La relation homme animal dans le Judaïsme

Affinité entre l’homme et l’animal

La première étape dans la compréhension du concept de Tsaar Baalei Hayim, est la reconnaissance du statut que D.ieu a conféré aux animaux quand Il les a créés, dans les différents aspects que nous venons d’étudier. Une fois que l’homme aura admis que l’animal est aussi une créature de D.ieu, il ne lui sera que naturel de respecter le principe de Tsaar Baalei Hayim.

L’homme reconnait les statuts de l’animal qui lui sont attribués par D.ieu

L’homme reconnait la sollicitude divine envers l’animal

L’homme reconnait que D.ieu nourrit Ses animaux :
« L’Eternel donne du pain à toutes les créatures, car Sa grâce est éternelle » Psaumes 136 ; 25
Qu’Il les secourt :
« Aux hommes et aux bêtes, Tu es secourable ! » Psaumes 36 ; 7
Et règne au dessus d’eux :
« A Toi Seigneur appartiennent la grandeur, la puissance, la gloire, l’autorité et la majesté ; car tout au ciel et sur la terre est Tien. A Toi Eternel, la royauté et la domination suprême sur toute chose » Chroniques I 29 ; 11‐12
L’homme sait que D.ieu envoie la pluie pour le bénéfice de l’homme comme pour celui de l’animal :
« Un jour de pluie a une plus grande valeur que le jour où la Torah a été donnée. Car la révélation de la Torah a réjouit le peuple d’Israël, alors qu’un jour de pluie réjouit toutes les nations, au monde entier, y compris les animaux domestiques et sauvages »
« A l’Eternel appartient la terre et ce qu’elle renferme, le globe et ceux qui l’habitent » Psaumes 24 ; 1
Et Il reçoit des louanges de toutes les créatures…comme en témoigne le Perek Shira, que les juifs observant lisent chaque jour.

L’homme reconnait que D.ieu est leur juge

L’homme prie D.ieu au nom des animaux

Au nom de toutes les créatures, l’homme élève la voix pour prier et proclame :
« Le souffle de tout être vivant bénira ton nom, ô D.ieu notre Seigneur, et l’esprit de toute chair te glorifiera et exaltera Ta renommée à jamais, ô notre Roi » Pesahim 118a Par là, l’homme accepte que les animaux soient capables de reconnaitre la grandeur de D.ieu, et se veut même leur porte parole dans leurs exaltations communes. Par ailleurs, la lecture du Perek Shira est aussi une façon de prier au nom des animaux ; en lisant ce texte, l’homme « ouvre la bouche du muet », et fait entendre la prière des animaux à D.ieu.

L’homme prie D.ieu pour les animaux

Et si l’homme prie au nom des animaux, il n’est pas surprenant qu’il prie aussi pour eux:
« C’est toi Seigneur que j’invoque car le feu a dévoré les pâturages du désert, une flamme a consommé tous les arbres des champs. Même les bêtes des champs soupirent après Toi car les cours d’eau sont taris et le feu a dévoré les pâturages du désert » Joël 1 ; 19‐20
« David…dit au Seigneur : « Vois c’est moi qui ai péché, c’est moi qui suis coupable, mais qu’ont fait ces brebis ? » Samuel II 24 :17
« La rosée ravivera les créatures vivant dans les crevasses des rochers… Bénis notre nourriture avec de la rosée, ne laisse pas notre troupeau tomber malade »
Prière pour la rosée (10)
Ainsi, non seulement l’homme reconnait que les animaux ont le même D.ieu que lui, mais en plus il se présente comme leur avocat, et intercède en leur faveur auprès de D.ieu pour les aider. Par ailleurs, en demandant à D.ieu la question « qu’ont fait les brebis ? », David laisse entendre que l’homme reconnait le statut « juridictionnel » de l’animal ; que c’est devant D.ieu que l’animal doit répondre de ses actes, et que le jugement et la punition de l’animal viennent aussi de D.ieu.

L’homme reconnait leur statut religieux

La meilleure preuve que l’homme reconnait le statut religieux de l’animal réside dans la littérature abondante où les érudits juifs ont jugé plus qu’approprié d’exploiter l’image de l’animal, dont ils avaient accepté le statut de créature divine étant au service de D.ieu, à des fins pédagogiques religieuses. Les animaux incarnaient des vertus morales et spirituelles. Avec de telles techniques, employées avec des facultés pédagogiques uniques, les talmudistes illustraient des principes religieux, des maximes et des codes d’éthique.

