phases dans le cycle de développement. La première phase de 30 jours est caractérisée par une croissance et une production de biomasse très faible. Par contre, elle est marquée par une forte accumulation d‟eau dans les tissus des plantules. La deuxième phase qui dure 30 à 45 jours, est marquée par une accélération de la croissance en hauteur, de la production de biomasse, de la formation des fleurs, des gousses, et de leur remplissage en graines. La teneur en eau dans les tissus des plants chute au cours de cette phase où la plante de niébé subit toutes sortes d‟agressions de ses différents organes par les maladies, insectes et ravageurs mais aussi par les adventices. C‟est donc, à cette période que les actions de lutte contre les ennemis de cette culture doivent être engagées pour une meilleure production. 9 La troisième phase, qui débute au 60ème jour pour certaines variétés et au 75ème pour d‟autres et qui coïncide à la phase de maturité de certaines variétés comme le « mélakh », est marquée par une chute continue de la teneur en eau, l‟arrêt de la croissance, de la production de biomasse et la maturation des gousses. Cette maturation se traduit par le jaunissement des feuilles qui tombent les unes après les autres et par le séchage des gousses. 

Table des matières

 DÉDICACE
REMERCIEMENTS
Liste des abbreviations
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX.
TABLE DES MATIÈRES
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
I. Revue bibliographique
1. Généralités sur le mil
1.1. Origine, diffusion et production
1.2. Position systématique et description botanique
1.3. Le cycle biologique du mil
1.4. Ecologie du mil
1.5. Utilisations du mil
2. Généralités sur le niébé
2.1. Origine, diffusion et production du niébé
2.2. Systématique et description botanique
2.3. Le cycle biologique du niébé
2.4. Ecologie du niébé
2.5. Utilisations du niébé
3. Généralités sur l’arachide
3.1. Origine, diffusion et production
3.2. Systématique et description botanique
3.3. Cycle biologique de l’arachide
3.4. Ecologie de l’arachide
3.5. Utilisations de l’arachide
4. Généralité sur les adventices
4.1. Définition
4.2. Biologie et écologie des adventices
4.3. Nuisibilité des adventices.
4.4. Impacts des adventices sur les cultures
II. Matériel et Méthodes
1. Matériel
1.1. Présentation physique de la zone d’étude
1.2. Matériel proprement dit
2. Méthodes.
2.1. Etude des pratiques agricoles
2.2. Inventaire de la flore et de la végétation adventices
2.3. Analyse de la structure de la flore
2.4. Etude de la végétation adventice
2.5. Etude de la nuisibilité des adventices
III. Résultats et Discussions
1. Etude des pratiques agricoles
1.1. Profil des enquêtés
1.2. Agriculture et système de culture
1.3. Fertilisation
1.4. Savoirs locaux concernant les adventices
2. Analyse de la structure de la flore adventice
 Le spectre taxonomique
 Le Spectre biologique
 Le Spectre chorologique.
 Influence de la spéculation sur la flore
3. Analyse de la végétation
 Amplitude des habitat
4. Nuisibilité des adventices
 Degré d‟infestation
 Nuisibilité des adventices
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Sites Web.
Fiche d’enquête
ANNEXE

 

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