Influence de la démographie régionale et l’entrepreneuriat

Portrait des régions ressources québécoises

Le Québec compte 17 régions administratives au total. Les régions dites centrales sont l’Outaouais, les Laurentides, Lanaudière, Montréal, Laval, la Montérégie, l’Estrie, le Centre-du-Québec, la Chaudière-Appalaches et la Capitale-Nationale. Au nombre de sept, les régions ressources québécoises partagent plusieurs caractéristiques, voire plusieurs réalités. En effet, la Gaspésie-Île-de-la-Madeleine, la Côte-Nord, le Saguenay-Lac Saint-Jean, le Bas Saint-Laurent, la Mauricie, le Nord-du-Québec et l’Abitibi-Témiscamingue couvrent un territoire de 1 186 071 km2, c’est-à-dire 2 381 fois la grandeur de l’île de Montréal ou encore 90% du territoire québécois. Évidemment, ces régions ressources constituent sept des neuf plus grandes régions administratives du Québec.

De plus, les sept premiers rangs des plus faibles densités d’habitant par kilomètre carré (km2) sont occupés par les régions ressources obtenant une moyenne de 3,9 habitants par km2, comparativement à 553 habitants par kmz pour les régions centrales (autres régions du Québec). Les régions ressources connaissent toutes une migration négative de leur population. Seule la région de la ChaudièreAppalaches, dans l’ensemble des autres régions québécoises, connaît une diminution de sa population. En somme, les régions ressources perdent 10 587 résidants par année. Maintenant, sur le plan économique, le secteur primaire occupe une place importante. En effet, les régions ressources dépendent de façon non négligeable des mines, de la forêt, de l’agriculture, de la pêche et de l’exploitation de l’énergie, comptant en moyenne pour 6,2% de leur économie, comparativement à 2,4 % pour les régions non-ressources. Aussi, le taux de chômage moyen en septembre 2004 pour les régions ressources se situe à 11,4 %, alors qu’il est de 7,4% pour le reste des régions du Québec. Finalement, au sujet du revenu personnel par habitant pour l’année 2003, les sept régions ressources débutent le classement. Elles conservent une revenu par habitant de 17 306 $, alors que les résidants des régions restantes cumulent un revenu moyen de 21 132 $, soit un écart de 3 826 $ par personne annuellement.

Influence de la démographie régionale et l’entrepreneuriat

L’Abitibi-Témiscamingue, c’est quelque 145 964 habitants qui peuplent un territoire de 65 143 km2• Malgré une densité de population faible 5, l’Abitibi-Témiscamingue est dotée d’une université régionale. La région se divise en cinq municipalités régionales de comté (MRC). La MRC de la Vallé-de-l’Or est la plus populeuse avec 42 792 citoyens, suivie de la MRC de Rouyn-Noranda avec 39 512. Vient par la suite la MRC d’Abitibi, d’Abitibi-Ouest et du Témiscamingue, avec respectivement 24 521, 21 566 et 17 573 habitants. Historiquement, la région 08 voit sa population fluctuer (annexe 1). Actuellement, la population de l’Abitibi-Témiscamingue est en décroissance (annexe 2). En effet, selon une étude de Blanchette (2003) portant sur le vieillissement de la main-d’œuvre de l’AbitibiTémiscamingue et d’une partie du Nord-du-Québec, la région aurait connu une diminution de 5,1 % de sa population entre 1996 et 2001. Les autres régions ressources du Québec ont vu 1 leur population diminuer en moyenne de 3,9 %. Selon l’auteur, cette situation est causée par trois facteurs. D’abord, une natalité insuffisante pour assurer une régénérescence naturelle.

Ensuite, chaque année, l000 Témiscabitibiens migrent généralement vers les grands centres. Le rapport fait aussi mention de la problématique pour les entreprises et organismes à recruter des gens qualifiés. Cette non-disponibilité de la main-d’œuvre s’expliquerait en partie par l’exil des jeunes vers les centres urbains pour leurs études supérieures (Blanchette, 2003). Finalement, la population de l’Abitibi-Témiscamingue est vieillissante. Effectivement, il y a 27 697 personnes pour la strate d’âge 0-14 ans, 100 878 individus qui ont entre 15·64 ans, et 17 389 personnes dans les 65 ans et plus. Une des conséquences de ce vieillissement de la population influe sur la création d’entreprise. Une population vieillissante est moins propice à la création d’entreprise. En effet, on constate que les entreprerteurs qui répondent aux études se situent en grand nombre entre 30 et 50 ans (Zhuplev, Kon’kov et Kiesner, 1998; Chartier ,2002; annexe 3). De plus, l’exode des jeunes combiné à un taux de chômage (annexe 4) plus élevé que la moyenne québécoise et à un vieillissement diminue possiblement le marché potentiel des futurs entrepreneurs. Ainsi, aux prises avec des problématiques spécifiques aux régions ressources, l’entrepreneuriat pourrait contribuer à freiner la fuite de main-d’œuvre vers les grands centres tout en développant le marché de l’emploi.

