Gestion nécessaire ou préoccupation superflue ?

GESTION NECESSAIRE OU PREOCCUPATION SUPERFLUE

Il nous paraît important de revenir tant sur le contexte que sur la clarification des termes. La communication interculturelle s’envisage, pour le développement de notre étude, dans le contexte professionnel. Celui-ci a énormément évolué et l’interculturel représente un levier majeur de mutation. Il constituera la pierre angulaire de notre étude. Nous nous proposons ainsi, dans ce chapitre, de vous présenter le cadre dans lequel va s’inscrire cette communication et de rappeler les principes de base de la communication, du langage et de l’approche interculturelle.

 Les vecteurs de la mondialisation des entreprises L’internationalisation des entreprises n’est pas un phénomène récent, mais l’ampleur de ce phénomène est assez nouvelle. Même s’il semble que seul les flux d’argent soient concrètement d’envergure globale, la mondialisation est devenue une composante prédominante dans le monde des organisations qui marque le prolongement de l’internationalisation amorcée depuis la seconde moitié du 19ème siècle : les espaces sont plus ouverts, la production est massive (en raison d’une offre et d’une demande plus sans frontière), et délocalisée. En effet, l’impacte des systèmes capitalistes sur la division du travail, ont en quelques sorte motivé la délocalisation des entreprises. Ces nouvelles composantes du tissu économique sont soutenues par des différents vecteurs : L’intensification des échanges Après la 2nde guerre mondiale, il importe de restaurer le niveau des échanges qui ont été modifié par le conflit. L’objectif est d’atteindre le niveau atteint avant la première guerre. Les Etats-Unis sont en position plus favorable dans la position de créancier du monde, et organise le cadre et les règles afin d’assurer la reprise des échanges. Le système monétaire international est alors basé sur le dollar. Les Etats-Unis fournissent également au monde les produits, les capitaux, les technologies dont il a besoin pour commencer la reconstruction. Les années 50 marquent le début de la croissance pour les pays de l’OCDE. A cette période la moitié des richesses produites au niveau mondial est détenue par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et le Japon. Le commerce international est fortement dominé par les échanges qu’ils font entre eux. Durant les années 70, 74,5% des exportations mondiales sont issues de l’Amérique du Nord, de l’Europe occidentale, du Japon et de 6 pays d’Asie (Hong Kong, Malaisie, Corée du Sud, Singapour, Taïwan, Thaïlande). 1.1.2. La régionalisation des acteurs de l’échange Jusque dans les années 70, les échanges multilatéraux sont organisés dans le cadre du GATT ce qui contribue à assurer des échanges transfrontaliers. En 2000, les pôles d’échanges sont principalement entre trois pôles : L’Amérique du Nord (zone de libres échanges Alena), l’Europe occidentale (avec une union douanière) et l’Asie. Ils concentrent 83,2% des échanges du monde. Face à ces puissances les économies socialistes et pays économiquement les moins avancés restent en retrait. 1.1.3. La mise en réseau de l’espace mondial L’essor des transports : Le développement des transports a révolutionné les échanges. Aujourd’hui les enjeux sont encore plus importants, et les transports doivent être toujours plus nombreux, plus rapides, plus variés, plus sûrs et moins chers. Les transports se démocratisent et réduisent les contraintes géographiques.

NTIC : Cette évolution de l’économie mondiale et des entreprises repose en partie sur l’extension des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC). Internet en est la représentation la plus explicite. Depuis on assiste à une explosion des flux sans précédents. La possibilité de transmettre des données numérisées existant sous forme sonore, écrite ou graphique, abolit le temps, unifie l’espace. On peut envoyer, traiter, partager, recevoir, des données en temps réel, indépendamment des fuseaux horaires ou des distances physiques. De telles opportunités agissent sur les relations entre clients et produits (e-business), les modes de travail ou de pensée. Tout un chacun peut puiser dans des bases de données partagées. Dans le monde de l’entreprise il est à présent rare de ne pas trouver de site Internet permettant ainsi aux diverses sociétés d’accroître leur visibilité vis à vis du monde entier. De plus, à l’intérieur même de l’entreprise, l’Intranet et les boites aux lettres électroniques se sont largement développés en vue de faciliter et d’accélérer la communication entre les différents acteurs de l’entreprise. Ces nouvelles technologies ont permis également à certains acteurs de voir leurs tâches simplifiées. Ces nouveaux outils de communication en raison de leur très grande rapidité permettent l’accès à l’information de façon planétaire et font désormais partie intégrante des entreprises internationales. Par ailleurs, on ne peut nier les gains en termes de coût. En effet, le recours aux voyages n’est plus systématique. Téléphone et vidéo conférences représentent une alternative intéressante. 1.1.4. L’explosion des flux migratoires et flux touristiques Longtemps entachés d’une image négative les flux migratoires ont une importance majeure dans l’économie. Les migrants vivants depuis plus d’un an dans un pays d’accueil correspondent à 75 millions en 1965 et passe à 175 millions en 2003. Contrairement aux idées reçues, la grande majorité des migrants est le plus souvent composé d’adultes plutôt jeunes ayant une formation et d’un minimum de moyens pécuniaires. Nous verrons par la suite que bon nombre de nos interviewés sont proches de ce profil. La fuite des cerveaux est aussi une préoccupation car en conséquence directe de l’importance qu’ont pris ces flux. Par ailleurs, très difficile à comptabiliser et sans doute sous-estimer, ils témoignent d’une concurrence mondiale accrue. Les flux touristiques ont progressé aussi notablement pour passer de 25,3 millions de personnes en 1950 à 703 millions en 2002. Ces constats permettent de dire que l’Autre est plus accessible. Il faut toutefois souligner que ces flux sont plus caractéristiques des métropoles que des campagnes. Nous verrons cependant, que cette possibilité plus grande de contact ne signifie pas forcément que nous nous comprenions. 1.1.5. La « tertiarisation » de l’économie On note durant ces années, le passage à une économie tertiaire qui stimule les échanges internationaux de services (un cinquième des échanges mondiaux) assurés pour plus de la moitié par les pays les plus riches. Aujourd’hui, 80 % du commerce mondial repose sur le trafic de marchandises. Les produits primaires représentaient environ 20 % des échanges à la fin des années 1990, contre 36 % en 1970. Les biens sont aussi de plus en plus transformés. Ce point est important car les entreprises du secteur tertiaire sont des sociétés de services et dans ce domaine le travail humain est un facteur clef, à l’inverse de l’industrie où les machines et les robots jouent un rôle majeur. Ainsi, les besoins de mobilité du secteur tertiaire sont conséquents.

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