La prvention et les facteurs de risque cardio vasculaire

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INTRODUCTION :

Dans lÕimaginaire collectif, un mŽdecin ne peut pas •tre malade. Il doit •tre toujours disponible pour ses patients et ne peut donc pas sÕarr•ter de travailler.
ÒIl n’y a rien de plus ridicule qu’un mŽdecin qui ne meurt pas de vieillesse.Ó (Voltaire) Je me suis demandŽ lors de mes Žtudes : comment fait-on pour se soigner lorsque lÕon devient mŽdecin# ? Peut-on se soigner tout seul correctement?# Lors de mon internat, un mŽdecin gŽnŽraliste mÕa avouŽ ne pas avoir pris sa tension depuis plus de 10 ans ; jÕai alors commencŽ ˆ rŽßŽchir ˆ ce sujet et lorsque je lui ai parlŽ de mon idŽe de th•se, il a pris sa tension et sÕest prescrit un examen sanguin peu de temps apr•s.
Il faut parfois peu de choses pour modiÞer notre suivi. Peut-•tre quÕen parler et essayer de comprendre leur mode de fonctionnement poussera dÕautres mŽdecins ˆ amŽliorer leur santŽ.
Actuellement, la santŽ des mŽdecins est un sujet auquel beaucoup de monde semble sÕintŽresser ; cette thŽmatique est relayŽe par tous les types de mŽdias.
De nombreux articles de presse dŽplorent la mauvaise santŽ des mŽdecins et en particulier celle des mŽdecins gŽnŽralistes. Cela devient m•me un enjeu de santŽ publique avec la dŽsertiÞcation mŽdicale.
Les mŽdias et certaines revues mŽdicales incitent les mŽdecins ˆ avoir un suivi mŽdical par un tiers, Ç#Le gŽnŽraliste, revue n¡2797#È [21]. Les anesthŽsistes ont lancŽ la campagne Ç# Dis Doc, TÕas ton Doc?# È qui revendique aussi lÕintŽr•t du choix dÕun mŽdecin rŽfŽrent pour chaque mŽdecin [31].
LÕOrdre des mŽdecins a lancŽ une enqu•te aupr•s des mŽdecins concernant leur santŽ. 73% des mŽdecins rŽpondants nÕont pas de mŽdecin rŽfŽrent autre que eux-m•mes [67]
La prŽcŽdente Ministre de la santŽ, Marisol Touraine, avait annoncŽ que les mŽdecins gŽnŽralistes devaient dŽclarer un mŽdecin traitant autre quÕeux-m•me et voulait interdire lÕauto prescription [64]. Cela a suscitŽ une nette opposition de ces mŽdecins, et cette proposition a ŽtŽ abandonnŽe.
Le Þlm Ç# MŽdecin de campagne# È parle Žgalement de la grande difÞcultŽ des mŽdecins gŽnŽralistes ˆ se soigner et ˆ concilier leur travail et leur santŽ.
Pourtant, en terme de prŽvention primaire, les mŽdecins gŽnŽralistes ont un suivi mŽdical qui est bien meilleur que celui observŽ par la population gŽnŽrale. Si on les compare avec une catŽgorie socio professionnelle Žquivalente, les cadres supŽrieurs, leur prŽvention est Žgalement de meilleure qualitŽ.
En effet, selon une Žtude de la littŽrature Ç# la santŽ des mŽdecins gŽnŽralistes libŽraux fran•ais de 2003 ˆ 2013#È [13], les mŽdecins se dŽclarent ˆ jour de leurs vaccins ˆ 80-90% pour le DTP, 80% pour la grippe et 80 ˆ 85% pour lÕhŽpatite B. Pour la population gŽnŽrale de plus de 16 ans ces chiffres sont de 29%, 62% et 36% pour respectivement la diphtŽrie, le tŽtanos et la poliomyŽlite et moins de 40% pour lÕhŽpatite B (donnŽes de 2012 de lÕInVS) [18].
Concernant les dŽpistages, ils dŽclarent •tre 30% ˆ rŽaliser lÕHŽmoccult mais entre 80 et 85% des femmes mŽdecins sont ˆ jour de leur frottis et 90% de leur mammographie [13].
Ils sont moins exposŽs ˆ lÕobŽsitŽ que la population gŽnŽrale ou m•me que les cadres supŽrieurs, et consomment moins de tabac [13].
Ces chiffres concernant la prŽvention semblent presque parfaits, alors pourquoi ce sentiment de mal se prendre en charge ?
