La contribution de l’entreprise au développement durable

Rapport de stage la contribution de l’entreprise au développement durable, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Les facteurs dans le contexte contempor ain

Vers le renouveau du paternalisme

Déterminer les causes qui poussent aujourd’hui les entreprises vers l’éthique implique un bref retour sur une époque qui s’apparente à la période actuelle : le paternalisme des grands industriels du XVIIIème siècle.
A cette époque, le système de l’usine qui prend son essor en Grande Bretagne puis dans le reste de l’Europe avec la 1ère Révolution industrielle (fin XVIIIème, début XIXème) génère un désastre social rare qui exige, sous peine d’exploser, une prise en compte par les tenants de l’édifice : le patronat. Les observateurs d’alors décrivent le désespoir et la misère du monde ouvrier. Cette misère se décline sous plusieurs aspects. Tout d’abord,les conditions de travail sont inimaginables pour notre époque : la journée de travail peut atteindre 16 heures 16, les enfants sont mis à l’œuvre parfois même avant 10 ans pour des tâches aussi rudes que celles des adultes et sont sous payés. Dans cet univers effroyable l’arbitraire des contremaîtres est souvent la règle, l’usage de la violence physique s’ajoute parfois à l’ambiance sauvage. Aucune règle sociale ne permet au salarié de se défendre face au patron : il n’y a ni syndicat, ni réclamation. En ces temps de libéralisme économique, tout est laissé à l’appréciation du patron. Ainsi, l’usine est en règle générale un univers de non-droit au XVIIIème siècle.
A cette époque, la science économique est marquée par l’émergence des socialistes utopistes. Ces derniers vont entamer la réflexion sur les changements à apporter au système. Leur but est de convaincre les membres des classes supérieures que le changement social se ferait à leur profit. Mais il reviendra à John STUART MILL d’entreprendre la réflexion sur les changements à apporter au système. En ce sens, il ramènera l’univers économique dans le domaine de l’éthique et de la morale. L’économiste affirme dans ses Principes d’Economie Politique que les lois économiques existent mais elles indiquent seulement le meilleur chemin à prendre pour produire efficacement. MILL démontre que le partage des richesses est une affaire de principes et de valeurs. Il ouvre ainsi la porte à de nouvelles réflexions sur la fixation des salaires ou des avantages. Par exemple : si le salaire n’est plus forcément lié à l’offre et à la demande de travail, il peut désormais prendre en compte le mérite, les besoins de l’individu et de sa famille.

La crise de l’Etat providence

Après la Seconde Guerre Mondiale, le paternalisme est délaissé au profit de notions qui ont approximativement le même objectif mais qui sont adaptées à la donne de l’époque. Du point de vue de la gestion d’entreprise, l’agir éthique revêt successivement différentes formes. D’abord, il prend la forme du management participatif, dans les années 1960-1970. Cela consiste à favoriser l’expression directe des salariés par la mise en place de cercles qualité et autre groupe de réflexion. Ensuite il prend de l’ampleur avec le concept de culture d’entreprise qui entend donner au salarié un cadre à son action, cadre hérité des valeurs forgées au fil de l’histoire de l’entreprise. Enfin, l’agir éthique prend la forme de l’entreprise citoyenne, concept qui consiste à donner un cadre moral à l’action de l’entreprise et de ses membres. Ballet et de Bry soulignent que ce « retour à la morale des entreprises est facilité dans une société où les figures traditionnelles de l’autorité (Eglise, armée, famil le) sont remises en question » .
Le mouvement actuel provient de différentes sources. La crise à laquelle se heurte l’Etat providence donne aux initiatives sociales des patrons une nouvelle vigueur. En effet, la légitimité désormais contestée de l’Etat social, la crise financière et la crise d’efficacité des organismes sociaux laissent le champ libre aux entreprises qui souhaitent se préoccuper de leur environnement, au sens large du terme, et qui clament haut et fort leur « responsabilité » . Ces entreprises, citoyennes à part entière, se donnent ainsi une nouvelle légitimité à l’égard de la collectivité en même temps quelles développent leurs actions. Dans son ouvrage L’impossible éthique des entreprises , André BOYER remarque que la firme est «réinstallée au cœur de la société » après que « l’image négative de l’entreprise, longtemps entre tenue par les acteurs syndicaux, aie laissé place à une vision beaucoup plus consensuell e de celle-ci. » Grâce à ses actions dans la vie de la cité, à ses valeurs d’efficacité et d’humanisme, à son rôle de remplaçant quand le politique faillit, « de nouvelles missions sont apparues pour l’organisation. »
« Ses efforts en matière d’image, sa réconciliation avec le pouvoir politique (…) et son rôle indispensable co ntre le chômage, ont même pu la présenter comme une sorte de valeur-refuge. (…)en moins de 10 ans les a ttitudes traditionnelles de l’Etat et des salariés envers l’entreprise ont basculés. »

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