La dynamique de la structure sociale

Théorie de l’exploitation

Comment est mesurée la valeur pour Marx ?

Pour Marx, la valeur d’échange d’une marchandise (son prix) est égale aux heures de travail qui ont servi à la produire.
Exemple : si une chaise nécessite 10 heures de travail et qu’une table nécessite 20 heures, combien vaut une table ?  (deux chaises).

La quantité de travail nécessaire à la production d’une marchandise comprend :
– la quantité de travail nécessaire à produire les matières premières ;
– la quantité de travail nécessaire à produire les machines utilisées (le capital) ;
– la quantité d’heures de travail effectuée par les ouvriers.

Comment est créée cette valeur ? Pourquoi Marx parle d’exploitation des ouvriers ?

Pour Marx, la valeur d’une marchandise ne provient que du travail car les machines et les matières premières ont été produites à partir du travail. Pour Marx, la force de travail (à la fois les capacités physiques et intellectuelles que l’homme engage lorsqu’il produit) d’un homme est une marchandise comme les autres. C’est cette « puissance de travail » que le capitaliste achète sur le marché. La valeur de la force de travail est donc égale à la quantité d’heures de travail nécessaire à sa production. Puisque produire la force de travail, c’est, pour le travailleur, consommer les biens indispensables à son existence, il s’ensuit immédiatement que la valeur de la force de travail est égale au temps de travail nécessaire à la production des marchandises qui assurent sa reproduction, c’est-à-dire aux moyens de subsistance (nourriture, vêtements, logement) nécessaires à un ouvrier pour être à nouveau en état de travailler chaque jour. Le travail est une dépense d’énergie intellectuelle et physique et cette énergie doit être reconstituée. La valeur de la force de travail est donc la valeur des biens qui permettent cette reconstitution. De plus, ce sont les générations des travailleurs qui doivent être reproduites, ce qui implique la prise en compte des dépenses d’éducation par exemple. L’invalidation en disant que les ouvriers actuels gagnent plus que ce qui est juste nécessaire pour reproduire leur force de travail n’est pas convaincante. En effet, Marx prévoyait que les conditions de vie dans une société allaient évoluer avec celle-ci et que donc le niveau de vie des ouvriers allait aussi s’accroître ; mais pour lui ils continueraient d’être rémunérés en dessous de ce qu’ils rapportent à l’entreprise. L’expression « moyens de subsistance » est une notion relative au contexte de chaque société. Mais le capitaliste, en achetant la force de travail, a acquis le droit de se servir de cette force, de la faire travailler pendant toute la journée ou toute la semaine ; en achetant la force de travail de l’ouvrier, il a acquis le droit de l’utiliser comme bon lui semble. En effet, la force de travail est une marchandise comme les autres ; or, lorsque vous avez acheté une marchandise, vous avez acquis le droit de l’utiliser autant que vous le voulez. Donc le capitaliste rémunérera le salarié avec un salaire représentant par exemple 6 heures de travail journalier alors que celui-ci aura produit pendant 10 heures par jour. Il y a donc un sur-travail qui n’est pas rémunéré, il est volé au salarié. Pendant ces 4 heures non payées, le salarié crée de la valeur qui est approprié par le capitaliste. C’est ce que Marx appelle la plus-value. Le capitaliste a alors volé 4 heures de travail par jour à l’ouvrier ; c’est en ce sens que Marx parle d’exploitation. Les prolétaires produisent plus de valeur que ce qu’ils reçoivent comme salaire. En fait, les capitalistes s’approprient la valeur créée par les ouvriers (d’où le terme d’exploitation).
La force de travail est la seule marchandise qui a cette propriété de créer plus de valeur qu’elle n’en coûte. C’est parce que le capitaliste a acheté cette force de travail, qu’il peut s’approprier la valeur créée par elle. De plus, le capitaliste possède la matière première et les moyens de production, et l’ouvrier transmet de la valeur à un objet qui appartient au capitaliste. Pour Marx, seul le travail crée de la valeur, le capital ne crée pas de valeur. En effet, le capital ne s’est constitué qu’à partir d’une appropriation antérieure de plus-value par les capitalistes, à partir d’une partie du produit de la classe laborieuse qui lui a été volée au cours de périodes antérieures.

Pourquoi les prolétaires acceptent de continuer à travailler dans ces conditions ?

Parce qu’ils n’ont que leur travail pour vivre (ils ne possèdent pas les moyens de production) et ne possèdent pas non plus les moyens de subsistance. A la fin de sa journée de travail, l’ouvrier se trouve tout autant démuni qu’au début, il est contraint de recommencer l’échange de sa force de travail contre les moyens de subsistance indispensables à lui-même et à sa famille. De plus, les ouvriers se font concurrence et si une partie d’entre eux accepte l’exploitation, les autres sont contraints de l’accepter sous peine de mourir de faim. D’où l’importance pour les capitalistes de disposer d’une armée de chômeurs, que Marx appelle l’armée de réserve, prêts à remplacer les ouvriers récalcitrants. Enfin, une autre raison de l’acceptation de l’exploitation : l’illusion propre au capitalisme et à l’utilisation de la monnaie pour payer les salaires de croire que c’est le temps de travail qui est payé alors que c’est le droit d’utiliser la force de travail. Cette situation permet aux propriétaires des moyens de production d’accumuler du capital, c’est-à-dire d’acquérir de nouveaux moyens de production (accumulation du capital).Voilà pourquoi la fin de l’exploitation nécessite la fin du rapport de production capitaliste, (caractérisé par le fait que les moyens de production sont possédés par les capitalistes qui peuvent donc exploiter les ouvriers) donc la fin du capitalisme. Les rapports sociaux de production capitalistes sont donc fondamentalement des rapports de domination d’une classe par une autre. Marx théorise une grande crise du capitalisme (baisse tendancielle du taux de profit et crise de surproduction) et une Révolution qui permettra aux prolétaires de s’approprier collectivement les moyens de production. Voir schéma du document 4 p.185.Pour Marx, l’histoire, c’est l’histoire de la lutte des classes.

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