L’économie régionale et l’entrepreneuriat

L’Abitibi-Témiscamingue est une région relativement jeune. Colonisée à partir du milieu du 19e siècle, c’est grâce à ses ressources naturelles qu’elle a attiré les prospecteurs de l’époque. Cent arts plus tard, le développement de cette région s’est construit autour des_ matières premières (Sauvé, 2000). Une région éloign~e telle que l’Abitibi-Témiscarningue, ayartt une Çconomie primaire très présente, se doit d’essayer de trouver des solutions qui demandent de l’originalité pour maintenir un certain équilibre. Les fluctuations touchant les matières premières influencent l’humeur économique de la région. Cette fragilité provient entre autres des variations du prix des métaux, et particulièrement celui de l’or, du conflit régissartt.le bôis d’ œuvre, des lois environnementales influençartt l’agriculture et des mises à pied massives (ex : Noranda6, Cambior\ qui contribuent à rendre la région cyclique (annexe 5). Selon l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, c’est le secteur secondaire qui emploie le plus grand nombre de travailleurs, tandis que le secteur primaire e.t tertiaire sont ex requo. En effet, en date du 1er septembre 2004, 49 000 personnes travàillent à la transformation et à la fabrication, comparativement aux 9 500 emplois pour les deux autres secteurs. Le taux de chômage se situe à 8,5% au mois juillet 2004, alors qu’il affichait 10,8% pour l’année 2002. De plus, le revenu personnel disponible par habitant, selon l’Institut de la statistique du Québec8, se chiffre à 18 097 $, ce qui situe l’AbitibiTémiscamingue au 12e rang à l’échelle provinciale.

La région recense pour l’année 2002 quelque 6 597 entreprises, dont 42 faillites d’affaires (0,6 %). Toutefois, on remarque ces dernières années que plusieurs entreprises de services se développent autour d’une économie primaire d’ampleur moindré qu’auparavant (annexe 6). En effet, l’économie régionale évolue et s’adapte aux marchés. Il en résulte une diversification des entrepreneurs témiscabitibiens. Lors d’une entrevue avec Le Citoyen9, l’économiste Luc Blanchette révèle que 71% des Témisc~itibiens travaillent dans le secteur des services. Les entrepreneurs, employeurs d’importance, jouent un rôle crucial dans le développement de la société. Par exemple, une recherche de Statistique Canada10 portant sur l’innovation démontre que des 13 179 000 $ dépensés en recherche et développement en 2001, les PME et la très petite entreprise en comptabilisent 4 539 000 $. De plus, selon L’enquête sur 1’emploi, la rémunération et les heures de Statistique Canada effectuée en 2001, c’est quelque 62% des travailleurs du domaine privé qui sont employés par la PME. En somme, l’entrepreneur étant un employeur de premier ordre dans l’économie de demain, il est primordial de s’attarder à cet acteur central du développement régional.

Question et objectif de la recherche

Le Québec se découpe en 17 régions administratives, dont sept régions ressources. De par son histoire et sa nature g~opolitique, le Québec subit des réalités entrepreneuriales fort probablement uniques. Les motivations des entrepreneurs à démarrer une entreprise ne semble pas constituer un sujet d’investigation populaire à travers la recherche québécoise. Un nombre restreint d’études survole le phénomène et aucune ne traite du cas de l’AbitibiTémiscamingue. Cette région ressource à faible densité de population et ayant une migration de sa population négative voit son économie se détacher peu à peu des stéréotypes qu’engendrent ses nombreuses ressources naturelles. Par ailleurs, Joseph McGuire (1964) suggère que les entrepreneurs sont différents selon l’époque et le pays où ils vivent. Parce que les valeurs et les attitudes changent, les entrepreneurs vont être influencés par le système social auquel ils prennent part. L’Abitibi-Témiscamingue inculque possiblement des motivations différentes de par son contexte social et économique, mais aussi à cause d’une culture entrepreneuriale effervescertte. Pour développer l’économie régionale, une avenue possible est de stimuler l’entrepreneuriat. Il est donc essentiel, afm d’atteindre cet objectif, de connaître les motivations des entrepreneurs à démarrer une entreprise en AbitibiTémiscamingue.

