Le développement professionnel dans une société cognitive portée par le réseau Internet

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Une société cognitive fondée sur l’économie du savoir et de la connaissance

Savoir, connaissance et compétence sont les maîtres mots de ce XXIe siècle. Ainsi, comme l’auguraient les différents rapports présentés dans les sections qui suivent nous sommes entrés dans une société fondée sur l’économie du savoir et de la connaissance portée par les technologies de l’information et de la communication (TIC). Bien que notre propos se situe dans le champ de l’éducation, dans cette première section, nous aborderons l’objet de savoir dans un registre principalement, mais implicitement économique d’une forme de « concurrence » entre les nations qui est relativement récente et en lien avec le phénomène de « mondialisation ». Ce tour d’horizon a pour objectif de montrer que différentes approches du savoir (capitalistique, constructiviste) sont possibles. Nous verrons que ces deux approches sont intiment liées et qu’il nous faudra préciser notre positionnement épistémologique.

La capacité d’apprendre, un « enjeu de société »

Le livre Blanc publié par la commission européenne en 1995, exprime l’idée que l’un des principaux enjeux de la société du XXIe siècle est l’entrée dans une société où « l’investissement dans l’intelligence joue un rôle essentiel » et où ce sont « les capacités d’apprendre et la maîtrise des savoirs fondamentaux qui situeront de plus en plus les individus les uns par rapport aux autres dans les rapports sociaux » (CE, 1995, pp. 1-3). En avantpropos de sa thèse, Frayssinhes (2011, p. 19), précise que le terme de société cognitive est apparu après la notion de « société éducative » évoquée par Dumazedier (1978) dans son article « La société éducative et ses incertitudes » et de « société pédagogique » présentée dans l’ouvrage de Beillerot (1982). Notons que Dumazedier s’oppose à la thèse défendue par Beillerot en évoquant le déclin de la société pédagogique. Selon le sociologue, dans cette société complexe qui est la nôtre, l’individu doit « vivre à tout instant un savoir savant (technologique, diététique, etc.) qu’il est invité à entretenir, renouveler, plusieurs fois au cours du cycle de vie » et qui de ce fait impose des « apprentissages permanents ». Dumazedier parle de « sujet social apprenant » à tous les âges de la vie et d’autoformation  . Il explique qu’au-delà d’une « simple transmission des savoirs » les institutions éducatives doivent devenir des aides à l’apprentissage. En définitive, il recommande un apprentissage à l’autoformation (Dumazedier & Leselbaum, 1993, pp. 8-9). Dans le cadre de ce travail, nous adopterons le point de vue de Dumazedier, car nous considérons qu’une société portée par les TIC, impose des apprentissages permanents (notamment au sein des organisations) qui se ne se déroulent pas forcément au sein d’institutions scolaires. C’est ce qu’il ressort des différents rapports que nous présentons ci-dessous.

L’entrée dans l’économie du savoir

Une étude menée au cours de l’année 1996, l’OCDE 12 mentionnait le terme d’« économie du savoir », c’est-à-dire d’une économie fondée sur « la production, la diffusion et l’utilisation du savoir et de l’information ». Il s’agissait alors de prendre conscience du « rôle du savoir et de la technologie dans la croissance économique ». Selon cette étude, audelà des investissements dans la connaissance, « la diffusion du savoir par le biais de réseaux officiels ou informels est essentielle à la performance économique ». Le savoir est codifié et diffusé au moyen de réseaux informatiques et de communication. Par savoir codifié il est entendu :  le « savoir-quoi » qui renvoie à la connaissance « factuelle » par exemple les ingrédients qui entrent dans la composition d’un gâteau ;  le « savoir-pourquoi » renvoyant à la connaissance scientifique ;  le « savoir-comment » (savoir-faire) qui renvoie à des compétences et des aptitudes données, par exemple, le travailleur qui fait fonctionner une machine ;  le « savoir-qui » ayant trait à la formation de relations sociales donnant la possibilité d’entrer en contact avec des spécialistes et d’utiliser leurs connaissances. S’impose aussi la notion de savoir tacite, qui peut être compris « comme la compétence d’exploiter et d’adapter ce savoir codifié [et] qui met en relief l’importance d’un apprentissage constant de la part des individus. Si les TIC accélèrent la « codification des connaissances et favorisent la croissance d’une économie du savoir », le rapport précise « qu’il y a nécessairement des conséquences pour la population active ». En effet, les capacités qui permettent de sélectionner, d’interpréter et de décoder l’information, ainsi que d’acquérir de nouvelles compétences sont de plus en plus demandées. Ainsi, l’acquisition des savoirs tacites fondamentaux pour exploiter le savoir codifié grâce aux TIC se révèle nécessaire. « L’enseignement sera donc le pilier de l’économie du savoir et l’acquisition de connaissances par l’apprentissage l’outil du progrès pour l’individu et pour l’organisation ». Mais, comme il est précisé dans cette étude, ce « processus d’apprentissage dépasse la simple acquisition d’un bagage scolaire. Dans l’économie du savoir, « l’apprentissage par la pratique » revêt une importance capitale » (OCDE, 1996, pp. 3-14).

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