Généralités sur les infections à Chlamydia trachomtis et Neisseria gonorrhoeae

Généralités sur les infections à Chlamydia trachomtis et Neisseria gonorrhoeae

Infections à Chlamydia trachomatis

Les chlamydia sont des bactéries Gram négative et non mobiles, et à développement intracellulaire obligatoire des cellules eucaryotes. Elles forment des inclusions dans le cytoplasme de la cellule hôte. Elles sont de petite taille et sont responsables d’I.S.T. En 1906, Haelberstaeder et Von Prowzek découvraient des inclusions dans les frottis conjonctivaux de trachomateux. (Avril et al, 2000). En 1907, ils visualisèrent les chlamydia dans les cellules conjonctivales des trachomateux. L’agent de la lymphogranulomatose vénérienne (L.G.V) fut isolé par Leviditi en 1931 par inoculation au singe et à la souris blanche, puis par Myagawa en 1935 par culture sur œufs embryonnés (Freney et al, 2000). Il a été constaté que le cycle de croissance de l’agent responsable de la lymphogranulomatose vénérienne est semblable à celui responsable de la pandémie de psittacose observée en 1929- 1930 et isolé par Bedson sur œuf embryonné.

Caractères bactériologiques

Les Chlamydia sont des bactéries de p etite taille, de forme coccoïde, de 0,30 à 1 micromètre de diamètre. (Figure 1). Elles possèdent les deux types d’acides nucléiques ADN et ARN. Leur génome consiste en un chromosome circulaire et un plasmide cryptique (d’une taille de 7500pb) conservé est présent en plusieurs copies (5 à 10 copies par corps élémentaire) dans la bactérie.

C. trachomatis est une bactérie qui utilise l’ATP de la cellule hôte par défaut de synthèse propre et montre un cycle de multiplication intracellulaire particulier qui se déroule en deux phases pendant lesquelles la bactérie se présente sous deux formes :  Les corps élémentaires (C.E) : ce sont les particules infectieuses qui n’ont aucune activité métabolique. Ils s’attachent à la cellule hôte, sécrètent du s ulfate d’héparine qui va se lier aux récepteurs cellulaires et bactériens et entrent dans celle-ci par invagination de la membrane. Ils sont ainsi ingérés par la cellule et protégés par un phagosome. Ils sont de petite taille, coccoïdes, de 300nm de diamètre et présentent un appareil nucléaire condensé en périphérie du cytoplasme. Leur paroi, dépourvue de peptidoglycane, possède dans sa membrane un lipopolysaccharide (L.P.S) et des protéines assurant par des ponts SS une cohésion forte.  Les corps réticulés (C.R) : de taille plus importante (1µm de diamètre), ils sont formés par germination des C.E dans le phagosome de la cellule infectée. Ils persistent car la bactérie s’oppose à l’union phagosome-lysosome. Ce sont les formes métaboliquement actives, intracellulaires, qui se multiplient par division binaire. Leur membrane est beaucoup plus fluide que celle des CE. Par condensation et en passant par des corps intermédiaires, ils redonnent des corps élémentaires qui sont excrétés par exocytose de la cellule 48 à 72 heures après l’étape initiale.

Structure antigénique

Il existe un LPS présent dans la paroi externe, thermostable et commun aux trois espèces. Cet antigène présent à tous les stades du cycle de développement est capable de fixer le complément. Il s’agit d’un LPS de 10 kda qui renferme le trisaccharide alpha-acide-3- désoxy-D-manno-octulosomique. (Ndiaye, 1994 et Batteiger, 1996). Ce sont des protéines thermolabiles et associées à la membrane cytoplasmique. Elles sont présentes à tous les stades du cycle de développement. La plus importante est la protéine majeure de membrane externe ou Major Outer Membrane Protéine (M.O.M.P) qui jouerait un rôle de porine. Immunogène puissant, cette protéine est utilisée pour la fabrication d’anticorps monoclonaux et constitue un c andidat potentiel pour la mise au point d’un vaccin. Cet antigène est surtout présent sur la membrane externe des C.E de C. trachomatis. Il ne diffuse pas à l’extérieur des cellules contrairement à l’antigène L.P.S.

Chlamydia trachomatis est la première cause d’I.S.T bactériennes avec 85 millions de nouveaux cas par an. C’est probablement l’agent pathologique le plus répandu dans le monde (Sturm-ramirez et al, 2000). Les régions les plus touchées au monde sont l’Afrique subsaharienne et l’Asie du S ud et du Sud-est. Au Sénégal la prévalence des infections à Chlamydia trachomatis est de 4% chez les travailleuses du sexe, 4,1% chez les hommes ayant de rapports sexuels avec d’autres hommes et 0,6% chez les partenaires sexuels masculins des prostituées (Mboup et al, 2006). L’infection par cette espèce multiplie par 1 à 3 le facteur de risque d’être infecté par le VIH chez les groupes à haut risque (Lalou et al, 2007).

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