L’image de l’animal pour faire passer un message religieux

Sous le règne d’Hadrien, les juifs n’avaient pas le droit de pratiquer leur religion, sous peine de graves sanctions ; et l’étude de la Torah était rigoureusement interdite. Mais les décrets de l’empire romain n’eurent que très peu d’impact sur les enseignants talmudiques les plus tenaces, et avec leur croyance entière dans la justice de leur cause et leur foi suprême envers le Créateur, ils défièrent la dictature romaine au risque de leur vie. Le TALMUD (86) raconte :
«Papos ben Yehouda vint à passer et vit Rabbi Akiba enseigner la Torah en public. Il lui demanda : « Akiba ! N’as­tu pas peur du pouvoir (romain) ? ». Il lui répondit par cette parabole :
« Un renard rôdant au bord d’un fleuve vit des poissons qui fuyaient en groupe d’un endroit à l’autre. Il leur demanda : ‘pourquoi vous enfuyez­vous ?’. Ils lui répondirent : ‘Nous cherchons à éviter les filets des pêcheurs’. Il leur proposa : ‘Voulez­vous monter sur la terre ferme et nous vivrons [en bonne entente] vous et moi comme nos ancêtres?’. Ils lui répliquèrent: ‘Est­ce bien toi qui passe pour le plus rusé des animaux ? Tu n’es guère rusé, mais un imbécile ! Si nous sommes en danger dans notre milieu naturel, à plus forte raison [sur la terre ferme] où nous sommes promis à une mort imminente! ‘ De la même façon –conclut Rabbi Akiba­ si nous craignons pour notre vie maintenant que nous restons à étudier la Torah dont il est dit « c’est là la condition de ta vie et de ta
longévité »1, à plus forte raison si nous la négligeons ! » Berachot 61b Et par l’intermédiaire de cette fable, Akiba enseigna l’importance de la Torah à ses disciples, et que son étude était vitale pour l’existence même de la vie institutionnelle d’Israël.

L’image de l’animal comme modèle d’inspiration pour la conduite religieuse de l’homme

Le Judaïsme croie que les animaux de diverses espèces, sont dotés de manière spécifique d’attributs de qualités, et incarnent des principes moraux : ces diverses qualités sont comme des exemples de conduite vers lesquels l’homme doit aspirer. Ainsi, on trouve éparpillés dans les textes :
Le chat est un modèle de modestie et de décence, parce qu’il couvre ses excréments de terre2.
Le coq incarne les bonnes manières et la bienséance, car avant de copuler, il promet à la poule « de lui acheter un manteau assez long pour toucher le sol » (ceci est une interprétation de son geste quand il déploie ses ailes et en courbe les extrémités vers le sol). Et, « si par la suite la poule doit lui rappeler sa promesse, il secoue sa crête vers le sol et dit « que le chat déchire ma crête si je possède ainsi d’argent et que je ne t’en achète pas ! « 3
La colombe est un modèle de chasteté, sa loyauté envers son compagnon en fait un symbole de fidélité et de dévotion4.
La cigogne incarne la compassion et la pitié : son nom hébreu est H’assida, « Parce qu’elle manifeste de la bonté (H’assidout) envers ses compagnons, et…envers ses voisins »5
La fourmi est un modèle d’honnêteté, de prévoyance et de dur labeur : « n’ayant ni maitre, ni surveillant, ni supérieur, elle prépare sa nourriture durant l’été, elle amasse ses provisions au temps de la moisson », de telle sorte que Salomon réprimande le fainéant selon la formule : « va trouver la fourmi, paresseux, observe ses façons d’agir et devient sage »6.
La sauterelle incarne à la perfection l’unité et la discipline. Faibles et insignifiantes quand elles sont seules, les sauterelles apparaissent formidables et dangereuses quand elles sont unies. « Sans roi pour les mener », d’instinct elles se divisent en bandes7 pour « se mettre en campagne ». A propos des ‘soldats’ de leur armée8: « Ils se précipitent comme des héros, escaladent les murailles comme des gens de guerre ; ils avancent, chacun droit devant lui, sans dévier de la route. L’un ne se heurte pas contre l’autre,
chacun suivant son chemin ; ils se jettent sur les armes, sans rompre leurs rangs. Ils se répandent à travers la ville, franchissent les murailles, montent dans les maisons, entrent par les fenêtres, comme des larrons. Devant eux la terre tremble, les cieux frissonnent ».
Un verset particulier dans le livre de Job, peut servir de déclaration plus générale concernant l’enseignement à tirer par l’homme de l’observation des animaux :
« Qui nous instruit de préférence aux animaux de la terre, et nous éclaire plutôt que les oiseaux du ciel ? » Job 35 ; 11
Ce verset peut aussi être lu, d’après la formulation hébreu utilisée, et à la lumière de ce que nous venons de dire :
« Qui nous instruit à partir des animaux de la terre, et par l’intermédiaire des oiseaux du ciel, Il nous éclaire ». Job 35 ; 11
L’homme reconnait ici que D.ieu a doté l’animal d’une nature religieuse qui puisse servir de source d’enseignement et d’inspiration à l’homme.

