La contention du mollet

La contention du mollet

Préambule

En anatomie, les plans d’observation font référence au corps étudié [Figure 1.1]. Le plan sagittal (ou plan médian) sépare la moitié droite de la moitié gauche du corps. Le plan frontal sépare l’avant du corps de l’arrière. Le dernier plan de référence est le plan transverse qui est un plan perpendiculaire aux deux autres et qui sépare le haut du corps de la partie inférieure.

 Introduction

Le traitement compressif des membres [PRS00] est évoqué depuis l’antiquité. Ce n’est que depuis le début du XXe siècle que l’on observe une véritable prise en compte des maladies veineuses. En 1996, en France, on comptait 18 millions de patients se plaignant de problèmes de circulation veineuse (source INSEE). L’insuffisance veineuse représentant 2,6% des dépenses de santé en 1996, il est donc à prévoir que la sédentarisation des populations n’entraînera pas une baisse de ces dépenses. La phlébologie est devenu un domaine de vif intérêt, actuellement en plein développement. Cependant, la plupart des affections bénignes du système veineux et lymphatique peut être prise en charge en évitant l’aggravation des pathologies par le recours aux Bas Médicaux de Compression (BMC). La contention est un traitement mécanique des maladies veineuses très répandu. Cependant, il s’avère qu’il existe peu d’études traitant de la mécanique de la contention, mises à part les études considérant la contention du point de vue de la mécanique des fluides [MTO+06], [GFF07], car si la contention fait l’objet d’études, elles sont scindées entre le domaine médical et le domaine textile, alors qu’un travail liant ces deux domaines permettrait une meilleure compréhension des phénomènes mis en action dans l’application d’une contention. Avant de poursuivre, il paraît nécessaire de rappeler brièvement ce qu’est le mollet et présenter la contention dans son rôle pour l’amélioration du retour veineux. Après avoir présenté succintement l’anatomie et les fonctions principales du mollet, ainsi que les différentes pathologies associées de par son traitement à la contention, nous détaillerons l’utilité de la contention dans les problèmes d’insuffisance veineuse. Enfin, nous présenterons deux principes de contention antagoniques. 

Anatomie du mollet 

Le mollet est défini comme étant la partie charnue à la face postérieure de la jambe entre le jarret et la cheville. Par abus de langage, nous appelerons mollet, l’ensemble des constituants de la jambe à la hauteur de cette partie charnue et ce, dans l’ensemble du manuscrit. L’ensemble du travail présenté portera sur l’endroit où la circonférence du mollet est maximale. 

La structure osseuse 

Le mollet se situe entre les deux articulations principales de la jambe qui sont l’articulation tibio-tarsienne ou articulation de la cheville pour l’articulation distale 1 , et l’articulation du genou pour l’articulation proximale 2 . Les os présents dans la coupe transverse [Figure 1.2-(b)] sont le tibia et la fibula (anc. péroné). Le tibia se trouve sur un plan frontal antérieur à celui de la fibula, elle-même sur la face externe du mollet [Figure 1.2- (a)]. Compte tenu de sa localisation, l’épaisseur entre la peau et le tibia peut être très mince (graisse sous-cutanée) [TCET05]. Comme nous le verrons un peu plus loin, les articulations étant assez éloignées de la coupe considérée, les os n’ont que peu d’effet sur le fonctionnement du mollet. 

Le réseau vasculaire 

La distinction est faite entre le Système Veineux Profond (SVP) et le Système Veineux Superficiel (SVS). Ce dernier est composé de la veine appelée grande saphène et de la veine appelée petite saphène [Figure 1.3]. La grande saphène (ou saphène interne) est issue des veines dorsales du pied, elle remonte à l’arrière du tibia à la partie interne de la jambe. La petite saphène (ou saphène externe) remonte le lond de l’axe médian et postérieur du mollet en partant de la région du tendon d’Achille. A chacune des trois artères du mollet sont associées deux veines correspondantes. Les deux veines tibiales antérieures, les deux veines tibiales postérieures et les deux veines fibulaires constituent en partie le SVP [Figure 1.3]. Le SVS et le SVP sont réliés par un réseau de veines perforantes. Celles-ci acheminent le sang des veines saphènes vers les veines profondes

Les tissus mous du mollet 

Les muscles

A l’endroit considéré du mollet pour notre étude [Figure 1.2-(a)], les muscles se répartissent en trois loges musculaires (ou loges aponévrotiques). Chacune de ces loges renferme un faisceau musculaire enveloppé d’une membrane appelée aponévrose. La loge ventrale [Figure 1.4-(a)] est consituée du muscle tibial antérieur (1) et des muscles longs extenseurs des orteils (2) et (3). Le muscle long péronier (4) et le muscle court péronier (5) constituent la loge latérale [Figure 1.4-(b)], ils sont responsables du valgus du pied ainsi que de l’horizontalité transversale de la plante du pied. La loge dorsale [Figure 1.4-(c)] se compose du muscle tibial postérieur (7), des muscles longs fléchisseurs des orteils (6) et (8), du muscle soléaire (9) et des muscles gastrocnémiens (10) et (11) ou muscles jumeaux qui donnent sa forme au mollet. Les muscles longs de la loge dorsale sont les muscles de la flexion plantaire du pied et des orteils, et du varus du pied.

 Les aponévroses

Les aponévroses sont les membranes qui permettent de délimiter les loges musculaires. Elles sont constituées de tissu conjonctif, soit un ensemble de fibres de collagène et d’élastine arrangées en un réseau très dense, conférant à ces membranes une raideur importante et une très faible capacité d’élongation. Un des rôles des aponévroses est de limiter l’augmentation du volume des muscles. La peau et le tissu adipeux L’ensemble des tissus présentés précédemment sont eux-mêmes enveloppés dans une couche de graisse sous-cutanée (tissu adipeux), puis par la peau. La peau est l’or gane le plus important du corps humain tant en terme de poids que de surface. Pour un sujet de 70 kg, on évalue la masse de la peau à 2,1 kg en moyenne et sa surface à 1,8 m2 [Del07]. La peau est composée de trois couches principales [Figure 1.5] superposées : •l’épiderme, la couche superficielle de la peau, •le derme, la couche intermédiaire composée principalement de fibres de collagène et d’élastine baignant dans une substance fondamentale, •l’hypoderme, la couche en contact avec les tissus sous-jacents qui a un rôle mécanique d’absorbeur de choc.

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