Impact du transport routier urbain sur les changements climatiques

Impact du transport routier urbain sur les changements climatiques

Changement climatique et gaz à effet de serre 

Le climat est essentiellement défini comme les conditions météorologiques moyennes telles que la température, les précipitations, la direction et la vitesse du vent sur une période de 30 ans. Par conséquent, le changement climatique est « un changement des propriétés statistiques des conditions météorologiques et du climat, en termes de moyenne, de variabilité, ou les deux. » (Australian Academy of Science s. d.) .

Depuis les dernières décennies, l’atmosphère contient de plus en plus de particules et de gaz polluants tels que les gaz à effet de serre qui sont principalement : vapeur d’eau (𝐻₂𝑂), dioxyde de carbone (𝐶𝑂₂), méthane (𝐶𝐻₄), oxyde nitreux (𝑁₂𝑂), ozone (𝑂₃), chlorofluorocarbures (CFC) et tétrachlorure de carbone (𝐶𝐶𝑙₄). Ces derniers sont responsables de l’augmentation de la température de +1 °C durant les 50 dernières années (Climate 2020).

Les politiques et les cibles de réduction des émissions de GES

À partir de la 21e Conférence des parties (COP21) à Paris en décembre 2015, les dirigeants mondiaux se sont entendus pour prendre des mesures en vue de limiter l’augmentation de la température moyenne annuelle de l’air à la surface (global mean annual surface air temperature « GMAT ») à un niveau inférieur à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels et de poursuivre les efforts pour atteindre l’objectif de 1,5 °C. L’augmentation du GMAT de 1,5 à 2 °C, facteur crucial pour les recommandations politiques et les stratégies d’atténuation à l’échelle mondiale, n’est pas un indicateur utile pour l’évaluation des impacts et la planification de l’adaptation aux échelles régionales. Les régions terrestres de l’hémisphère nord, incluant le Canada, se réchauffent plus rapidement que le globe et devraient dépasser l’objectif de 2 °C avant l’estimation globale (Karmalkar et Bradley 2017). Par conséquent, des informations sur les projections climatiques régionales s’avèrent primordiales et plus importantes que jamais, afin de maintenir non seulement des mises à jour en temps réel sur l’avancement de la gravité de la situation, mais aussi sur l’efficacité des moyens et des politiques qui ont pour but l’atténuation des émissions des GES.

En 2020 et au-delà, les changements climatiques sont de plus en plus intégrés aux outils législatifs et réglementaires, ainsi qu’aux outils de planification et d’aide à la décision propres au gouvernement et ce, dans l’ensemble de l’administration publique. Sur la scène canadienne, l’État québécois a inspiré les entreprises, les collectivités et les citoyens en matière de changements climatiques grâce à des mesures novatrices visant ses propres activités. Le gouvernement provincial incitera son partenaire fédéral à faire preuve de plus d’ambition et à intensifier son action, en renforçant la collaboration dans des domaines prioritaires pour la population du Québec, tels que l’électrification des transports, l’efficacité énergétique et l’augmentation de l’offre de transport collectif (Ministère du Développement durable, 2013.) .

En effet, le Québec contribue fortement aux efforts mondiaux visant à réduire les émissions de GES en diminuant, en premier lieu, ses propres émissions. Le Québec ne cesse de se joindre aux chefs de file en matière de réduction d’émissions en adoptant des cibles ambitieuses : 6 % sous le niveau de 1990 en 2012 et 20 % sous le niveau de 1990 en 2020. Le dépassement de la cible de 2012 (8 % sous 1990) indique que le Québec est sur la bonne voie. Par contre, en 2017 on a enregistré une réduction de 8,7 % (ministère de l’Environnement et de la lutte contre les changements climatiques, 2019) par rapport à 1990, qui nous éloigne considérablement de la cible de 20 % envisagée pour 2020. La province s’est dotée aussi d’un objectif à long terme visant la réduction de 80 à 95 % des émissions de GES d’ici 2050. À la suite d’une commission parlementaire de l’Assemblée nationale, le Québec s’est doté d’une cible de réduction de 37,5 % sous le niveau de 1990 d’ici 2030. Le Québec respecte l’engagement qu’il a pris aux côtés des dix autres États et provinces partenaires de la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des Premiers ministres de l’Est du Canada (CGNA-PMEC) envers une cible régionale de réduction d’émissions de GES de 35 % à 45 % sous le niveau de 1990 d’ici 2030 (Gouvernement du Québec 2020).

En ce qui concerne Montréal, la Ville s’est engagée à réduire d’ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre de la collectivité montréalaise de 30 % par rapport à 1990 et la réduction globale de 28 % des émissions de la collectivité montréalaise en 2015 s’aligne parfaitement avec cet objectif de réduction fixé en 2005 (La Ville de Montréal 2019).

