Le chalazion la réaction granulomateuse d’une glande de Meibomius

Le diagnostic différentiel se fait avec le chalazion doit et les tumeurs du bord palpébral.
Le traitement médical est essentiellement symptomatique. Des compresses chaudes sont appliquées 4 à 6 fois par jour pour accélérer la maturation de l’abcès. Des antibiotiques locaux en pommade sont étalés pendant 7 à 10j à raison de 4 fois par jour, comme par exemple la néomycine (Panolog ND si l’œil est protégé ou Tévémyxine ND). Le traitement médical est suffisant; l’intervention chirurgicale est néfaste car elle risque de propager dans les tissus voisins l’infection très localisée.

Le chalazion est une réaction granulomateuse d’une glande de Meibomius à la libération de ses lipides dans le derme, suite par exemple à une infection de celle-ci. La rétention des sécrétions crée une réponse comme contre un contre étranger et il se forme un granulome car le canal de la glande est de surcroît sténosée ou obstruée.
Cette affection se rencontre chez le chien âgé.
Initialement, la face postérieure des paupières est tuméfiée (meibomite), un nodule jaune et petit apparaît lentement et de manière chronique sous la conjonctive. Il prend l’aspect d’un nodule érythémateux en bordure palpébrale et il est accompagné d’une conjonctivite compte tenu de la localisation interne des glandes. Ce nodule reste indolore sauf si une infection secondaire se développe.

Le diagnostic différentiel est celui des nodules érythémateux lentement évolutifs. Une ponction est parfois nécessaire avant de décider d’une exérèse.
Le traitement n’est pas systématique. Contrairement à l’orgelet et la meibomite où le traitement est médical, le chalazion se traite chirurgicalement. Le chirurgien réalise un curetage du matériel sébacé accumulé et débride la glande sous anesthésie générale ou locale.
Il fixe une pince à chalazion pour permettre l’hémostase le temps de la chirurgie et l’éversion de la paupière et il ouvre parallèlement au bord palpébral pour vider la cavité de son contenu.
Parfois l’excision complète est nécessaire pour éviter les récidives. Suite à l’intervention, une pommade antibiotique et corticoïde est appliquée 4 fois par jour pendant 7 à 10 jours.

Les complications font suite à la rupture du chalazion vers le versant cutané et / ou conjonctival : il se développe donc une blépharite et/ou une conjonctivite.
Lorsque le chalazion est rompu, le débridage-curetage n’est pas toujours nécessaire et seule la pommade antibiotique associée à un traitement antibiotique/corticoïde par voie orale est nécessaire à la cicatrisation.

Diagnostic clinique

Les signes d’appel pour la suspicion d’une tumeur palpébrale sont les suivants : nodule, ulcération ou déformation de la paupière. Celle-ci peut perdre ses propriétés protectrices du globe oculaire, des symptômes secondaires sont alors fréquemment associés : conjonctivite, kératite ulcéreuse…
L’aspect de la tumeur oriente sur le type tumoral et permet de décider de la chirurgie. En effet, s’il y a suspicion de papillome, la chirurgie sera plus limitée que s’il y a suspicion de mastocytome : les suspicions cliniques devront de toute façon être confirmées par l’histologie post-chirurgicale qui constitue le diagnostic définitif. De manière générale les tumeurs se développent peu dans les canthi.
Le diagnostic différentiel tumeur/non tumeur est aussi important :

Les nodules sont à différencier des chalazions, orgelets, corps étrangers…

Les ulcères des granulomes éosinophiliques, des blessures, des auto-mutilations dues au prurit, des maladies auto-immunes…

Les dermoïdes sont des anomalies congénitales de la cornée ou de la conjonctive.
Lorsqu’ils sont situés sur le limbe et sans poils, ils peuvent être confondus avec une tumeur palpébrale. Cette anomalie est toutefois présente depuis la naissance de l’animal !

Cryochirurgie

Une pince à chalazion clampe le tour de la tumeur, lorsque sa position le permet, pour en limiter la vascularisation durant les applications.
Après le froid, les tissus suintent, d’autant plus que les lésions initiales étaient ulcérées, sont œdématiés et sombres pendant 24h, puis nécrosent en 4 à 14 jours et cicatrisent enfin. Durant ces étapes, la séparation tissus sains / tissus cryogénisés est nette. La cicatrisation se fait donc par seconde intention, mais elle ne pause généralement pas de problèmes.
Suite aux applications, des crèmes antibiotiques et corticoïdes sont appliquées et si besoin des anti-inflammatoires non stéroïdiens par voie orale peuvent aider à lutter contre la douleur.

Infection secondaire à une dermatose non infectieuse

C’est une affection idiopathique se traduisant par une furonculose douloureuse. Lorsqu’elle est surinfectée, elle peut aussi être nommée pyodermite nasale.
En quelques heures, le chanfrein est couvert de pustules sanguinolentes, puis celles-ci s’étendent au canthus interne et parfois à toute la paupière. L’évolution est rapide et douloureuse.
L’étiologie est inconnue, mais l’hypothèse d’une réaction d’hypersensibilité à une piqûre d’arthropode (insecte ou arachnide) est souvent évoquée.
Les examens complémentaires tels que calques cutanés révèlent une pyodermite éosinophilique surinfectée.
Le traitement est celui d’une blépharite bactérienne aiguë à base d’antibiotiques, auxquels des corticoïdes sont systématiquement associés car la cause initiale est un problème à médiation immune.

Cette dermatose atteint généralement les chiots de moins de 4 mois d’une même portée. C’est une pseudo-pyodermite car les vésiculopustules formées aux jonctions cutanéomuqueuses sont initialement stériles contrairement à la pyodermite juvénile pour laquelle ce sont les staphylocoques cutanés qui provoquent la blépharite. Cependant elles sont le plus souvent surinfectées, il se forme alors des intumescences, un érythème, une alopécie, un exsudat purulent et des croûtes ; il y a parfois une dépigmentation et des meibomites associées.
L’état général est également atteint, le chiot est fébrile, déprimé et dysorexique. Il présente simultanément une otite, une atteinte du museau et des lèvres, et une lymphadénopathie régionale pouvant aller jusqu’à l’abcédation et la rupture des nœuds lymphatiques.
Le diagnostic est épidémio-clinique, il peut être complété par un calque cutané et parfois un antibiogramme. Mais l’étiologie de cette affection reste inconnue.
Le traitement est celui d’une pyodermite : lotions antiseptiques et/ou pommade antibiotique à la fucidine ou la néomycine, auquel on associe un antibiotique par voie orale en couverture.
Mais la cellulite juvénile nécessite en plus la prise de glucocorticoïdes de manière agressive.
Ce dernier point nécessite donc un diagnostic rigoureux dans lequel il faut éliminer l’ensemble des blépharites qui risqueraient de flamber à l’administration de corticoïdes, c’est le cas par exemple des teignes et démodécies.

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