L’accroissement des risques

L’accroissement des risques.

1- Repérez les deux types de risques pris par les banques. Risques de crédit (ou de contrepartie ou de solvabilité) : si l’emprunteur ne rembourse pas son crédit, la banque perd de l’argent. Risques de marché : la banque peut perdre de l’argent lors d’investissements financiers si les taux de change, les taux d’intérêt, les cours des titres varient. Compléments : Deux autres risques spécifiques aux banques existent également : -Le risque d’exécution correspondant à un incident qui peut survenir dans l’exécution d’une prestation bancaire.(sorte d’ « accident industriel ») -Le risque de réputation qui apparaît quand une banque se trouve avoir reçu un dépôt aux origines douteuses, avoir fait crédit à une entreprise qui a des activités peu recommandables, ou avoir vendu un produit manifestement inadapté aux besoins d’un client… 2- Comment les banques peuvent-elles minimiser le risque de crédit ? Pour minimiser les risques de crédits, la banque peut prendre des garanties sur la capacité de remboursement des emprunteurs. Compléments : La banque doit minimiser une double asymétrie de l’information : l’information sur le client (Qui êtes-vous ?) et l’information sur les raisons de son crédit (Qu’allez-vous faire ?) Les banques constituent ainsi des banques de données (datawarehouse) pour engranger des données sur les clients, comme les ressources, l’âge, la situation familiale, la fidélité, le comportement etc… pour les particuliers ou la situation financière, le niveau d’endettement, les fonds propres, le chiffre d’affaires, le plan d’activité etc…pour les entreprises. La banque va combiner toutes ces informations afin d’apprécier le risque encouru, de définir le taux et les conditions de crédit aux clients : c’est la base du CRM, Consumer Relationship Management. Ces informations constituent une garantie pour la banque (un collatéral) mais cela est souvent insuffisant. Pour minimiser les risques, la banque peut demander des garanties supplémentaires comme la domiciliation des revenus du client à la banque, une caution d’un tiers, un hypothèque sur un bien immobilier ou encore un nantissement, contrat par lequel un débiteur affecte à son créancier des marchandises, des actions, des obligations, des assurances vie ou des créances, en garantie du paiement de sa dette Remarque : Les autorités monétaires internationales (banque des règlements internationaux et banques centrales) ont établi, à partir de 1974, des règles de ratios prudentiels afin de minimiser les risques bancaires. Ainsi les accords dits « Bâle II » (2005) ont exigé des banques qu’elles détiennent un minimum de fonds propres (8% de leurs actifs pondérés de risques), qu’elles estiment les risques liés aux entreprises en fonction de modèle de notations internes, qu’elles élaborent et suivent les meilleures techniques de surveillance et de gestion des risques, qu’elles communiquent au marché les informations liées à leurs fonds propres et à leur mode de surveillance. La crise de 2008 fait apparaître les limites des accords de Bâle II et la nécessité d’une évolution de la règlementation bancaire. (voir les accords du G20 du 2 avril 2009).

Les risques liés aux marchés financiers.

