Le commentaire d’affirmation

Le commentaire d’affirmation

En dehors des quelques évidences que rappellent tous les grammairiens (nécessité des majuscules au début des phrases, dans la graphie des noms propres, etc.), l’usage des majuscules en français n’a jamais fait l’objet de règles parfaitement rigoureuses. L’Académie française, l’Imprimerie nationale, les dictionnaires Larousse, considérés comme des autorités en la matière, ont cherché à codifier les usages, sans réussir toutefois à dégager des principes simples et cohérents… Que dire aujourd’hui de l’anarchie qui s’est imposée un peu partout, notamment sur l’internet ? Les majuscules se multiplient où elles sont inutiles et font souvent défaut quand elles sont indispensables au regard du sens des mots. Ce phénomène dommageable pour la clarté de l’expression s’explique par divers facteurs : – l’influence de certaines langues étrangères, comme l’anglais ou l’allemand, qui recourent aux majuscules de façon moins parcimonieuse que le français ; – la généralisation de l’usage des sigles dans toutes les administrations et entreprises (ex. : UFR SJAP pour unité de formation et de recherche de Sciences juridiques, administratives et politiques !) et des acronymes (ex. : Paribas pour Banque de Paris et des Pays-Bas), qui a tendance à brouiller notre regard sur la graphie des mots ;

l’effroyable manque de qualification sur les règles et usages de l’écrit dont font preuve aujourd’hui les rédacteurs de sites internet et les professionnels de la communication. – la disparition des métiers traditionnels de l’imprimerie et de l’édition, typographes, correcteurs et relecteurs, dont la compétence faisait l’honneur de leur profession. Il est déplorable, à ce propos, que certains éditeurs bien connus d’ouvrages universitaires achetés chaque année par des milliers d’étudiants – et réalisant grâce à cela de confortables bénéfices – n’aient plus la déontologie élémentaire de confier leurs textes à un correcteur avant de les mettre sous presse. En dépit de toutes ces dérives, nous avons jugé utile de vous rappeler ici un choix de règles et vous recommandons instamment de les suivre. Noms de personnes physiques Les noms de personnes sont des noms propres et prennent bien sûr une majuscule. Lorsque ces noms commencent par un article détaché, celui-ci prend aussi la capitale sauf lorsqu’il s’agit d’une particule (exemple : le marquis de La Fayette, Jean de La Fontaine). Toutefois, on écrit Du Guesclin, et l’article flamand « van » prend la capitale dans un nom propre (exemple : Vincent Van Gogh), alors que son équivalent allemand « von » n’en prend pas (ex. : Otto von Bismarck).

Ces usages sont importants lorsqu’il faut classer ou chercher des noms dans une liste alphabétique, comme dans une bibliographie : Bismarck doit être à la lettre B, Du Guesclin à D, La Fontaine à L, et Van Gogh à V ! Pour les surnoms de personnages historiques, fictifs ou autres, on doit mettre une capitale, sauf à l’article qui peut les précéder (exemple : Philippe le Bel, Jacquou le Croquant).Ils prennent une capitale pour les distinguer du nom commun équivalent ou pour induire un sens particulier. Ainsi écrit-on l’État pour distinguer cette notion du sens commun (condition, situation) que l’on trouve dans des expressions comme : état des personnes, état civil, état d’urgence, etc. Par le même usage, on distingue également le Droit au sens générique et un droit comme espèce(ex : le droit de vie et de mort, les droits de l’Homme). L’expression État de Droit est donc différente de l’état de Droit… mais la plupart des auteurs oublient ici de D de Droit ! On écrit aussi le Parlement, le Gouvernement, la Bourse pour marquer que l’on parle d’une entité, mais la majuscule disparaît lorsque certaines mentions précisent l’espèce : le parlement de la République française, le gouvernement allemand, la bourse du travail d’Aubervilliers (voir également ci-dessous : noms de personnes et d’organes).

Les titres d’ouvrages, d’œuvres artistiques et autres, les grands événements ou périodes historiques prennent aussi la majuscule (exemples : l’Antiquité, le Contrat social, le Penseur de Rodin, le Code civil, les Aztèques). Les noms de peuples prennent la majuscule (les Français, un Anglais, les Bretons) mais ceux de leur langue n’en prennent pas (le français, l’allemand, le breton). Enfin on écrit sans majuscule les noms désignant l’appartenance religieuse (les juifs, un chrétien, les musulmans, un bouddhiste). Noms de personnes morales et d’organes Le premier mot d’un nom de personne morale prend une capitale comme un nom propre (ex. : la Société générale). Celui d’un organe (privé ou public) prend une majuscule lorsqu’il est unique. En revanche, les organes multiples sont considérés comme des noms communs et seul le nom de lieu qui les suit ou le mot indiquant la spécialisation prend la capitale. Le raisonnement est le même que dans la distinction ci-dessus entre entité et espèce.

 

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