La Boutonnière de Kédougou-Kéniaba (BKK)

La Boutonnière de Kédougou-Kéniaba (BKK)

Plusieurs études ont été menées dans la BKK afin de bien caractériser les formations qui s’y trouvent. Les formations birimiennes (paléo protérozoïques) de la boutonnière de KédougouKéniéba, sont réparties en deux Super-groupes (Bassot, 1987), séparés par un important accident tectonique, la MTZ (Main Transcurrent Zone) : le Super-groupe de Mako à l’Ouest et celui de Dialé-Daléma à l’Est. Les formations géologiques de ces deux Super-groupes sont recoupées par plusieurs générations de massifs de granitoïdes répartis dans deux batholites : Badon-Kakadian et Saraya, intrusifs respectivement dans les Super-groupes de Mako et de Dialé-Daléma. Figure 2: – Carte géologique du Craton Ouest Africain (Peucat et al., 2005 modifiée) 8 Ismaila Diallo Master II des Géosciences Figure 3 : Carte géologique de la boutonnière de Kédougou – Kéniéba (Bassot, 1966 ; Ledru et al. 1989. modifiée). 1- Coulées de basaltes, 2- Roches volcanodétritiques, 3- Andésites, 4- Métasédiments, 5- Conglomérats, 6- Carbonates, 7-Granitoïdes indifférenciés, 8-Failles transcurrentes, 9-Secteur d’étude, 10-Mako village. 

Le groupe de Mako (GM)

Le groupe de Mako forme la partie occidentale de la boutonnière de Kédougou-Kéniaba. Il est constitué par une bande de roches vertes, d’une vingtaine de kilomètres de large, allongée NNE-SSW. Il a fait l’objet de nombreux travaux qui ont contribué à une meilleure connaissance de sa lithologie, sa pétrographie, sa géochimie et sa géochronologie (Bassot, 1963 ; Ngom, 1885 ; Dia, 1988 ; Dioh, 1995 ; Gueye et al. ,2007). Il est constitué de complexes volcanique, volcano-sédimentaire et sédimentaire généralement métamorphisés dans le faciès épizonal ou mésozonal au contact des intrusions. Les travaux de Dia (1988), Dia et al. (1997) dans le secteur de Sandikounda-LaminiaKaourou montrent que la base du Birimien est constituée de panneaux de roches amphibolo- 9 Ismaila Diallo Master II des Géosciences gneissiques. Diallo (1994 et 2001) propose que la base du groupe de Mako de sédiments indifférenciés. Ngom (1985, 1989, 1995), Ngom et al. (2007) indiquent dans la partie centrale et méridionale du groupe une base constituée de roches basaltiques. D’une manière générale, le groupe de Mako comprend des basaltes en pillow-lavas, des andésites, des rhyolites, des dacites, des gabbros etc. Ces roches volcaniques sont interstratifiées avec des roches volcano-sédimentaires et sédimentaires comprenant des grès, des grauwackes et quelques passées carbonatées ; le tout recoupé par des intrusions. Par ailleurs, les formations du Super-groupe de Mako constituent l’encaissant de nombreuses intrusions plutoniques notamment des granitoïdes. Théveniault et al (2010) précisent que le groupe de Mako comprend deux Formations : l’une à dominante volcanique de nature volcano-plutonique constituée par des ultrabasites, des basaltes, des dacites et des rhyodacites ; l’autre à dominante sédimentaire comprend des volcano-sédiments et sédiments avec des grès, des pélites et des conglomérats. Cissokho (2010) distingue dans la partie méridionale du groupe de Mako, deux types de volcanisme. De la base au sommet, on a : 1)- un volcanisme sous – marin représenté par de puissantes coulées de métabasaltes en pillow interstratifiées avec des niveaux de quartzites d’aspect jaspéroïde associés à des massifs de métagabbros et de péridotites. L’absence de métasédiments détritiques intercalés ou de pyroclastites atteste d’une mise en place profonde. 2)- un volcanisme basique – intermédiaire – acide composé de métabasaltes à structure massive d’aspect amygdalaire, de méta-andésites, de métarhyodacites, d’abondantes pyroclastites associés à des métasédiments volcanodétritiques. Le caractère explosif de ce volcanisme atteste d’une mise en place peu profonde à subaérienne. Ces roches volcaniques sont recoupées par des granitoïdes syn à post tectoniques et des filons felsitiques de nature variée. Dabo et al, (2017) soulignent que le groupe de Mako est composé de bas en haut par : (i) de roches ultramafiques (ii) de métagabbros qui passent progressivement à des métabasaltes (iii) des métabasaltes massifs et en coussin à vésicules (iv) de quarzites recouvrant localement les roches mafiques. Par ailleurs ces auteurs ont reconnu trois générations de granitoïdes éburnéens : (i) précoces (2215 à 2160 Ma) ; (ii) syn-tectonique (2150 à 2100 Ma) et posttectonique (2090 à 2040 Ma). 

Le groupe de Dalé-Daléma (DD)

Il constitue la partie orientale de la boutonnière de Kédougou-Kéniéba, regroupant les anciennes séries du Dialé et de la Daléma, séparées par le batholite de Saraya (Bassot, 1966). Au Sénégal oriental, les roches de ce groupe sont limitées, à l’Ouest et en contact anormal avec les formations du Groupe de Mako par la MTZ. Elles se disposent de part et d’autre du batholite de Saraya avec les segments Dialé à l’Ouest et Daléma à l’Est. Ce groupe qui affleure aussi bien au Sénégal qu’au Mali est recouvert en discordance au Sud et à l’Est par les formations du Précambrien supérieur et du Primaire (Falaise de la Tambaoura). Il est constitué essentiellement par un ensemble sédimentaire comprenant un groupe de base à caractère épicontinental tectoniquement instable, constitué par une alternance de quartzites, de pélites et de cipolins d’origine calcareuse ou calcaro-dolomitique. Ces formations sédimentaires et volcano-sédimentaires ont été intrudées par le granitoïde à clinopyroxène, hornblende et biotite de Boboti puis le granite de Saraya se mettant en place autour de 2000 Ma (Bassot et Caen Vachette, 1984) entraînant des skarnifications et une déstabilisation des paragenèses primaires dans l’encaissant volcanique et sédimentaire. Ndiaye (1986) et Ndiaye et al. (1989) soulignent que les formations du Groupe de DialéDaléma ont été plissées isoclinalement et schistosées au cours d’une phase de déformation qui s’est accompagnée d’un métamorphisme régional de faible degré qui est plus jeune que la mise en place du granite de Saraya. Des manifestations post-magmatiques d’albitisation et de tourmalinitisation affectent l’ensemble des formations du groupe de Dialé-Daléma (Bassot, 1987 et 1997 ; Ndiaye, 1994). Dabo, (2011) souligne que le secteur de Frandi-Boboti comprend un ensemble sédimentaire recoupé par un complexe hypo-volcanique et volcanique puis par un complexe plutonique intrusif. Des sédiments détritiques et un volcanisme tardi- à post-birimien se sont mis en place ultérieurement. Ces formations sont affectées par la tectonique éburnéenne. Une minéralisation aurifère présente dans des veines et shear zones »orientées N20° serait liée à une activité tectono-magmatique post-birimienne qui aurait exercé un rôle important dans la remobilisation de l’or.

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