Pourquoi les placements en obligations sur le marché financier sont-ils risqués ? Le document fait apparaître deux risques, le risque lié à une éventuelle défaillance de l’émetteur et le risque lié à l’évolution des taux d’intérêt. D’autre part, comme tout titre échangé sur un marché financier, sa valeur évolue au gré de l’offre et de la demande, ce qui rend incertain la rentabilité de l’investissement financier. 2- L’investissement en obligations est-il plus risqué que l’investissement en actions ? Les obligations sont un placement peu risqué si l’investisseur les gardent jusqu’au remboursement du capital par l’emprunteur, en effet la rémunération est connue et si l’émetteur de l’obligation est fiable, l’investisseur est sûr de retrouver votre son capital au terme prévu. Cependant, en cas de revente avant le terme, le risque est plus important car le prix des obligations varie en bourse : leur valeur augmente si les taux d’intérêt baissent mais baisse en cas de montée des taux d’intérêt. La valeur et la rentabilité de l’action est plus incertaine car liées en bonne partie à la réussite économique et financière de l’entreprise, à sa capacité à dégager des profits. Le risque pour une action comporte deux composantes : -Les variations de cours d’une valeur peuvent être liées aux fluctuations du marché qui dépendent de phénomènes globaux comme des changements politiques, des évolutions économiques, des variations de taux etc…Ce risque de marché explique environ 30 à 50% des variations de cours de chaque titre. -Une action peut également varier du fait de changements propres à la société comme l’évolution de son chiffre d’affaires, de son résultat ou un changement de dirigeant.., mais aussi de modification de conditions spécifiques à son secteur d’activité (augmentation du prix du blé pour une entreprise de biscuiterie, par exemple) : c’est le risque spécifique. Complément : Pour limiter les risques, l’investisseur peut recourir aux produits dérivés. Le produit dérivé est un contrat entre deux parties, un acheteur et un vendeur qui fixe des conditions financières s’appliquant dans le futur pour un actif sous-jacent (telles que les actions, les obligations..).Un produit dérivé sur une action, par exemple, peut donner le droit d’acheter ce titre à un prix fixé à une date future donnée. Cet instrument financier permet de se protéger contre une évolution défavorable du cours de l’action. Il existe une très grande variété de produits dérivés (sur actions, taux d’intérêt, devises, crédits, matières premières) qui permettent de couvrir des risques très variés. Les marchés dérivés se sont fortement développés, ainsi en 2007, les transactions sur les marchés dérivés s’élevaient à 1 400 000 mds de dollars, soit 30 fois le montant du commerce mondial de marchandises. La très forte expansion de ces produits a contribué à l’instabilité des marchés financiers. b) Innovations financières et augmentation des risques Doc 3 : Questions :  Rappeler ce qu’est un « titre négociable ». C’est un titre comme une obligation qu’on peut vendre ou acheter sur le marché financier.  Quel est l’intérêt pour une banque de titriser ses crédits ? La titrisation permet aux banques de transférer les risques de crédit au marché puisqu’elles vendent les titres de créances ; d’autre part, cela leur permet d’obtenir des liquidités. Compléments : Par exemple, lorsqu’une banque accorde des prêts immobiliers, au lieu de conserver ce crédit à son bilan, elle le vend à un organisme financier qui, après avoir formé un pool de crédit, émet en contrepartie des titres qui seront vendus à des investisseurs (d’autres banques, des assureurs, des fonds de pension, de grandes entreprises, des hedge funds…). Tous les types de crédits peuvent être titrisés : les prêts hypothécaires, les prêts aux entreprises, les prêts à la consommation…Tous ces titres forment la grande famille des ABS (Assed Backed Securities). Dans le cas particulier des crédits hypothécaires, on parle de MBS (Mortgage backed securities). » Le nombre de prêts titrisés a doublé entre 1990 et 2006, passant de 20% à 40% du total des prêts.  Quel est le principal risque de la titrisation ? Comme les crédits sont revendus, sous forme de titres, les prêteurs comme les banques ou les courtiers immobiliers sont moins exigeants sur les conditions d’octroi de ces crédits à leurs clients. De ce fait, des ménages américains ont pu emprunter pour financer leur achat immobilier malgré leur faible niveau de revenu. vidéo Aglietta sur la crise financière de 2008  Questions : 1- Quelle est la principale conséquence de la titrisation ? La titrisation entraîne une sous-évaluation des risques et par les sociétés de crédits immobiliers et par les banques. On assiste alors à un développement des crédits risqués sans garantie : les crédits « subprime ». Ces crédits immobiliers ont en effet été accordés à des ménages américains peu solvables risquant donc de ne pas rembourser. La titrisation permet aux banques d’augmenter le levier du crédit c’est-à-dire la capacité de faire crédit avec un montant donné de capital. Compléments sur les crédits « subprime » Le terme de subprime correspond à des prêts dits « en dessous du premier choix » c’est-à-dire à des prêts consentis à des ménages modestes qui ne présentent pas assez de garanties pour accéder à un prêt normal, dit « prime », parce que leurs revenus sont faibles et aléatoires, ou parce qu’ils ont déjà eu des difficultés financières par le passé. Les prêts prime sont généralement des prêts standards à taux fixe sur trente ans, alors que les prêts subprime sont souvent à taux variables, à remboursement différé les premières années. 2- Pourquoi peut-on parler de bulle immobilière ?(diapo 1).

