IMPACTS SOCIAUX DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE

IMPACTS SOCIAUX DE LA CRISE SOCIOPOLITIQUE

Réflexions sur la réalité sociale à Antananarivo après 2009 

Dans la théorie de la satisfaction des besoins essentiels on priorise : -la santé- l’éducation – l’alimentation- l’assainissement-et l’accès à l’eau. Dans ce second chapitre, nous allons axer nos réflexions sur des thèmes abordés dans la deuxième partie de cette étude à l’instar de la santé, l’éducation, l’accès à l’eau, les liens familiaux, l’insécurité, les travaux communautaires, la possibilité d’épargne et d’emprunt et l’emploi.

Santé

 Comme on l’a vu dans nos résultats ceux qui ont recours à l’automédication ne sont pas des moindres. Ils soignent leurs maux par l’intermédiaire de petits comprimés disponibles chez les épiciers du coin). Or la préservation de la santé des membres du ménage est très important parce que le degré d’une maladie et le coût de ces soins peut les ruiner et même les endetter. Dans ce sens cela peut changer le rang social du ménage. D’où aussi l’explication de nombreux ménages qui consultent tout de suite un médecin ou un centre de soin pour éviter que la maladie ne s’aggrave. Ces gens ont conscience que l’on doit primer la santé de chaque membre. Or les résultats de notre étude démontrent que peu de ménages y consacrent un budget ou une épargne pour la santé. Ce ne sont pas les centres de soins qui manquent à Antananarivo, c’est l’insuffisance des moyens financiers des ménages qui ne leur permettent pas d’accéder aux divers centres de santé. Cependant certains ménages bénéficient d’une assistance privée (organisation ou association contribuant à des aides financières ou matérielles). Or ce ne sont pas tous les ménages qui y ont droit. Leurs cas sont étudiés donc tous les cas ne peuvent pas malheureusement être pris en charge. 

L’éducation

 La valeur ajoutée des ménages va aussi dans la scolarisation des enfants. Les 11 % des ménages au total font des économies pour l’éducation de leurs enfants. De plus les enfants (jeunes) montrent une persévérance dans leurs études. Devant le fait de ne pas trouver du travail, plusieurs étudiants choisissent de poursuivre et de pousser leurs études. Encore il faut dire que les établissements scolaires ne manquent pas à Antananarivo. Pour diverses raisons comme le redoublement ou fautes de moyens certains enfants quittent les bancs de l’école, souvent, pour travailler et aider leurs parents à subvenir aux besoins du ménage. Un vendeur ambulant des rues d’Antananarivo âgé de 19 ans nous raconte son histoire : -« cela fait 4 ans que je suis dans le métier. La profession est de famille (mon père, ma mère et mes frères). J’ai quitté les bancs de l’école en 5ème. Je n’avais pas de très bons résultats scolaires. Aujourd’hui, j’ai un travail et je gagne assez (au moins 15 000 Ar par jour) pour aider ma famille et assurer mes besoins. Ce récit montre aussi que l’entrée dans le monde du travail se fait de plus en plus jeune. Le choix du travail est plus porté dans le secteur informel comme les vendeurs ambulants (entrée d’argent rapide, moins d’efforts à fournir, pas de patron, pas besoin d’une grande compétence…). C’est aussi une forme de reproduction sociale, le jeune reproduit l’activité économique de son père. 

Accès à l’eau

 Malheureusement, nous n’avons pas collecté de données concernant ce thème auprès de nos enquêtés. Cependant, d’après l’étude que nous avons faite dans un Fokontany de la capitale en 2009, nous avons obtenu les résultats suivants: Parmi les 39 ménages enquêtés, 5, 12% représentent les ménages raccordés à un puits, 7, 69 % représentent les ménages raccordés à un branchement individuel, 35, 89% représentent les ménages raccordés à une borne fontaine et à un puits et 51, 28% représentent les ménages raccordés à une borne fontaine. De nos jours, la culture de participation est développée afin d’éviter les gaspillages en eau et pour entretenir les infrastructures. L’accès aux bornes fontaines est payant (les tarifs et le mode de paiement varient de chaque Fokontany). Selon les résultats de l’EPM 2010, l’accès à l’eau potable diminue significativement la probabilité d’être pauvre ou extrêmement pauvre, aussi bien en milieu rural qu’urbain. Or les ménages qui ont des branchements individuels sont classés parmi la catégorie des gens aisés. L’eau est considérée partout dans le monde comme une richesse et même un indice de développement et le fait d’avoir de l’eau courante chez soi est un privilège qui n’est pas donné à tout le monde 

Liens familiaux 

La crise sociopolitique se répercute aussi sur les liens familiaux. Le contexte actuel exerce une grande influence sur le mode de vie des individus. Comme l’illustre cette citation : « En ville, la constitution de la famille et l’émancipation des jeunes sont très liées aux contextes de crise et de pauvreté. L’évolution des comportements matrimoniaux est en pleine mutation au regard des diverses formes de crises qui secouent l’édifice conjugal ou le ménage. Les principaux acteurs du ménage, hommes et femmes, tentent des expériences nouvelles pour faire face à ces situations. On assiste alors à une redéfinition des rôles familiaux et sociétaux que les uns et les autres proposent ou subissent devant l’ampleur des problèmes qu’ils sont appelés ou amenés à assumer : retard d’entrée en union, éducation plus au moins longue selon les capacités des ménages à résister plus ou moins durablement à la crise, etc. Par ailleurs, les unions se fragilisent, tant les problèmes qu’elles soulèvent ou qu’elles suscitent, dépassent la capacité de gestion des protagonistes. » Crises, Pauvreté et Changements démographiques dans les Pays du Sud. Sous la direction de Francis GENDREAU avec la participation d’Elisabeth De Carvalho LUCAS. La famille constitue le principal recours des individus pour satisfaire leurs besoins essentiels. Les jeunes poussent leurs études faute de ne trouver un emploi (à cause des exigences en compétences requises par les entreprises et la supériorité de la demande par rapport à l’offre d’emploi) et de la conviction et de l’espoir de l’obtention d’un bon emploi à la fin de ses études. Cependant le contexte socio-économique actuel ne permet à aucun individu de choisir sa voie. Il est contraint de suivre les offres existantes et de s’y adapter. Les individus ne choisissent pas leurs professions mais ce sont ces dernières qui les choisissent.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : Généralités et évaluation globale du contexte d’étude
 CHAPITRE I : Présentation du cadre d’étude
 CHAPITRE II: Contexte socio-économique et politique à Madagascar
 CHAPITRE III : Méthodologie: techniques et outils
 CHAPITRE IV : Cadrage théorique
PARTIE II : Dynamique sociopolitique et retombées plurielles dans la vie des ménages.
 CHAPITRE I: Tableaux et interprétations
 CHAPITRE II: Les solutions proposées par les enquêtés contre l’inflation :
PARTIE III : Réflexions prospectives
 CHAPITRE I: Les responsabilités de chaque individu face à la perpétuation de la crise
sociopolitique
 CHAPITRE II: Réflexions sur la réalité sociale à Antananarivo après 2009
 CHAPITRE III: Réflexions sur les pratiques politiques à Madagascar
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES MATIERES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES PHOTOS
LISTE DES FIGURES
LISTES DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ANNEXES

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