Table des matières

REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
CARTE DE LA PROVINCE DU QUÉBEC
CARTE DE L’ABITffil-TÉMISCAMINGUE (RÉGION 08
CHAPITRE 1: PROBLÉMATIQUE
1.1 MISE EN CONTEXTE
1.2 PORTRAIT DES RÉGIONS RESSOURCES QUÉBÉCOISES
1.3 PORTRAIT DEL’ABITIBI-TÉMISCAMINGUE
1.3.1 Influence de la démographie régionale et l’entrepreneuriat
1.3.2 L ‘économie régionpie et 1’entrepreneuriat
1.3.3 Soutieh à l’entrepreneuriat régional
1.4 AXES DE RECHERCHE
1.5 QUESTION ET OBJECTIF DE LA RECHERCHE
1.6 JUSTIFICATION DE LA QUESTION DE RECHERCHE
l.7UTILITÉDELARECHERCHE ………….-
1. 7.1 Contribution empirique
1. 7.2 Contribution à la théorie
1. 7.3 Contribution à la pratique de la gestion
1.8 PLAN DU TRAVAIL DE RECHERCHE
1.9 RÉSUMÉ DU 1ERCHAPITRE
CHAPITRÉ ll: RECENSION DES ÉCRITS
2.1 DÉFINITION DES CONCEPTS
2.1.1 Entrepreneuriat
2.1.2 Entrepreneur
2.1.3 Motivations
2.1.4 Plan d’ajfaires
2.1.5 Entreprisè
2.1.6 Région ressource
2.1.7 Synthèse des définitions
2.2 MODÈLES DEMOTIVATION DE L’ENTREP!WNEUR RÉPERTORIÉS DANS LA LITTÉRATURE
2.2.1 Processus entrepreneurial et modèles de motivation entrepreneuriale
2.2.2 Modèles sur les intentions entrepreneuriales
2.2.3 Motivations entrepreneuriales
2.2.4 Motivation entrepreneuriale et peiformance
2.2.5 Modèle psychoéconomique des déterminants de l’intention entrepreneuriale
2.3 RÉSUMÉ DU 2E CHAPITRE
CHAPITRE Ill: CADRE CONCEPTUEL
3.1 MODÈLE D’ANALYSE
3.2 CONSTRUCTION D’UN MODÈLE D’ANALYSE
3.3 RÉSUMÉ DU 3E CHAPITRE
CHAPITRE IV: MÉTHODOLOGIE
4.1 TYPE DE RECHERCHE
4.2 CADRE THÉORIQUE
4.3 HYPOTHÈSES DE REèHERCHE
4.4 L’INSTRUMENT DE MESURE
4. 4.1 Le questionnaire
4.5 POPULATION ÉTUDIÉE
4.6 PRÉTEST
4.7 TAILLE DE L’ÉCHANTILLON
4.8 COLLECTE DE DONNÉES
4.9 TRAITEMENT DES DONNÉES
4.10 RÉSUMÉ DU 4E CHAPITRE
CHAPITRE V: PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RÉSULTATS
5.1 PRÉSENTATION DES RÉSULTATS
5.1.1 Profil des répondants
5.1.2 Profil des PME
5.2L’ANALYSE UNIVARIÉE
5.2.1 Général
5.2.2 Champ d’expertise
5.2.3 Convictions
5.2.4 Étude du projet
5.2.5 Intention
5.2. 6 Synthèse del ‘analyse univariée
5.3 ANALYSE BtvARIÉE
5.3.1 Synthèse de l’analyse bivariée
5.4 ANALYSE FACTORIELLE
5. 4.1 Général
5.4.2 Contribution à la société
5.4.3 Savoir-faire
5.4.4 Rentabilité
5.4.5 Convictions
5.4.6 Étude du projet
5.4.7 Intention
5.4. 8 Synthèse de l’analyse factorielle
5.5 CORRÉLATIONS
5.5.1 Synthèse de la section corrélation
5.6 RÉGRESSIONS
5. 6.1 Régression entre « champ d’expertise » et « convictions »
5. 6.2 Régression entre« convictions» et« étude du projet
5.6.3 Régression entre« l’étude du projet» et« l’intention
5.6.4 Rétroaction
5.6.5 Synthèse de la section régression
5.7 RÉSUMÉ DU 5ECHAPITRE
CHAPITRE VI: RECOMMANDATIONS ET CONCLUSION
6.1 RÉSUMÉDELARECHERCHE
6.2 LIMITE DE LA RECHERCHE
6.3 L’APPOR1; DE CETTE RECHERCHE À LA SCIENCE
BIBLIOGRAPHIE

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