IMPACT DES STIMULATIONS SENSORIMOTRICES SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT PREMATURE REVUE DE LITTERATURE

IMPACT DES STIMULATIONS SENSORIMOTRICES SUR LE DEVELOPPEMENT DE L’ENFANT PREMATURE REVUE DE LITTERATURE

L’enfant prématuré sera pris en charge différemment selon son âge gestationnel de naissance. Les prématurés extrêmes et les grands prématurés sont pris en charge en service de réanimation néonatale ; ils iront successivement dans l’unité de soins intensifs puis de néonatologie lorsque leur état sera plus stable. Au cours de ses soins hospitaliers, l’enfant prématuré sera fortement stimulé tactilement de manière directe contrairement à l’environnement utérin où les stimuli tactiles proviennent des mouvements maternels et fœtaux ou encore du contact avec son propre corps ou avec la paroi utérine. Ces stimuli sont souvent douloureux (aspiration trachéale, pose d’une sonde nasogastrique par exemple) et donc sources de stress De même, le vestibule sera stimulé différemment : d’une part les sons ne seront plus atténués par le liquide amniotique, les parois utérines ou encore les tissus maternels et d’autre part, les stimuli auditifs sont nombreux en unité de néonatologie voire permanents. Les stimulations gustatives et olfactives, elles, ne seront plus stimulées par le liquide amniotique à l’odeur relativement neutre différente selon le régime alimentaire de la mère. A l’hôpital, la bouche et le nez seront fortement stimulés par les soins nasaux et buccaux ainsi que par les odeurs artificielles de l’environnement hospitalier et humain.

Comportement/état de l’enfant prématuré

L’état est décrit comme : « la façon dont le nourrisson établit un rapport avec l’environnement et comme l’expression comportementale des processus biologiques comme ceux des rythmes circadiens et de la maturation physiologique » La régulation de l’état est dirigée par un équilibre entre différents systèmes physiologiques. Cet équilibre n’est pas encore complètement possible chez l’enfant prématuré de par l’immaturité de ses systèmes. C’est pour cela que l’on observe chez lui des états de sommeils transitoires ou rapides ou encore un cycle déréglé de sommeil et d’éveil. On répertorie les différents états de l’enfant prématuré en six catégories selon le tableau ci- dessous réalisé à partir des travaux de Brazelton.

Savoir évaluer l’état de l’enfant prématuré en néonatologie est indispensable. C’est sur cela que se base des programmes de soins plus adaptés à la prise en charge de l’enfant prématuré. Le programme de soins et d’évaluation du développement individualisé du nouveau-né (Neonatal Individualized Developemental Care and Assessment Program, NIDCAP) est un programme précoce centré sur l’enfant prématuré et sa famille : il est basé sur le concept théorique de la Théorie synactive du développement néonatal (Dr ALS, 1982). Cette théorie affirme que l’enfant prématuré est l’acteur principal de son développement propre et développe le fait que chaque sous-système est dépendant des autres : une désorganisation d’un sous- système entraîne une perturbation des autres systèmes. Dans cette théorie, on observe cinq sous-systèmes : l’inverse, des stimulations adaptées au niveau de l’enfant prématuré vont au contraire être à l’origine d’un comportement d’approche ce qui est positif. Ainsi, les comportements de l’enfant prématuré informent sur le niveau de de son développement et permettent une communication non-verbale. En conséquence, le NIDCAP repose principalement sur des recommandations concernant trois items : l’environnement (avec une diminution des intensités quels quelles soient), le couchage (en enroulement) et les soins. Ici, ce programme préconise que l’enfant doit être éveillé-vigilant lors des soins et que si son état évolue vers de l’hyperactivité voire des pleurs, il faut lui laisser le temps de se calmer. Si le programme NIDCAP est aujourd’hui de plus en plus présent dans les maternités européennes, c’est qu’il a démontré des résultats positifs tant sur la durée de l’hospitalisation que sur la prise en charge de la douleur de l’enfant.

Les soins masso-kinésithérapiques

Les soins vitaux, qu’ils soient médicaux ou paramédicaux, sont indispensables lors du parcours de soin de l’enfant prématuré notamment en réanimation et en soins intensifs. Les soins masso-kinésithérapiques sont donc inclus dans la prise en charge de l’enfant prématuré notamment dans les maternités de niveau 3. De nombreuses recherches sont en cours pour continuer à favoriser au mieux le développement du nouveau-né prématuré et on s’intéresse à intégrer des soins masso-kinésithérapiques de plus en plus ciblés, pertinents et précis. Comme indiqué précédemment et s’inscrivant dans la recherche d’une prise en charge plus personnalisée de l’enfant prématuré, les techniques suivantes sont quasi-automatiquement réalisées : – Les mères kangourous est un programme répandu qui favorise le contact peau à peau entre les parents et l’enfant prématuré. Outre le développement de l’attachement parents-enfant, il a été démontré de nombreux effets cliniques tant sur le rythme respiratoire que cardiaque que sur le sommeil. [10] Il sera ensuite associé et/ou remplacé par l’allaitement maternel dès que l’enfant est en capacité de téter efficacement (environ vers 32 SA).

D’autre part, le moment où a lieu le massage doit être calme c’est à dire que l’environnement doit favoriser la détente de l’enfant prématuré. Si les lumières peuvent être atténuées, la température légèrement élevée et les bruits diminués, cela ne fera que potentialiser les effets bénéfiques de cette intervention. Les protocoles de massage chez l’enfant prématuré sont principalement basés sur les travaux de Tiffany Field, inspirés du massage suédois (applications de pressions lentes sur chaque partie du corps tour à tour). Cette dernière a été une des premières à s’intéresser aux bénéfices du massage, dès les années 1980. Ses premiers travaux ont montré que les nouveau-nés prématurés ayant été massés après leur naissance pendant cinq à quinze jours prenaient plus de poids que les autres et que leur durée d’hospitalisation était moindre. Ce massage doux devra être réalisé trois fois par jour. D’autre part, d’après McClure, il est préférable de commencer par la partie du corps qui est la moins utilisée c’est à dire par le dos. [13] Ils décrivent que l’enfant doit être placé en décubitus ventral et être massé par des pressions modérées pendant une période d’une minute ce qui fait environ douze manœuvres de cinq secondes sur chaque région réalisées de manière symétrique.

Cours gratuitTélécharger le document complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *