La formation continue et la compétitivité des entreprises

La formation continue et la compétitivité des entreprises 

De façon générale, la littérature en gestion des ressources humaines reconnaît que les habiletés, les connaissances et le « capital intellectuel » de la main d’œuvre constituent des clés du succès d’une organisation. De plus, les pressions exercées sur les entreprises par des éléments tels que la globalisation des marchés économiques, la révolution technologique de l’information, les stratégies de restructuration et de réduction massive d’effectifs, redéfinissent les pratiques d’affaires dans les pays industrialisés. Comme résultats, les organisations se transforment, les structures organisationnelles deviennent plus souples, plus efficaces, ouvertes sur leur environnement et orientées davantage vers le client. Les chefs d’entreprises sont devenus très sensibles au fait de maximiser le rendement de leurs ressources matérielles, financières et humaines.

Par ailleurs, la rapidité à laquelle naissent les innovations oblige les gestionnaires et employés à constamment mettre à jour leurs connaissances pour ne pas être dépassés, pour accéder à des niveaux de postes supérieurs ou même simplement rester en fonction. C’est dans ce contexte que la formation peut servir à accroître les compétences, devenant du même coup un outil-clé dans le développement d’un avantage concurrentiel pour l’organisation. Ainsi, conscients d’une telle valeur stratégique, les dirigeants souhaitent investir davantage dans le développement des compétences du personnel selon leurs objectifs économiques (Seryiex, 2000).

De façon générale, les pays industrialisés valorisent l’éducation continue et le développement du capital humain comme une clé de la réussite économique. C’est donc sous ces perspectives que l’on peut lire, dans une étude effectuée par le Conference Board du Canada portant sur l’apprentissage virtuel , que les pays de l’Union européenne mettent l’emphase sur des politiques de développement de capital humain et d’éducation continue. Ces pays, tout comme le Canada, font de ces éléments des facteurs décisifs au bon développement économique et de l’innovation.

Les défis de formation en Abitibi-Témiscamingue

Comme plusieurs régions du Québec, I’Abitibi-Témiscamingue constitue un vaste territoire à faible densité de population et compte un grand nombre de petites municipalités. De nombreux défis de formation se posent au niveau de la population en général, mais également pour les entreprises et les institutions académiques, notamment l’Université du Québec en AbitibiTémiscamingue (UQAT).

À l’aube de ce siècle, mentionnons qu’il s’agit d’une population en décroissance. En effet, les mesures démographiques montrent une baisse significative. De 1996 à 2001, selon Statistique Canada , elle est passée de 153 905 à 146 097, soit une perte de 7808 habitants (- 5,1%}. Cela suit la tendance démographique des six régions ressources du Québec qui ont pour la plupart connu une diminution de leur population (perte moyenne de 3,9%).

Comme pour beaucoup de régions, une forte proportion de l’économie repose sur l’exploitation de ses ressources naturelles, soient les mines et les forêts (Sauvé, 2000). L’impact de la globalisation des marchés ainsi que la rareté des ressources se font sentir par le ralentissement des activités de production et la perte d’emplois spécialisés – souvent bien rémunérés – qui ne sont pas nécessairement remplacés. La région cherche donc des moyens de revitaliser son économie en la diversifiant, notamment par le biais d’activités de seconde transformation. Des nouvelles compétences pourraient ainsi devenir essentielles à moyen terme pour un bassin de travailleurs « recyclés ».

En ce qui concerne le niveau d’éducation générale , la population de I’AbitibiTémiscamingue demeure moins scolarisée que la moyenne québécoise. On constate cependant une certaine progression du niveau de scolarité de 1986 à 1996, notamment au point de vue de la scolarisation post-secondaire (autres études non universitaires et études universitaires). Malheureusement, cette amélioration est inférieure à la moyenne québécoise. La sousscolarisation régionale peut s’expliquer en partie par une accessibilité réduite aux études post-secondaires compte tenu de la vaste étendue de son territoire. Or, il semble que la présence d’institutions d’enseignement et la diversité de programmes de formation influencent directement le niveau de scolarisation. Ainsi, accentuer le niveau de décentralisation du réseau d’enseignement collégial et universitaire de la région et offrir des cours de formation à distance représentent des avenues de solution.

Au niveau des entreprises, selon une enquête réalisée par l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue pour le compte d’Emploi Québec et publiée en 2003 , 8% des entreprises abitibiennes ont consacré plus de 3% de leur masse salariale en formation, alors que 13% d’entre elles en ont consacré entre 2 à 2,9%, 6,9% en ont consacré entre 1 à 1 ,9% et 10% moins de 1%. De plus, toujours selon cette même étude, près de la moitié des formations prévues au cours des deux années suivant l’enquête devaient porter sur des thèmes touchant la gestion, soient: la gestion du personnel, le seNice à la clientèle, la santé et la sécurité au travail, la résolution de problèmes et la gestion des équipes de travail. Ce qui constitue un bassin d’étudiants potentiels intéressant pour I’UQAT dans la perspective de développer un secteur de formation continue aux entreprises régionales.

