La Répression Financière A La Libéralisation Financière

 La Répression Financière A La Libéralisation Financière

Le Concept De La Répression Financière

Plusieurs facteurs naturels ou sociaux politiques peuvent être à l’origine de l’évolution d’une économie réprimée comme les problèmes climatique, situation géographique enclavée qui éloigne certains pays de la concurrence mondiale; le manque de maturité financière des agents, aussi une suite à l’acquisition de l’indépendance. Ces facteurs poussent certains pays à adopter une politique économique basée sur le contrôle de l’état. L’objectif de cette section est d’identifier de différentes définitions de répression financière selon plusieurs économistes, ses caractéristiques et ses instruments avec un exemple d’intervention réussi à la fin on va résulter les effets de ce processus sur la croissance économique. 1-Définition de la répression financière : Introduit dans la théorie économique par McKinnon (1973) et Shaw (1973) et prolongé notamment par Fry (1982, 1988), le concept de répression financière fait référence, selon McKinnon (1993), à une économie dont l’activité est profondément lésée par des interventions strictes et stérilisantes du gouvernement sur les flux nationaux et internationaux de capitaux. Dans une telle économie, le problème de la disponibilité du crédit s’ajoute à celui de son allocation, en raison de coefficients élevés des réserves obligatoires imposés aux banques, de l’administration des intérêts sur les dépôts et les crédits. Complètement passif, le système bancaire ne tire sa raison d’être qu’en tant que principal instrument des gouvernements en matière de réalisation de programmes planifiés, fut-ce au prix de taux de crédit très faibles et de taux d’intérêt réels négatifs sur les dépôts dans un environnement où l’inflation est élevée et instable.

La répression financière selon McKinnon et Fry

McKinnon (1989), donne une définition très large à la répression financière. Selon lui, la répression se définit par toute taxation du système financier et toute mesure de régulation provoquant une situation de déséquilibre des capitaux intérieurs. La répression financière selon McKinnon prend deux formes: Le contrôle des taux d’intérêt et le système d’allocation directe de crédits. La politique de contrôle des taux est appliquée aux taux sur les crédits et les dépôts. Les taux sont souvent plus faibles que le niveau du marché. L’État corrige souvent le différentiel entre les taux débiteurs et créditeurs en subventionnant les banques. L’État peut aussi agir sur le système financier en taxant les intermédiaires financiers. La taxation peut être soit directe, en prélevant des taxes sur le revenu et/ou sur le bénéfice des banques ou indirectes en obligeant les banques à détenir un certain pourcentage de leurs dépôts sous forme de réserves obligatoires à la Banque Centrale1 . Cette politique permet à l’État de s’assurer des ressources suffisantes pour ses besoins de financement. Ces contraintes imposées au système financier (crédits à des taux bonifiés, facilités de caisse aux entreprises publiques) freinent la liberté de décision de crédits des banques et conduisent à une inefficacité du système. Fry (1995b) met l’accent sur la distinction entre restriction et répression financière. Sur la base d’analyse des politiques économiques des pays en développement, il rappelle que ces pays ont plutôt utilisé des politiques de restriction. Ces dernières se définissent par toute forme d’intervention de l’État sur le marché financier afin d’extraire des ressources de financement supplémentaires. Ces formes d’interventions prennent différentes formes, telles que la mise en place de taux élevés sur les réserves obligatoires ou d’autres mesures citées plus haut par McKinnon. La restriction financière ne se transforme en répression qu’en présence de taux d’inflation élevé. En effet, dans la plupart des pays en développement et lorsque l’emprunt intérieur est insuffisant, l’État complète le financement du déficit budgétaire par émission monétaire. Cette solution a pour résultat l’apparition des premiers signes d’inflation. Si le phénomène d’anticipation d’inflation se produit, les agents économiques vont changer leur portefeuille en actifs en devises afin de se prémunir contre l’inflation. Ce comportement réduit la demande de monnaie nationale et augmente l’inflation. La répression financière, selon Fry, est donc une conséquence involontaire des politiques restrictives additionnées à un fort taux d’inflation.

La répression financière selon Stiglitz et Shaw

Stiglitz (1981, 1994) ne partage pas l’idée de McKinnon et Fry. Il trouve qu’il existe des formes d’intervention de l’État qui améliorent à la fois la fonction des marchés et la performance de l’économie. Sous l’hypothèse d’information imparfaite, Stiglitz (1981, 1994) souligne qu’il existe des formes de répression qui peuvent aider à réduire les problèmes de hasard moral et de sélection adverse et améliorer par conséquent le développement financier. Cette amélioration se manifeste par l’accroissement de la qualité moyenne des crédits grâce à l’application de la politique des taux faibles et à la mise en place d’une politique directe de crédits qui vise les secteurs qui bénéficient d’un excèdent de technologie élevée. La politique de répression financière peut être complétée par une politique commerciale qui vise l’encouragement des exportations afin d’accélérer la croissance1 . Il faut noter cependant que Stiglitz penche plus vers des formes de répression qui visent le contrôle des crédits. L’interventionnisme de l’État selon lui est plus efficace par une politique de crédit rigoureuse plutôt que par l’administration des taux. Comme le souligne Shaw (1973), « les plafonnements effectifs à la baisse des taux créditeurs réels intensifient l’aversion pour le risque et la préférence pour la liquidité des intermédiaires. Les banques accordent une place privilégiée dans leur portefeuille aux emprunteurs à la réputation bien établie aux entreprises commerciales qui ont connu une longue période de stabilité. Il n’y a que peu d’incitation à l’exploration d’opportunités de prêts nouveaux et plus risqués. »2 . La mise en place de taux nominaux administrés ou de réserves obligatoires et la poursuite de politiques monétaires trop laxistes génératrices d’inflation affecteraient négativement la croissance économique.

La répression financière selon les structuralistes 

Pour les structuralistes, la répression financière se manifeste par l’apparition et le développement des marchés financiers informels. Les restrictions sur le marché financier formel poussent les agents à faire appel aux prêts dans le marché informel comme une alternative aux dépôts bancaires. La liberté de circulation des capitaux dans ces marchés et le  manque de contrôle étatique encouragent leur développement. Les structuralistes supposent donc que compte tenu de la liberté d’action très limitée des banques, dans une économie financièrement réprimée, les marchés financiers informels sont appelés à se développer1 . La répression financière comprend l’ensemble des mesures que peuvent initier les autorités politiques et monétaires afin de financer les déficits publics et de diminuer l’endettement d’États.

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