La repentance du Général Patton

La repentance du Général Patton

A la fin de la 2ème Guerre Mondiale, l’un des principaux chefs militaires américains évalua correctement le changement de l’équilibre des forces mondiales que cette guerre avait produit, et prévit l’énorme danger d’une agression communiste contre l’Occident. Seul parmi les chefs américains, il avertit que l’Amérique devait agir immédiatement, pendant que sa suprématie était incontestable, pour éliminer ce danger. Malheureusement, ses avertissements furent négligés, et il fut rapidement réduit au silence par un ‘accident’ opportun qui lui coûta la vie. Il y a trente-deux ans, durant le terrible été de 1945, l’Armée américaine venait juste de terminer la destruction de l’Europe et avait mis en place un gouvernement d’occupation militaire au milieu des ruines, pour dominer les Allemands affamés et imposer aux vaincus la justice des vainqueurs.
Le général George S. Patton, commandant la 3ème Armée américaine, devint le gouverneur militaire du plus grand secteur de la zone d’occupation américaine en Allemagne.
Patton était considéré comme le général le plus «combatif» de toutes les forces alliées. Il était considérablement plus audacieux et agressif que la plupart des commandants, et sa férocité martiale peut très bien avoir été le facteur décisif qui conduisit à la victoire des Alliés. Il commanda personnellement ses forces dans plusieurs des batailles les plus acharnées et les plus décisives de la guerre: en Tunisie, en Sicile, dans la rupture de la ligne Siegfried, en repoussant l’avance allemande pendant la bataille du Bulge, dans les combats exceptionnellement sanglants autour de Bastogne en décembre 1944 et janvier 1945.
Pendant la guerre, Patton avait respecté le courage et les qualités combattantes des Allemands — en particulier lorsqu’il les compara avec celles de certains des Alliés de l’Amérique — mais il avait aussi ingurgité toute la propagande guerrière haineuse diffusée par les maîtres étrangers des médias américains. Il croyait que l’Allemagne était une menace pour la liberté de l’Amérique et que le gouvernement de l’Allemagne nationale-socialiste était une institution particulièrement mauvaise.
Agissant selon ces croyances, il parlait sans cesse de son désir de tuer autant d’Allemands que possible, et il exhortait ses troupes à avoir le même but. Ces exhortations sanguinaires lui valurent le surnom de «sang et tripes». Ce fut seulement dans les derniers jours de la guerre et pendant son mandat de gouverneur militaire en Allemagne — après qu’il ait appris à connaître à la fois les Allemands et les «vaillants Alliés soviétiques» de l’Amérique — que la compréhension de Patton grandit au sujet de la situation réelle, et que ses opinions changèrent. Dans son journal et dans de nombreuses lettres à sa famille, à des amis, à divers collègues militaires, et à des officiels du gouvernement, il exprima sa nouvelle compréhension et ses craintes pour l’avenir. Son journal et ses lettres furent publiées en 1974 par la Houghton Mifflin Company sous le titre de The Patton Papers.
Plusieurs mois avant la fin de la guerre, le général Patton avait reconnu l’effrayant danger que représentait l’Union Soviétique pour l’Occident, et s’était trouvé en violent désaccord avec les ordres qu’on lui avait donné, de retirer son armée et d’attendre que l’Armée Rouge occupe de vastes étendues des territoires allemands, tchèques, roumains, hongrois et yougoslaves, dont les Américains auraient pu s’emparer facilement.
Le 7 mai 1945, juste avant la capitulation allemande, Patton eut une conférence en Autriche avec le Secrétaire américain à la Guerre Robert Patterson. Patton était très préoccupé par le manquement des Soviets à respecter les lignes de démarcation séparant les zones d’occupation soviétique et américaine. Il était aussi alarmé par les plans de Washington pour la démobilisation partielle immédiate de l’US Army.
Patton dit à Patterson: «Gardons nos bottes cirées, nos baïonnettes aiguisées, et présentons à l’Armée Rouge une image de force et de fermeté. C’est le seul langage qu’ils comprennent et qu’ils respectent».
Patterson répondit: «Oh, George, vous avez été si impliqué là-dedans si longtemps, vous avez perdu la vision d’ensemble».

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