L’augmentation déraisonnable des prix de l’immobilier entre 100 et 200% en 10 ans a conduit à une grande instabilité du marché immobilier. Le tableau des indicateurs de variation des prix dans l’immobilier résidentiel (diapositive 1) donne des informations précises sur ces variations excessives : par exemple, entre 1997 et 2008, les prix de l’immobilier ont augmenté de 202 % au Royaume Uni, de 195 % en Espagne, de 138% aux Etats-Unis… 3- Pourquoi le crédit « subprime » est-il dangereux ?(diapo 2) -Il sous-évalue les risques : ce qui pousse les organismes de crédits à ne pas demander de garantie aux emprunteurs : pas d’apports personnels, pas d’informations sur les revenus… -Les crédits « subprime » sont à 80% des crédits à taux variables (reset) : en conséquence, suite aux révisions des taux d’intérêt (entre 2003 et 2006, la Réserve fédérale américaine a augmenté ses taux d’intérêt de1 à 5%), les ménages ont été dans l’incapacité de rembourser leurs crédits. Le tableau « Impact du reset sur le paiement mensuel d’un prêt subprime montre ainsi que la hausse des taux d’intérêt a entraîné une augmentation du paiement comprise entre +23 % et + 40%. 2. Propagation des crises sur les différents marchés et interdépendance de la sphère financière et réelle. a) De la crise hypothécaire à la crise bancaire et financière. 1) Expliquez la crise de liquidité du système bancaire décrite par M. Aglietta. La crise de liquidité du système bancaire résulte du refus des banques de se prêter entre elles. Elle naît de la défiance (perte de confiance) qu’elles ont les unes vis-à-vis des autres. Ne sachant pas comment chacune était affectée par la crise, elles ont préféré conserver et thésauriser leurs liquidités pour se prémunir, elles-mêmes, contre d’éventuelles difficultés. Pour faire face à leur besoin de trésorerie (le marché monétaire ne pouvant fournir les liquidités) les banques se sont donc massivement tournées vers les banques centrales. Compléments : Globalement, la liquidité désigne les actifs disponibles ou facilement mobilisables, sans risque de perte en capital, pour effectuer des dépenses. La monnaie est, par définition, un actif parfaitement liquide, puisqu’on est obligé de l’accepter comme moyen de paiement. La liquidité d’une banque est sa capacité à mobiliser rapidement des ressources (sans les brader) pour faire face à des besoins immédiats. La banque peut disposer au préalable de ces fonds (placements à vue ou à échéance très courte…) ou les emprunter sur le marché monétaire. La crise de liquidité survient lorsqu’une banque ou une institution financière ne peut plus avoir accès à de telles ressources alors qu’elle doit faire face à des sorties de trésorerie qui ne peuvent pas être retardées. C’est ce qui s’est produit dès le mois d’août 2007 et qui s’est prolongé de manière exceptionnellement persistante tout au long de l’année 2008. Les banques paniquées : Ecart entre le taux d’intérêt à un mois des eurodollars et celui des bons du Trésor américains, données quotidiennes, en points de pourcentage Lecture: l’évolution de l’écart entre le taux d’intérêt des eurodollars (le prix auquel les banques se prêtent des dollars) et celui des bons du Trésor américains (considérés comme un placement sans risque) permet de suivre les soubresauts de la crise. Plus les banques estiment que la situation est risquée, plus elles sont réticentes à se prêter de l’argent, et plus l’écart augmente. On peut ainsi relire le début de la crise: la petite panique de décembre, celle de mars liée à Bear Stearns, celle de juillet avec la faillite d’Indymac (l’un des premiers prêteurs hypothécaires américains), celle de début septembre avec la nationalisation de Fannie Mae et de Freddie Mac. Et, enfin, la tempête de la semaine folle de la mi-septembre. Chacune suivie d’interventions publiques. Copyright © Source : Alternatives économiques – Hors série-poche n°38 – avril 2009 http://www.alternatives-economiques.fr/ 2) Comment la crise immobilière s’est-elle propagée à l’ensemble du système financier ? Comme le précise Michel Aglietta, la crise est à la fois une crise de liquidité des banques, auxquelles, notamment, les investisseurs institutionnels ne veulent plus prêter, et une crise profonde de solvabilité qui trouve son origine dans la crise des « subprimes ». Lorsque le prix de l’immobilier s’est retourné, une masse énorme de crédit est devenue douteuse, et donc impossible à vendre ou à titriser, parce que « les pertes n’étaient pas totalement révélées ». Dès lors, les banques ont dû assumer et enregistrer de lourdes pertes, au travers notamment des structures ad hoc qu’elles ont été crées dans le cadre du processus de titrisation. Prix de l’immobilier => ménages en difficultés => saisie => perte des banques => revente des biens immobiliers De plus, les agences de notations, devant l’augmentation massive des défauts de paiements, sont contraintes de dégrader les notes des produits qu’elles avaient cautionnées. Ce qui crée une énorme perte de confiance qui se propage à l’ensemble du système bancaire et du système financier par l’intermédiaire notamment des hedge funds particulièrement investis et présents dans la chaîne de la titrisation, véhicule cette fois-ci non pas de transfert des risques mais de propagation de la crise. Pour faire face à leurs pertes, dans un contexte de crise de liquidité où les banques d’affaire refusent de prêter, les hedge funds se trouvent dans l’obligation de vendre leurs actifs, parmi lesquels des actions, provoquant par là même une crise financière et boursière. Compléments : Hedge funds : Contrairement à ce que laisserait pressentir leur nom (to hedge veut dire en anglais « couvrir », donc cela supposerait l’absence de prise de risque), les hedge funds sont des fonds d’investissement spéculatifs ayant en général des politiques très agressives d’investissement. Ils se caractérisent notamment par les points : – recherche d’une performance absolue ; – absence de réglementation par une autorité de marché ; – utilisation, en général, d’un fort effet de levier (emprunt) pour investir l’argent qui leur est confié, dans n’importe quelle classe d’actifs cotés ou non cotés. Agences de notation : Trois grandes agences de notation (rating), représentent plus de 80% du marché mondial du rating : Standard & Poor’s, Moody’s Investor Service et Fitch Rating. Elles émettent un avis en donnant une note sur la capacité d’un emprunteur à faire face aux échéances de remboursement du capital emprunté (intérêts et principal). La capacité de l’emprunteur à faire face à ses engagements s’exprime selon une échelle de notation qui comprend pour chacune des trois agences une gamme.

 

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