Chaque animal a sa place dans la création : aucune créature n’est superflue

En reconnaissant que chaque animal est la source d’un enseignement, il est impossible de discuter des raisons de leur existence. Mais qu’en est‐il des animaux qui ne sont pas cités dans cette liste ? Ont‐ils une raison d’être que l’homme puisse admettre et respecter?

Parce qu’ils mettent à exécution les plans de D.ieu

Une légende à propos du roi David, rapportée par LACHS (54), illustre cette notion : Alors qu’il veillait sur son troupeau, le berger David observait une araignée tisser une toile et demanda au Créateur « Maître du monde, quel intérêt y‐a‐t‐il à ces créatures que tu as placé dans Ton monde ?… L’araignée tisse sa toile toute l’année, mais on ne peut en faire un vêtement ». D.ieu lui répondit « David, es‐tu en train de te moquer de Mes créatures ? Il viendra un jour où tu auras besoin d’elles ». Et ce fut à l’époque où, poursuivi par le roi Saül qui voulait le tuer, David dû se cacher dans une grotte. D.ieu envoya une araignée qui se pressa de tisser une toile qui recouvrait toute l’ouverture de la grotte, si bien que lorsque les poursuivants de David passèrent devant, ils étaient persuadés que personne n’avait du entrer dans cette grotte depuis longtemps, ou bien la toile aurait été rompue. David dû sa vie sauve à cette araignée, et lui dit « Béni soit ton Créateur, et bénie sois‐tu ». Il pu ensuite, selon le projet divin, devenir roi d’Israël.
Dans le même état d’esprit, la MICHNA (63) cite cette parole de Ben Azzaï :
« Ne méprise aucun homme et n’écarte aucune chose1, car il n’y a pas d’homme qui n’ait son heure, ni de chose qui n’ait sa place » Pirkei Avot IV, 3 Le MIDRACH Rabba (64) explique que l’homme doit ainsi se rendre compte que…
« Même ce que tu considères être de trop dans le monde, comme les mouches, les puces et les moustiques, fait partie de la création. Car le Saint­Béni­Soit­Il fait son émissaire de tout ce qui est, et même d’un serpent, d’un moustique ou d’une grenouille »
Genèse R 10 ; 72
En effet, le TALMUD (88)3 raconte que Samuel vit un scorpion, transporté par une grenouille pour traverser une rivière, aller piquer un homme pour le tuer. Il s’écria : bien que le scorpion ne nage pas, il a été porté par la grenouille, pour accomplir la sentence de D.ieu. Ainsi, toute créature, même la plus insignifiante aux yeux de l’homme, ou la plus repoussante, a une mission particulière, et ainsi sert les plans de D.ieu…

Parce qu’ils sont utiles à l’homme même quand il ne le sait pas

Une autre façon de reconnaitre que l’animal est un membre à part entière de la création est de lui reconnaitre une utilité pour l’homme, et donc, accepter qu’elles aient été créées pour être sous son égide. La source suivante du TALMUD (88) semble affirmer que toutes les créatures ont un rôle important qui puisse servir l’homme.
« De tout ce que le Saint­Béni Soit­Il a créé dans Son univers, rien ne fut créé par Lui inutilement. Il créa la limace pour servir de remède au durillon. Il créa la mouche (comme remède à la piqûre) de la guêpe, le moucheron pour la morsure du serpent, le serpent pour la lèpre, et l’araignée (pour la piqûre) du scorpion » Chabat 77b
D’autres sources affirment, par contre, que les animaux n’ont pas été créés uniquement pour l’homme, et ont une raison d’exister propre qui n’a rien à voir avec l’homme, puisqu’un nombre considérable d’entre eux n’ont, d’après les auteurs du MIDRACH (65) aucun rapport avec l’homme :
« Un homme ferait­il un élevage de singes, de porc­épic ou de phoques ? Pour quel usage ? De tels animaux ne se mangent pas et sont dangereux » Ecclésiaste R 6, 11
Une façon d’accorder ces deux points de vue dans le cadre de notre étude, est d’accepter qu’aucun animal ne soit superflu dans l’ensemble de la création, peu importe leur utilité apparente à l’homme (comme en témoigne l’histoire de David et de l’araignée), elles sont toutes autant dignes de compassion de sa part.

