Influence de l’orientation du joint par rapport au chargement

Cours résistance des murets testés, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Influence de l’épaisseur du joint

Les figures 5.1, 5.2 et 5.3 montrent l’influence de l’épaisseur du joint de mortier sur la résistance de la maçonnerie.
• L’épaisseur du joint de mortier de 1.0 cm offre la résistance à la compression optimale pour le cas des murets en briques de terre cuite creuses et les blocs de béton « parpaing ». Un joint plus mince diminue la résistance de la maçonnerie, ceci s’explique par une concentration des efforts de traction dans le mortier. Aussi, un joint plus épais soumettrait la brique à plus forte concentration de traction. Ceci à été confirmé par les travaux de Rochet [Rochet, 1985] et de Djaalali et col. [Djaalali et col, 1996].
• Par contre dans le cas des murets en briques silico-calcaire (modèle réduit), la résistance à la compression augmente lorsque l’épaisseur diminue. Ceci a été confirmé par les expressions analytiques [Delmotte et col, 1992]. Dans ce cas, l’épaisseur du joint de mortier de 0.5 cm a présenté les plus grandes résistances à la compression.

Influence de l’orientation du joint par rapport au chargement

Les figures 5.5, 5.6 et 5.7 montrent l’influence de l’orientation du joint par rapport au chargement sur la résistance de la maçonnerie.
Deux cas sont à distinguer, selon toujours la nature de la brique utilisée.
• Muret en briques de terre cuite creuses et en blocs de béton « parpaing » :
Dans ce cas, nous pouvons noter que la rigidité de la maçonnerie et sa résistance à la rupture augmentent lorsque θ diminue de 90 à 0° (comme l’attestent les résultats de Page [Page, 1981] et Shaan et Torrenti [Shaan et col, 1990]). Ceci s’explique, dans le cas ou θ = 0°, par le fait que les alvéoles de la brique sont parallèles au chargement, dans ce cas la brique creuse se comporterait comme une brique perforée, ce qui offre une meilleure résistance à la compression de la brique. Dans ce cas, les murets confectionnés à θ = 0° en brique de terre cuite creuses et en blocs de béton « parpaing » présentent une plus grande résistance à la compression par rapport aux autres orientations étudiées.
• Murets de briques en silico-calcaire (modèle réduit) :
Contrairement aux résultats commentés précédemment, les murets réalisés en briques silico-calcaire « en modèle réduit » ont présenté de meilleures résistances pour un angle d’orientation des joints θ = 90°. Ces résultats montrent que cette différence notable pourrait être engendrée notamment par :
 La brique étant pleine, le cas ou θ = 90°, le muret se comporte comme une pièce très rigide. Alors que pour θ = 0°, les joints parallèles au chargement, constituent une zone faible apte à se rompre avant les briques silico-calcaire.
 La résistance de la brique silico-calcaire (voir tableau 4.2), dans le cas du chargement à 90° ( 19.95 MPa) est plus importante que dans le cas de 0° (14.66 MPa).
 La texture de la surface des briques lisse agit négativement sur l’adhérence au mortier de jointement.
En comparant nos résultats avec ceux de la mécanique des roches, pour le cas d’essais de compression uniaxiale sur une phyllite graphitique du Venezuela [Hoek, 2000] (figure 5.4), nous constatons qu’il y’a des similitudes concernant les murets confectionnés en briques de silico-calcaires
Dans le cas ou θ = 45°, l’épaisseur du joint égal à 1.5 cm engendre une plus grande résistance de la maçonnerie (surtout pour les murets en briques de terre cuite creuses et les murets en parpaings). Donc, dans le cas ou le joint est épais, il permet aux blocs de résister au glissement.
Contrainte de compression (MPa)

Influence de la nature du joint

Les figures 5.5, 5.6 et 5.7 montrent l’influence du type de mortier utilisé dans le joint sur la résistance de la maçonnerie
Nous constatons que :
• Pour le mortier bâtard qui est un mortier maigre, la résistance de la maçonnerie à la compression est plus faible que celle du mortier en ciment. Ceci est confirmé par les travaux de Lafuente [Lafuente, 1990] et ceux de Rochet [Rochet, 1985]. Ce qui explique les faibles résistances des murets en compression. Dans le cas des mortiers bâtard, nous remarquons que c’est le joint qui cède le premier, en effet il y’a extrusion du mortier, apparition ensuite de fissures au sein des briques.
• Pour le mortier en ciment, nous distinguons deus cas de comportement selon la nature de la brique utilisée.
 Cas des briques en terre cuite creuses et les blocs en béton « parpaing » (σb < σm) :
Dans ce cas c’est la brique qui cède la première par apparition de fissures en son sein, c’est ce qui provoque la ruine du muret en maçonnerie.
 Cas des briques en silico-calcaire (σb > σm) :
Dans ce cas c’est le joint de mortier qui cède le premier, ensuite il y’a apparition de concentration de traction dans les briques, se qui provoque la ruine du muret en maçonnerie.
La résistance du joint contribue à l’amélioration de la résistance de la maçonnerie. Les résultats obtenus le montrent explicitement car c’est les mortiers à base de ciment qui ont offert les meilleures caractéristiques des maçonneries testées. Ceci a été confirmé par les travaux de Rochet [Rochet, 1985].

COMPARAISON AVEC LES EXPRESSIONS ANALYTIQUES ET EMPIRIQUES

En comparant nos résultats expérimentaux avec les expressions analytiques et empiriques nous observons une certaine concordance avec les formules analytiques, de l’EUROCODE6 [Eurocode6, 1996] et celle du CNERIB [DTR.C2-45]. Par contre avec les autres formules empiriques il y’a une grande différence.

COMPARAISON AVEC LES RESULTATS DU CNERIB

Nous constatons que les murets en briques Silico-Calcaires du modèle réduit, en les comparant à ceux du CNERIB [Hakimi et col, 1998] qui ont utilisé des murets à l’échelle 1 (ils ont utilisé uniquement une orientation du joint par rapport à la charge de 90° et l’épaisseur du joint constante à 1 cm), qu’on a pratiquement les mêmes ordres de grandeur surtout pour le cas du mortier en ciment (figure 5.14). Contrainte (MPa)

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