La couverture des risques de change pour les opérateurs économiques algériens

La couverture des risques de change pour les opérateurs économiques algériens

L’expérience algérienne dans la gestion du régime de change

La présentation de cette section s’articulera séquentiellement autour de trois points. Nous présenterons d’abord, la politique de gestion du taux de change en Algérie. Dans un second point, nous traiterons de l’importance du choix du régime de change pour l’Algérie et dans le dernier point, nous insisterons sur le cadre réglementaire déterminant la convertibilité du dinar algérien. 1. La politique de gestion du taux de change en Algérie : L’analyse de la politique de gestion du taux de change en Algérie revient à étudier son évolution de l’indépendance à nos jours, et notamment vers la libéralisation du commerce extérieur et le passage à l’économie de marché. À cet égard, nous allons présenter l’expérience de l’Algérie depuis l’indépendance en matière de politique de gestion du taux de change.

L’historique de l’application du régime du taux de change fixe (1962- octobre1994)

Suivant les fluctuations constatées durant cette période d’analyse, on peut déceler les caractéristiques suivantes durant les périodes retenues

De (1962-1970)

Après l’indépendance, l’Algérie était rattachée à la zone Franc. La monnaie était librement convertible et transférable1 . Cette période se caractérisait par une série de mesures visant à protéger l’économie nationale de toute concurrence étrangère2 . La dégradation du système productif algérien a engendré des fuites massives des capitaux vers d’autres pays de la zone Franc et des déséquilibres importants de la balance des paiements (BDP). Cette situation a obligé les autorités monétaires de prendre certaines mesures pour limiter les fuites de capitaux et protéger l’économie nationale. Donc, face à cette situation il fût institué le contrôle de change par le décret du 09 Mars 1963 et du 12 Décembre 1963.En quête de son autonomie monétaire « l’Algérie a quitté la zone Franc et il fût institué le dinar Algérien par la loi N°64/111 du 10 Avril 1964, l’unité monétaire internationale qui a remplacé le nouveau Franc (NF), dont, la valeur est fixée à 180 mg d’or fin (article 02 de la même loi) par une parité de 1DA=1NF ». L’Algérie avait choisi aussi la non convertibilité de sa monnaie. L’Algérie a quitté la zone Franc et a décidé de rattacher la valeur de sa monnaie à un panier de monnaies choisi en fonction de ses principaux partenaires commerciaux. Ce mode offre l’avantage de permettre, de stabiliser le taux de change effectif nominal. La valeur du dinar était déterminée administrativement en fonction des variations des devises qui composent le panier (14 monnaies). L’effet négatif de ce rattachement à ce panier, est lié à la subsistance d’une variabilité des cours bilatéraux par rapport aux devises composant le panier qui va augmenter le risque de change pour les décideurs économiques. Pendant cette période et après le passage au dinar algérien, le cours de ce dernier était stable et déterminé indépendamment de toute considération économique et le régime de change était « fixe»1 , le dinar a conservé l’ancienne parité du nouveau Franc NF qui avait été de 4,9371NF/USD en 1959. Cette parité est restée inchangée jusqu’en 1970. Le tableau cidessous présente l’évolution de la cotation DZD/USD (1958-1970).De 1958 jusqu’à 1962, la parité représentée dans le tableau, est bien du USD/NF, c’està-dire, avant le passage à une nouvelle monnaie nationale. Cette période est marquée par le contrôle strict de change et l’absence du marché parallèle des devises et une stabilité du taux de change du dinar, chose importante pour l’Algérie qui avait opté pour une stratégie de développement rapide de l’industrie lourde. 

De (1971-1987)

Cette seconde période s’est caractérisée par un monopole total de l’Etat sur la vie économique. Elle veillait sur la gestion de toutes les opérations de production et de commercialisation. Les textes juridiques ont fixé les modalités d’accès au marché de change1 . La politique de change de cette étape était stable, où la valeur externe du dinar était basée sur un panier de 14 monnaies des pays, alors que, le régime choisi était donc le système du panier* , où l’on pouvait indexer l’évolution du dinar par rapport à un ensemble de monnaies. Généralement, cette période était marquée par1 : 1- La nationalisation du commerce extérieur en 1971. 2- Le lancement et le développement des plans quadriennaux pour le développement économique du pays (premier plan quadriennal « 1971- 1973 »). 3- La création des sociétés nationales chargées de gérer des monopoles d’activités économiques pour le compte de l’Etat. 4- En 1974, pour le financement des opérations d’importations planifiées, l’Algérie avait mis en place la fameuse procédure Autorisation Globale d’Importation (A.G.I) et, toutes les importations inscrites dans le cadre du monopole étaient soumises aux (A.G.I) et tout produit ne figurant pas dans ce cadre nécessitait une licence d’importation, (les produits qui ne relevant pas du monopole de l’Etat) 5- La mise en œuvre d’un système d’administration et de contrôle de prix. Les autorités monétaires avaient mené une politique délibérée de surévaluation de dinar pour réduire le coût des importations et encourager la consommation. Ainsi, l’application d’un nouveau système de gestion pour les entreprises publiques avec notamment la gestion socialiste des entreprises(G.S.E), le statut général des travailleurs (S.G.T) et le lancement des plans de développement économique (quadriennal et triennal) avait pour objectif de stimuler les investissements productifs. Donc, la réglementation de change durant cette seconde période avait pour objectif, la mise à la disposition des entreprises publiques de moyens de devises étrangères pour assurer le financement des importations en biens d’équipements. Le taux de change était fixe à un niveau surévalué, ce qui avait permis un rationnement dans l’octroi de devises. Globalement, la politique de change de cette période avait permis la réalisation d’objectifs du plan économique et d’assurer la stabilité des prix sur le marché interne.

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