la plaine de la Crau

La plaine de la  Crau

Géographie

La plaine de la Crau est un territoire d’une surface de 642 km2 389 qui forme un 390 triangle entre Arles à l’Ouest, Salon-de-Provence à l’Est et le golfe de Fos-sur-Mer 391 au Sud (Figure 2.1). Elle est située dans le département des Bouches-du-Rhône (13) 392 dans le sud-est de la France. Ses limites naturelles sont la chaîne des Alpilles au  Nord, la mer Méditerranée au Sud, l’étang de Berre à l’Est et le Rhône à l’Ouest. 394 La plaine de Crau est divisée en deux parties, la Crau humide (irriguée) et la Crau  sèche (coussoul). Le terme de Crau « correspond à une dénomination biogéogra396 phique : il s’applique à un espace occupé par une steppe herbeuse sans arbre, le  coussoul, qui s’est développée sur un sol caillouteux sous climat méditerranéen ; ce  sol provient d’un dépôt de galets laissés par un cours d’eau et cimentés par les li399 mons » (Allain, 1998). 

Climat 

La plaine de la Crau est soumise à un climat typiquement méditerranéen, ca403 ractérisé par des étés chauds et secs, des hivers doux et quelques vagues de froid. L’ensoleillement est important avec une insolation moyenne de 2700 – 3000 heures 405 par an. Le vent Mistral est fréquent et violent et souffle en moyenne 70 – 110 jours 406 par an à une moyenne de 60 km/h. Il est particulièrement remarquable dans la zone de coussoul du fait de l’absence des arbres. Les précipitations sont automnales avec  une variation locale importante par rapport à la quantité. Le nord de la plaine, 409 en piémont des Alpilles, tend à recevoir plus de précipitations que le centre et le sud de ce territoire (Wolff et al., 2010). La moyenne annuelle de la pluviométrie  est de 540-600 mm, avec un minimum de 350 mm et un maximum de 800 mm. moyenne annuelle de la température est comprise entre 15 et 16 °C. La plus chaude partie de la Crau est le Coussoul à cause de l’efet des galets et la période la plus  chaude de l’année est pendant juillet et août avec des moyennes entre 24 et 25 °C.  Du fait de ces caractères climatiques, l’évapotranspiration potentielle est forte avec une moyenne annuelle de l’ordre de 1200 mm et qui est au maximum de sa valeur  de février à septembre lorsque les précipitations sont rares (Bessonnet, 2002).

Géologie 

 La plaine de la Crau correspond à l’ancien cône de déjection de la Durance, elle est formée par ses alluvions. Durant le Pléistocène (-2 millions d’années) des paléo-chenaux de la Durance traversaient la Crau jusqu’à la mer, depuis le massif des Alpes, en déposant des cailloutis glaciaires. Mais au début de l’Holocène (-20 424 000 ans), le parcours du fleuve a été modiié et la Durance a été capturée par le Rhône à Avignon, du fait d’un mouvement tectonique qui a relevé le seuil de La  manon. L’aquifère formé par les alluvions de la Durance, n’est alors plus alimenté   par celle-ci. Le substratum de cet aquifère est constitué, au Nord, par des argiles du  Pliocène ou par des marnes bleues sableuses du Miocène et, au Sud, par des molasses calcaires et des marnes du Miocène (Figure 2.3).  Au cours des temps géologiques le fleuve Durance a changé de lit et de régime hydro logique ; ce qui permet d’observer trois types de Crau qui sont, de la plus ancienne à la plus récente, la Crau d’Arles et de Saint-Pierre de Vence (La Vieille Crau), La Crau du Luquier et La Crau de Miramas (Figure 2.4 et 2.5). C’est la nature, la taille et l’abondance (de 40 à 70%) des galets en Crau qui caractérisent ces trois Craus. 35 La Crau de Miramas est une formation de cailloutis à galets siliceux dominants. L’inventaire lithologique de la Crau de Miramas et de la Crau du Luquier sont similaires. Sur l’ensemble de la Crau, les galets ont été ensuite cimentés par précipitation d’une matrice carbonatée formant un poudingue appelé taparas. Puisque les eaux de ruissellement provenant des Alpes sont chargées en carbonates, la cimentation est assez importante en surface (Colomb et Roux, 1978). L’épaisseur de taparas peut atteindre la dizaine de mètres en certains endroits (Andrieux, 1981) et sa profondeur d’apparition reste très variable.

Pédologie 

 Après la capture de la Durance par le Rhône, le territoire de la Crau s’est retrouvé sans réseau hydrographique naturel. Entre 1557 et 1558, Adam de Craponne a entrepris la construction d’un canal depuis la Durance jusqu’en Crau pour apporter de l’eau dans ce territoire à l’allure désertique. De ce fait la Crau peut être divisée en deux ensembles pédologiques distincts : 

  • la Crau sèche, localement appelée coussoul, qui se caractérise par des sols non irrigués et impropres à l’agriculture, mais qui sont utilisés comme aire de pâturage pour les ovins. Ces sols présentent une couche de galets très gros siers à la surface et leurs proils comportent deux horizons, reposant sur un encroûtement calcaire très induré ; 
  • la Crau humide, qui correspond à la zone dont les sols sont modiiés par l’irrigation depuis le 16e siècle. La granulométrie de ces sols ainsi que ses propriétés acido-basiques résultent du dépôt des limons par l’irrigation gravitaire. Ces sols forment une strate alluvionnaire limoneuse, riche en minéraux et sont cultivés principalement en prairies. L’épaisseur de ces sols est liée à l’irrigation ; avant la construction du barrage de Serre-Ponçon en 1969, les apports de limon étaient relativement importants et ils ont construit en ans des sols agricoles fertiles dont l’épaisseur est proportionnelle à la durée d’irrigation (Astuce & Tic, 2011 ; Olioso et al., 2013a) (Figure 2.6). 464 Les sols naturels de la Crau sont fersiallitiques fortement caillouteux et quatre 465 types de sols peuvent être distingués en Crau (Bouteyre et Duclos, 1994) : 
  • les sols non calcaires et rouges fersiallitiques, acides (pH 6,5) ; ces sols sont caillouteux (Crau du Luquier et Crau de Miramas) et la croissance des ligneux 

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