Le ressenti des mŽdecins en terme de suivi est tr•s altŽrŽ ; ils sont peu ˆ estimer avoir une meilleure santŽ et hygi•ne de vie que leurs patients.
La santŽ psychique semble elle, beaucoup moins satisfaisante chez les mŽdecins libŽraux. En effet, ils consomment plus de produits psychotropes et semblent de plus en plus menacŽs par le burn out qui peut sÕinstaller insidieusement.
Les mŽdecins font partie des professions les plus exposŽes aux probl•mes dÕordre psychologique ; la proportion de burn out est en croissance constante et le pourcentage de dŽc•s par suicide est le plus ŽlevŽ parmi les diffŽrentes professions en France. Selon lÕobservatoire national du suicide, ils se suicideraient m•me 3 fois plus que la population gŽnŽrale [19].
Chez les mŽdecins percevant des indemnitŽs pour invaliditŽ dŽÞnitive, 43,05% dÕentre eux per•oivent cette indemnitŽ pour des affections psychiatriques selon les donnŽes de la CARMF 2016 [1].
Dans la population gŽnŽrale, les affections psychiatriques reprŽsentent 28,1% des causes dÕinvaliditŽ, selon le CNAMTS en 2006 [63].
Il semble y avoir un rŽel dŽcalage entre la santŽ physique et la santŽ psychique chez les mŽdecins. Cela peut en partie expliquer ce mauvais ressenti global de leur santŽ.
En effet, selon la dŽÞnition de lÕOMS, la santŽ se dŽÞnit comme un Žtat de bien-•tre complet, comprenant l’Žtat physique, mental, social, environnemental.
Peu dÕarticles cherchent ˆ comprendre quelles sont leurs rŽelles difÞcultŽs et comment les aider.
Il est probable que le regard et la pratique des mŽdecins est en train de changer puisquÕils sont maintenant 74% ˆ avoir dŽclarŽ un mŽdecin traitant
ˆ la sŽcuritŽ sociale [24]. Les plus jeunes professionnels rŽßŽchissent d•s leurs Žtudes ˆ leur mode dÕinstallation et ˆ lÕamŽnagement de leur temps de travail [29].
Question de recherche:
Il y a donc ˆ la fois une augmentation croissante de la publication sur la Ç# mauvaise santŽ des mŽdecins# È et ˆ la fois peu de rŽelles propositions concr•tes de la part des autoritŽs. Quelques organisations se mettent en place dans certaines rŽgions comme des structures ou numŽros dÕurgence pour proposer des solutions aux mŽdecins en dŽtresse [annexe 5].
Il y a en parall•le de ces propositions une certaine rŽticence de la part des mŽdecins ˆ avoir un suivi mŽdical obligatoire malgrŽ une inquiŽtude croissante de la part de ces m•mes mŽdecins et des autoritŽs.
Pourquoi les quelques structures mises en place pour proposer un suivi aux mŽdecins nÕont-elles pas un franc succ•s ? Pourquoi montrer tant de mŽÞance ?
LÕobjectif de ma th•se est donc de comprendre pourquoi les mŽdecins gŽnŽralistes continuent-ils majoritairement ˆ se soigner eux-m•mes ?
– IdentiÞer les points forts et faibles de ce suivi actuel pour essayer dÕamŽliorer notre mode de fonctionnement plut™t que de nous faire culpabiliser quant ˆ notre Ç#mauvaise prise en charge#È.
– Analyser si les soignants semblent plut™t satisfaits de cet auto-suivi avec cette relative libertŽ et/ou sÕils aimeraient avoir une structure dŽdiŽe et sÕils iraient rŽellement sÕy faire soigner.
LÕobjectif secondaire est aussi dÕespŽrer proposer des solutions ˆ ces soignants parfois en difÞcultŽ. Ce deuxi•me objectif sÕest crŽŽ naturellement lors de lÕŽlaboration de la th•se et des propositions ont souvent ŽtŽ suggŽrŽes par les mŽdecins avant m•me que la question ne leur soit posŽe de mani•re explicite.