C’est dans ce contexte que I’UQAT, dans le cadre de son plan de développement 1997-2002, identifiait déjà, il y a quelques années, comme action prioritaire de « Miser sur le potentiel des technologies d’information et de communication (TIC) pour diversifier les formats de distribution des seNices » Cette volonté s’est traduite dans divers projets de formation à distance: l’Internet et le Web, la vidéoconférence et les cours médiatisés. Aussi, après avoir fait le bilan des réalisations du plan 1997-2002, I’UQAT a décidé, au chapitre de la pédagogie et de l’enseignement, de poursuivre les efforts de développement de l’enseignement à distance et d’organiser la formation continue et sur mesure autour des besoins des ordres professionnels, des organismes et des entreprises du milieu.

Les technologies d’information et de communication en formation 

Après une pré-analyse sommaire des travaux dans ce domaine, le premier constat est celui d’une croissance exponentielle de l’utilisation des nouvelles technologies d’information et de communication dans la formation. Les chercheurs et praticiens évoquent parfois des nuances en termes de définition de concepts, mais ils s’accordent tous pour dire qu’il s’agit d’outils incontournables en formation et que les avantages compensent largement les inconvénients. En fait, le Conference Board du Canada estime que les technologies d’information et de communication constituent une opportunité sans précédent et redéfinissent le futur de l’apprentissage en milieu de travail.

Le Canada est le deuxième pays le plus «branché» au monde, derrière les États-Unis . Non seulement le Canada a développé des infrastructures technologiques, mais elles sont abondamment utilisées. En effet, le taux de pénétration d’Internet dans les foyers canadiens a augmenté de 23% en 1996 à 57% en 2000. De plus, en 1999, 53% des sociétés appartenant au secteur privé et 94% des entreprises du secteur public étaient reliés par l’Internet. De plus, 69% des employés des petites et moyennes entreprises (de moins de 500 employés) étaient branchées à Internet, un plus haut niveau que celui des employés des grandes entreprises. Toujours selon le Conference Board, la « connectivité » des petites et moyennes sociétés commerciales se manifeste également par le haut taux d’utilisation du courrier électronique, soit 88% des entreprises de 1 00 à 499 employés. Il en va de même pour la création de site Web puisque 49% des entreprises de 1 00 à 499 employés possédaient un site Web en opération. Selon Statistique Canada 55% de l’ensemble de l’emploi au Canada était attribuable aux PME. Sans les entités publiques, on trouverait qu’à tout le moins, les PME emploieraient environ sept Canadiens sur 10 qui travaillent au sein du secteur privé. Peu importe la méthode utilisée pour effectuer ce calcul, la part de l’emploi détenu par les PME au sein de l’économie est considérable. Finalement, il semblerait que les organisations impliquées dans le commerce électronique seraient davantage sensibilisées pour investir dans l’apprentissage virtuel.

Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1: CONTEXTE DE LA RECHERCHE ET PROBLÉMATIQUE
1 . 1 La nouveauté relative du thème de la recherche
1.2 La formation continue et la compétitivité des entreprises
1.3 Les défis de formation en Abitibi-Témiscamingue
1.4 Les technologies d’information et de communication
1 .5 La question de recherche
CHAPITRE Il : L’ANALYSE CONCEPTUELLE
2.1 Le développement des compétences en gestion et la formation
2.2 Évolution de la formation continue en gestion
2.3 La formation à distance: précurseur de l’apprentissage virtuel
2.4 L’apprentissage virtuel
2.4.1 L’ampleur du phénomène de l’apprentissage virtuel
2.4.2 Les définitions de l’apprentissage virtuel
2.4.3 Les composantes de l’apprentissage virtuel: le contenu, la technologie et les services
2.4.4 L’évolution de l’apprentissage virtuel : facteursd’émergence, contraintes et perspectives d’avenir
2.4.5 Les applications de l’apprentissage virtuel
2.4.6 Les avantages et les limites de l’apprentissage virtuel
2.4.7 Les facteurs de succès de l’apprentissage virtuel
2.4.8 Le processus de planification et d’implantation de l’apprentissage virtuel
2.5 Conclusion
CHAPITRE Ill : LE CADRE THÉORIQUE
3.1 Le développement de compétences en gestion et l’apprentissage virtuel
3.2 La virtualité : fondement de l’apprentissage virtuel
3.3 Le formateur : pourquoi serait-il irremplaçable?
3.4 Proposition de cadre théorique
CHAPITRE IV: MÉTHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
4.1 Les entrevues préalables au questionnaire
4.2 La méthode d’enquête
4.3 Élaboration et programmation du questionnaire électronique
4.4 Échantillon de répondants
CHAPITRE V: ANALYSE ET RECOMMANDATIONS
5.1 Profil des répondants
5.2 Traitement et fiabilité des résultats
5.3 Constats généraux
5.4 Croyances et opinions des répondants sur la formation continue
5.5 Opinions des répondants sur l’apprentissage virtuel
5.6 Attentes relatives des répondants face à l’apprentissage virtuel
5. 7 Les obstacles et contraintes des répondants
5.8 Facteurs de succès de l’apprentissage virtuel
5.9 La relation avec le formateur
5.1 0 Recommandations
CHAPITRE VI : CONCLUSION

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