La thermalisation des électrons dans une atmosphère stellaire
L’équation cin étique des électrons
Forme générale
Cette équation a la forme des équations cinétiques de la théorie cinétique des gaz (dilués) ½ ∂ ∂t + ve. ∂ ∂r + ge(r, ve,t). ∂ ∂ve ¾ [ne(r,t)fe(r, ve,t)] = Σe(r, ve,t) , (3.1) ou` ge(r, ve,t) est l’accélération moyenne, en (r,t), d’un électron de vitesse ve, et Σe(r, ve,t) est un terme de source décrivant les collisions élastiques, inélastiques et les transitions radiatives des électrons : Σe = Σel + Σinel + Σrad . (3.2) Le but de ce chapitre est de calculer les trois composantes de ce terme dans une atmosphère stellaire, c’est-à-dire pour les processus décrits à la section 1.3. La référence sur le sujet est la monographie d’Oxenius [78]. Dans une atmosphère stellaire plan-parallèle, statique et stationnaire, la variable de position r est remplacée par la variable de profondeur géométrique z, et la variable de temps disparaˆıt. On suppose donc que les électrons ont atteint une certaine configuration d’équilibre (pas forcément maxwellien) qui nous autorise à ignorer la variation temporelle des grandeurs qui les caractérisent (température, densité, fdv). Lorsque cet équilibre est atteint, la fdv des électrons vérifie l’équation cinétique suivante : ve. ∂ ∂z [ne(z)fe(z, ve)] + ne(z)ge(z, ve). ∂ ∂ve fe(z, ve) = Σe(z, ve) . (3.3) Cette équation est compliquée du fait de la dépendance angulaire du membre de gauche. En fait, nous nous placerons dans un contexte ou` les termes du membre de gauche, qui sont les principaux responsables de l’anisotropie de la fdv des électrons, sont séparément négligeables par rapport au terme de collisions élastiques situé dans le membre de droite (voir section 3.6). Cela rend admissible l’hypothèse d’isotropie de la fdv des électrons faite ici, qui permettra de simplifier l’écriture du membre de droite de (3.3). Notamment la dépendance spatiale des fdv et de Σe ne dépend plus que des paramètres de l’ECE : les densités numériques, les températures, et la dépendance spatiale des fdv autres que celle des électrons. La dépendance en z de ces paramètres est extérieure à l’ECE, qui est complètement locale en z. Nous pourrions alors omettre la dépendance implicite en z dans la suite de chapitre, comme cela est fait dans l’annexe B, afin d’alléger les notations, mais nous garderons explicite cette dépendance par homogéneité avec les autres chapitres de ce mémoire.
Termes de collisions élastiques
Dans une atmosphère d’hydrogène pur, les électrons entrent en collision élastique avec d’autres électrons, avec des protons ou avec des atomes neutres. Les deux premiers types de collision présentent l’avantage d’être décrits par des sections efficaces simples, et l’inconvénient d’être à longue portée, au contraire des collisions avec les neutres qui ont des sections efficaces compliquées mais sont à courte portée. Dans les deux cas, la forme générale du terme de collisions élastiques (Boltzmann) va être modifiée. Nous décrirons d’abord dans la section 3.2.1 la forme générale du terme de collisions élastiques (forme de Boltzmann intégrale), qui sera simplifiée dans la section 3.2.2 grâce à nos hypothèses de travail, aux formes particulières des sections efficaces, etc. Le terme de source aura alors une forme différentielle, mais sera encore trop compliqué pour être traité numériquement sous cette forme. Les collisions élastiques auront une forme différentielle, alors que les collisions inélastiques et interactions radiatives garderont la forme intégrale de Boltzmann. Résoudre une équation intégrodifférentielle non linéaire est très difficile numériquement, et nous verrons à la section 3.2.3 la forme simple apportée par le modèle BGK.
Forme simplifiée
Dans une atmosphère d’hydrogène pur, les électrons libres entrent en collision avec eux-mêmes (e), avec les protons (+) et avec les atomes neutres d’hydrogène (H), d’ou` l’écriture : 1 ne(z) Σel(z, ve) = Σel,e(z, ve) + Σel,+(z, ve) + Σel,H(z, ve) , (3.12) ou` nous avons isolé la densité numérique ne des termes détaillés des collisions. Nous n’avons pas isolé les autres densités afin de pouvoir comparer les termes les uns par rapport aux autres, et définir correctement la fréquence de collision du modèle BGK (en unités s −1 , voir section 3.2.3). Pour les deux premiers termes Σel,e(z, ve) et Σel,+(z, ve), on connaˆıt parfaitement la section efficace différentielle d’interaction, mais l’intégrale figurant dans le terme de source diverge parce que la sed devient infinie pour de petits angles de déviation. Pour empêcher cette intégrale de diverger, la méthode usuelle est de faire une coupure du domaine d’intégration sur les angles, coupure à un angle minimum de déviation noté θc. Cette coupure est physiquement justifiée par l’effet systématique d’écrantage d’une charge par ses voisines, dit de Debye-Huc¨ kel [70]. On admet que la longueur de corrélation entre deux charges dans un plasma statistique est la longueur de Debye λD(z). Cette longueur représente le paramètre d’impact maximal de collision élastique entre deux charges. Si le paramètre d’impact est plus grand, les deux charges n’interagissent pas, et il n’y a pas de déviation. C’est cette valeur du paramètre d’impact qui est utilisée en général pour calculer l’angle de coupure. Toutes les grandeurs utilisées par la suite sont amplement détaillées dans la note C.2, et nous donnons l’expression de ces termes de source dans la section 3.2.2.1. Pour le troisième terme, l’intégrale de la sed ne diverge pas, la forme de Boltzmann est donc valable, mais elle est compliquée. Il est possible de grandement le simplifier, par exemple en le linéarisant, car l’électron entre en collision avec une particule beaucoup plus lourde que lui, ce qui a une incidence forte sur la dynamique des collisions. Des calculs ont été faits par I. B. Bernstein à partir de cette constatation [5], et nous les résumons dans la section 3.2.2.2. De plus, la section efficace est mal connue, et nous avons dû la modéliser à l’aide d’une étude détaillée dans l’annexe A (section A.5.4
Résumé |