Table des matières

CITATIONS :
ABRVIATIONS :
INTRODUCTION :
Question de recherche:
MATRIEL ET MTHODE :
1) Objectif de lÕtude et question de recherche :
2) Type dÕtude :
3) Types dÕentretiens :
4) Mdecins interrogs :
5) Ralisation dÕun guide dÕentretien :
6) Ralisation des entretiens :
7) Recueil et analyse des donnes :
RSULTATS :
1) Caractristiques des entretiens :
2) Caractristiques sociodmographiques de lÕchantillon :
3) Rsultats de lÕanalyse :
I) SATISFACTION ACTUELLE DU SUIVI PHYSIQUE :
A) Le suivi mdical de Ç#base#È et la Ç#bobologie#È :
B) La prvention et les facteurs de risque cardio vasculaire :
C) Suivi si besoin :
D) Comptences mdicales pour sÕautomdiquer :
E) Reconna”tre les signes dÕalarme et valuer la gravit :
F) Bonne sant actuelle :
II) SENTIMENT DE PUISSANCE :
A) Super hros, jamais malade :
B) Dni et peur de la maladie :
C) Libert , JE dcide :
D) Manque de conÞance en autrui :
III) STATUT PARTICULIER DU MDECIN :
A) Peur de dranger ou de surcharger un collgue :
B) Le dsir dՐtre soign#comme un#Ç#patient lambda#È#:
C) Dire ou taire son statut de mdecin :
D) La peur du jugement de lÕautre :
E) Biais dans la relation entre confrres :
IV) LÕABSENCE DE DISPONIBILIT :
A) Peu de temps pour soimme :
B) Un mtier libral :
C) LÕimportance de notre travail dans la vie :
V) UNE INSATISFACTION DES STRUCTURES OU DES MDECINS
ACTUELS :
A) Pas envie dÕun mdecin traitant, ni dÕun mdecin du travail :
B) Structures actuelles peu connues ou non satisfaisantes :
C) La difÞcult se dvoiler :
D) Le manque dÕanonymat :
VI) VIEILLES HABITUDES DES MDECINS :
A) Absence de prise de conscience sur sa sant :
B) Mauvais ressenti du mdecin :
C) Rester son propre mdecin traitant dans la vie quotidienne :
D) Solution de facilit :
E) Banaliser sa propre sant :
VII) VOLUTION ACTUELLE DES MDECINS :
A) Cabinet de groupe :
B) Les groupes de pairs et Balint :
C) Formation mdicale :
D) Changement des mentalits pour les gnrations futuresÉ
VIII) PROPOSTIONS DÕAMLIORATION :
A) Aide psychologique :
B) Autoquestionnaire envoy aux mdecins :
C) Structure pluriprofessionnelle:
D) Systme obligatoire ou incitatif ?
E) Invention ou adaptation dÕune structure ou dÕun mdecin idyllique É
DISCUSSION :
I) Discussion de la mthode :
A) Les forces de lÕtude :
B) Les limites et biais de lÕtude :
II) Rappel des principaux rsultats :
III) Discussion des rsultats :
A) Les avantages et points forts de lÕautosuivi :
1) Capacits concernant la prvention primaire :
2) Capacits grer certaines affections physiques :
3) Capacits prendre conscience de la gravit :
4) La grossesse des femmes mdecins gnralistes :
B) Les points faibles et limites de lÕautosuivi :
1) Manque de prise en charge psychologique :
2) Manque de prise en charge rgulire approfondie :
3) Tendance sous estimer ou banaliser :
4) Freins la consultation dÕun confrre :
C) Comparaison avec les donnes de la littrature :
D) Pistes dÕamlioration du suivi :
1) Projets ayant dj t concrtiss :
2) Structures et mesures existantes :
3) Projets :
E) SYNTHéSE :
F) PISTES DE RECHERCHE :
CONCLUSION :
ANNEXE 1 : RECRUTEMENT DES PERSONNES:
ANNEXE 2 : QUESTIONS ET RELANCE.
ANNEXE 3 : REMERCIEMENTS ET PRSENTATION DE LÕTUDE LORS
DES FOCUS GROUP.
ANNEXE 4 : QUESTIONNAIRE QUANTITATIF DES PARTICIPANTS POUR
DFINIR LÕCHANTILLON.
ANNEXE 5 : STRUCTURES DJA EXISTANTES EN FRANCE.
ANNEXE 6 : DEMANDES DE PRISE EN CHARGE DE LA PART DES
MDECINS RECENSS PAR LÕASSOCIATION M.O.T.S.
ANNEXE 7 : PRSENCE DE LÕASSOCIATION M.O.T.S. EN FRANCE.
ANNEXE 8 : LÕ#Ç#EVIDENCEBASED MEDICINE#È (EBM).
ANNEXE 9 : APPROCHE CENTRE PATIENT ; MARGUERITE DES
COMPTENCES.
RFRENCES BIBLIOGRAPHIQUES :
RSUM :

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