Une relation d’affinité où l’homme est cependant le supérieur

Etude de l’affinité entre l’homme et l’animal dans les textes

Affinité biologique

En acceptant qu’il partage avec de nombreux représentants du monde animal certaines caractéristiques physiologiques, l’homme ne peut que mieux comprendre combien lui et l’animal sont liés :
« Il mange et boit comme l’animal, fructifie et se multiplie comme l’animal, défèque comme l’animal, et périt comme l’animal» Genèse R 8 ; 11
Le Chazon Ish, cité par SLIFKIN (82) à ce sujet, commente :
« Animaux et hommes sont semblables dans la structure de leur corps…chair, sang, tendons, os et peau… Ils ont des sens comme l’homme… La différence d’avec l’homme est dans l’intelligence et dans la parole » Emouna v’Bitachon 1 ; 7
Ainsi, d’un point de vue physiologique et anatomique, l’homme peut apprécier ces similitudes. A partir de là il est plus facile de réaliser que l’animal, comme l’homme, peut ressentir des émotions, si leurs besoins physiques ne sont pas comblés, mais aussi si leurs besoins psychologiques ne le sont pas : par exemple, l’animal peut souffrir de stress, de peur, et certains animaux développent des comportements pathologiques qui sont attribués à l’ennui.

Affinité entre le caractère de l’homme et les qualités démontrées chez l’animal

Ayant décidé de créer l’homme, D.ieu mis à contribution les animaux, créatures déjà existantes, pour exécuter Son plan. JEUZSOHN, cité par NEWMAN (73), explique :
« Le Créateur se tourna vers les animaux et dit :  » coopérez avec moi pour créer un être supérieur, à qui chacun d’entre vous donnera une caractéristique désirable : le tigre : le courage, le lion ; la bravoure, l’aigle ; l’assiduité, et ainsi de suite. Ainsi, l’homme sera non seulement semblable à vous, mais en plus, il représentera ce qu’il y a de mieux en vous ».
Donc, avant même la création de l’homme, l’affinité entre l’homme et l’animal était déjà établie : l’homme allait en de nombreux points ressembler à l’animal. Par ailleurs, les qualités empruntées aux animaux ne sont pas que des qualités valeureuses comme celles venant d’être citées ; ce sont des qualités que la Torah, et donc l’éthique Juive, mettent en avant :
« Si la Torah n’avait pas été donnée, nous aurions appris la modestie en observant le chat, l’honnêteté en observant la fourmi, la fidélité en observant la colombe, et les bonnes manières du coq» Eruvin 100b
L’homme, donc, étant le résultat de la somme des meilleures qualités, et ayant été créé à l’image de D.ieu, était accepté comme leur supérieur dans le schéma de la création de D.ieu, comme l’atteste le TALMUD (85) :
« Le roi des animaux sauvages est le lion, le roi du bétail est le taureau, le roi des oiseaux est l’aigle, et l’homme est bien au dessus de tous.
Et le Saint Béni Soit Il est au dessus de tous et du monde entier » H’agiga 13b
Donc, tout comme D.ieu contrôle le monde, l’homme contrôle les animaux ; tout comme D.ieu guide son monde avec amour, et ses créatures avec compassion, l’homme le doit aussi à cause de sa ressemblance avec D.ieu. Comme l’homme a été doté de droits de dirigeant, il doit aussi prendre les responsabilités et les devoirs d’un chef.

Affinité dans leur destinée commune

Le prophète Jérémie, relate qu’en punition de la mauvaise conduite du peuple d’Israël, D.ieu provoqua une famine sur le territoire de Juda. En effet, non seulement :
« Les chefs envoient les subalternes chercher de l’eau… (qui)… reviennent avec leur vase vide » Jérémie 14 ; 3
Mais aussi :
« La biche dans les champs, qui après avoir mis bas, abandonne son petit car il n’y a pas de verdure. Les onagres s’arrêtent sur les hauteurs dénudées, aspirant l’air comme les monstres marins : leurs yeux se consument car il n’y a pas d’herbe » Jérémie 14 ; 5
Cependant, de même que l’homme et l’animal partagent un même malheur, ils se réjouissent aussi ensemble :
« Voici, les jours vont venir, dit le Seigneur, où je féconderai la maison d’Israël et la maison de Juda par une graine d’hommes et une graine d’animaux. Tout comme je m’étais appliqué contre eux à arracher, renverser, démolir, détruire et faire des ruines, ainsi je m’appliquerais en leur faveur, à bâtir et planter, dit l’Eternel »
Jérémie 31 ; 27‐28
Ainsi, les prophètes d’Israël exprimaient la destinée partagée de l’homme et de l’animal.
Mais l’idée de cette destinée commune est mieux décrite ici :
« Car telle est la destinée du fils d’Adam, telle est la destinée des animaux, leur condition est la même, la mort des uns est comme la mort des autres ; un même souffle les anime, la supériorité de l’homme sur l’animal est nulle, car tout est vanité. Tout aboutit au même endroit, tout est venu de la poussière, et tout retournera à la poussière. Qui peut savoir si le souffle des fils d’Adam monte vers le haut, tandis ce que le souffle des animaux descend sur la terre ? » Ecclésiaste 3 ; 19‐21
L’Ecclésiaste ici apparait clairement comme réfutant la revendication de l’homme comme étant spirituellement supérieur à l’animal, pourtant il affirme l’affinité biologique et physiologique de l’homme et de l’animal.