L’impact du transport routier 

Les transports sont responsables d’environ 30 % des émissions de gaz à effet de serre en Amérique du Nord, les véhicules privés représentant plus de la moitié de ces émissions (AIE, 2002). Étant donné l’importance de l’énergie hydroélectrique, la proportion des émissions des véhicules est encore plus grande dans la province de Québec. L’ensemble du secteur du transport compte pour environ 70 % de la consommation totale des produits pétroliers utilisés à des fins énergétiques au Québec. De 1990 à 2017, la consommation d’énergie totale du secteur a augmenté de plus de 34 %, soit 534 PJ, dont 79 % consommé par le transport routier (Whitmore, J. & Pineau 2020).

Potentiel de réchauffement planétaire 

Le potentiel de réchauffement planétaire (PRP) est une mesure qui permet d’examiner la capacité de chaque gaz à effet de serre à piéger la chaleur dans l’atmosphère, autrement appelé le forçage radiatif. Les valeurs du PRP décrivent ce phénomène d’une unité d’un GES donné par rapport à une unité de 𝐶𝑂₂ et ils convertissent les données relatives aux émissions de GES pour les gaz autres que le 𝐶𝑂₂ en unités d’équivalent dioxyde de carbone (𝐶𝑂₂ éq). Comme le forçage radiatif est fonction de la concentration de GES dans l’atmosphère et que la méthode de calcul du PRP continue d’évoluer, les facteurs de PRP sont réévalués tous les 6 ou 7 ans dans les rapports d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). La valeur du PRP d’un GES dépend de l’horizon temporel sur lequel le potentiel a été calculé (World Resources Institute 2014) .

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 REVUE DE LA LITTÉRATURE
1.1 Impact du transport routier urbain sur les changements climatiques
1.1.1 Changement climatique et gaz à effet de serre
1.1.2 Les politiques et les cibles de réduction des émissions de GES
1.1.3 L’impact du transport routier
1.1.4 Potentiel de réchauffement planétaire
1.1.5 Inventaire des émissions de GES de la ville de Montréal
1.1.5.1 Cadre général
1.1.5.2 Approche Descendante (Top-Down)
1.1.5.3 Approche Ascendante (Bottom-up)
1.1.5.4 Limites des deux approches
1.2 Émissions de GES et transport routier
1.2.1 Paramètres affectant les émissions d’un véhicule (micro-échelle)
1.2.1.1 Le démarrage à froid
1.2.1.2 Le fonctionnement à chaud
1.2.1.3 Test au laboratoire
1.2.1.4 Autres facteurs
1.2.2 Paramètres affectant les émissions à l’échelle urbaine (macro-échelle)
1.2.2.1 Croissance démographique et aménagement territorial
1.2.2.2 Le transport actif et le transport en commun
1.2.2.3 Les aléas climatiques
1.3 Outils disponibles pour estimer les activités dans une approche Bottom-Up
1.3.1 Enquête Origine/Destination
1.3.2 TELUS Insights
1.3.3 L’application MTL Trajet
CHAPITRE 2 OBJECTIFS ET MÉTHODOLOGIE
2.1 Objectifs
2.2 Méthodologie
2.2.1 Traitement de données de MTL Trajet
2.2.1.1 Justification du choix de la source de données
2.2.1.2 Le logiciel QGIS
2.2.1.3 L’implémentation des données
2.2.1.4 La visualisation des données
2.2.1.5 Extraction et conversion des données
2.2.1.6 Étude des tendances à travers des graphiques
2.2.2 La résilience des citoyens envers le transport face aux aléas climatiques
2.2.2.1 Les données météorologiques
2.2.2.2 Représentation de la densité spatiale
2.2.3 Méthodologie de calcul des émissions de GES du transport routier
2.2.3.1 Activités routières
2.2.3.2 Consommation de carburant
2.2.3.3 Facteurs d’émission
2.2.3.4 Modèle Bottom-Up d’estimation des émissions de GES du transport routier
2.2.3.5 Méthodologie d’extrapolation
2.3 Conclusion et organigramme
CHAPITRE 3 RÉSULTATS ET INTERPRETATION
3.1 Lecture et interprétation des tendances
3.1.1 Pourcentage des modes de transport par jour
3.1.2 Modification des habitudes de transport en fonction de la température et des précipitations
3.1.2.1 Journées de fin de semaine vs Journées de la semaine
3.1.2.2 Heures de pointe vs en-dehors des heures de pointe
3.2 Les données GPS de MTL Trajet
3.3 Calcul des émissions de GES du transport urbain
3.3.1 Activités routières
3.3.1.1 Kilomètres parcourus
3.3.1.2 Types de véhicule et de carburant
3.3.2 Estimation des émissions de GES du transport routier
3.3.3 Extrapolation et comparaison
CHAPITRE 4 DISCUSSION
CONCLUSION

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