IDENTIFICATIONS DES VARIABLES ET DES TENDANCES

IDENTIFICATIONS DES VARIABLES ET DES TENDANCES

Nous tirons les conclusions générales qui suivent à partir d‟un nombre assez limité d‟exercices analysés. Dès lors, ces conclusions ne sont pas forcément généralisables, mais, dans la mesure où nous avons choisi des exercices de prospectives et de planification hétérogènes, la portée de ces conclusions est de l‟ordre de l‟inférence : elles doivent permettre de réfléchir aux étapes à mettre en œuvre pour un processus participatif de prospective et de planification. Il ne s‟agit pas non plus ici d‟un travail d‟évaluation de l‟efficience ni de l‟efficacité des exercices étudiés. Nous analysons ces exemples, sans vouloir les comparer ou les évaluer par rapport à leurs propres objectifs, mais en dégageant des informations spécifiques à divers aspects, grâce à la diversité en termes de contexte institutionnel, formalisation, étendue, etc. Dans le présent chapitre, nous tentons à partir de l‟ensemble des cas analysés d‟extrapoler une série d‟enseignements qui nous semblent pouvoir structurer, ou du moins informer, un éventuel exercice belge de prospective et/ou de planification. Nous pouvons tirer des conclusions spécifiques relatives à chacune des étapes envisagées pour la construction d’un exercice de prospective et de planification, leur place dans le processus, les modes de participation possibles, etc., en les illustrant si nécessaire par des références aux différents cas étudiés. Ci-dessous, un tableau de synthèse reprend l’enchaînement des étapes suivies dans les sept cas analysés, afin d’offrir une vue d’ensemble sur la diversité des processus possibles. Il n’y a pas deux exercices identiques, mais il est possible de tirer des informations intéressantes de cette diversité.

DEFINITION DES THEMES DE TRAVAIL

Les thèmes sont généralement basés, soit sur un découpage institutionnel (ministères, administrations, etc.) comme dans Baltic 21 (transport, tourisme, agriculture, etc.) ; soit sur un agenda plus ou moins typique lié au développement durable (mode de vie, équité, environnement et ressources, énergie, etc.) comme dans VISIONS et Objectif 2020 ; soit enfin, selon des problématiques spécifiques au sujet ou à la zone traitée comme dans Pays Basque 2010 (PB2010) (ouverture et complémentarité régionale, culture et formation, etc.). La question des thèmes de travail est centrale lorsqu’il est question de développement durable dans la mesure où, idéalement, une approche tridimensionnelle implique de prendre en compte l’ensemble des problèmes économiques, sociaux et environnementaux dont la résolution permettra d’avancer vers une société plus durable. Mais il est peu efficace d’essayer de traiter tous les nœuds problématiques en même temps, et, dans le cadre du développement durable comme dans d’autres cas, il est incontournable d’effectuer des choix concernant les thématiques à traiter. Cette étape vient presque toujours en premier lieu, sauf dans le cas de PB2010 et de Baltic 21 (B21). Dans ce dernier cas, l‟étape A est simplement précédée de la détermination des objectifs globaux du projet (F). En revanche pour PB2010, l‟identification des thèmes de travail survient à la fin de la phase participative, juste avant ce que nous avons appelé la phase descriptive. Comme nous l‟avons déjà indiqué plus haut, ce projet est déjà ancien du point de vue de l‟histoire institutionnelle du développement durable. Il est donc intéressant de noter que les thèmes qui aujourd‟hui semblent évidents ne l‟étaient pas forcément il y a quinze ans. Pour la plupart des exercices, nous manquons d‟informations sur la manière dont les thèmes de travail ont été choisis. Mais cette étape est généralement peu participative, et vient vraisemblablement s‟encastrer dans la manière dont le commanditaire (ou l‟équipe en charge du projet) définit l‟objet du projet. Il faut garder à l’esprit que la manière dont on pose le problème influence forcément la manière dont on imaginera les solutions. La prise en compte a priori de découpages institutionnels classiques, voire des thèmes relativement stabilisés du développement durable, peut s’avérer inadéquate. Une réflexion sur ce point est selon nous loin d’être superflue. B. ELABORATION D’UN DIAGNOSTIC Cette étape n‟est pas toujours présente, mais lorsqu‟elle l‟est, elle se situe en amont dans le processus. L‟étape de diagnostic semble être davantage mobilisée lorsque la participation est bien intégrée au processus (PB2010, OBJECTIF 2020, B21). Lorsque la participation est plutôt du type expérimental (VISIONS, WWV) ou guidé par des experts (TM, WWV), le diagnostic semble aller de soi. Ce constat peut découler de la nécessité de partir d’une base commune pour permettre la réflexion collective. Dans le cadre d’une démarche essentiellement menée et/ou dirigée par des experts, on peut supposer que les protagonistes partagent un certain nombre d’idées communes sur l’état et le fonctionnement du monde (même s’ils appartiennent à des disciplines différentes).

 

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