L’homme est le supérieur de l’animal, et il doit en prendre soin

L’homme est supérieur depuis le moment de sa création

Bien qu’homme et animaux soient mortels et voués à la même fin ;
« Car telle est la destinée du fils d’Adam, telle est la destinée des animaux, leur condition est la même ; la mort des uns est comme la mort des autres ; un même souffle les anime ; car tout est vanité » Ecclésiaste 3 ; 19
Et bien qu’ils dépendent tous deux de D.ieu pour leur subsistance ;
« Le Saint Béni Soit Il, sied dans les hauteurs de l’univers et distribue de la nourriture à toutes les créatures » Pesahim 118a
« Il donne du pain à toute créature car Sa grâce est éternelle» Psaumes 135;25
Le psalmiste déclare clairement :
« Pourtant Tu l’as (l’homme) fait presque l’égal des êtres devins, Tu l’as couronné de gloire et de magnificence ! » Psaumes 8 ; 6
En effet, la tradition juive maintient que l’Eternel a pris une attention particulière lors de la création de l’homme, plus que pour la création des animaux, car :
«D.ieu créa l’homme à son image, à l’image de D.ieu Il l’a créé» Genèse 1 ; 27 Rachi (74) explique l’expression « à son image » ainsi : « Sur le modèle fait pour lui, car tout a été créé par la parole (divine) et lui, (l’homme) a été créé par les mains de D.ieu, car il est dit1: ‘et Tu as posé sur moi Ta main’ : il a été fait au moyen d’un sceau ».
L’homme, ainsi, a été créé plus noble et plus parfait que les autres créatures, et par conséquent assume sa part de supériorité vis‐à‐vis des autres créatures. Par ailleurs, l’homme, combinant en lui toutes les qualités particulières des autres créatures, a ainsi a été doté d’une compréhension plus générale et d’une plus grande intelligence qu’elles. Mais, comme si cela ne suffisait pas, d’après le MIDRACH (64), l’homme réunit en lui à la fois des qualités divines et terrestres :
« Pour la paix, Je le créerai donc à partir de l’en­haut et de l’en­bas »
Genèse R 12 ; 8
Le MIDRACH Rabba(64) continue en expliquant: Le Seigneur D.ieu forma l’homme avec la poussière de la terre, c’est‐à‐dire l’élément le plus bas de la création ; et Il souffla dans ses narines le souffle de vie ; c’est‐à‐dire l’inspiration des plus hautes sphères.2
Par ailleurs 3, si, comme nous l’avons vu, l’homme partage quatre attributs avec les êtres inférieurs (comme les animaux, l’homme mange et boit, procréé, excrète et meurt), quatre autres attributs, venant des êtres supérieurs (des anges) lui furent attribués: Comme les anges, il se tient debout, parle, comprend, et voit … et le Saint‐ Béni‐Soit‐Il créa l’homme à Son image pour qu’il possède les qualités des êtres célestes, mais l’homme procréera comme il est la nature des créatures terrestres.
Donc, l’homme n’est pas seulement un animal avec quelques différences significatives, physiques et psychiques. C’est plutôt un être fondamentalement unique, créé à l’image de D.ieu, avec certains points de similitudes avec les animaux : l’homme a été créé « juste un petit peu inférieur aux anges », il était orné d’un attribut divin.
Admettant cela, les sages demandent pourquoi D.ieu l’a‐t‐il créé en dernier ? « Le Seigneur a doté l’homme d’attributs divins, et le bénit d’une intelligence supérieure à celle de tous ». Mais si ce dernier s’enorgueillie de cela, devenant fier et prétentieux, le TALMUD (86) lui rappelle que « le moustique t’a devancé dans l’ordre de la création »4.

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