Le niveau conceptuel face à face Merise/UML

Le niveau conceptuel face à face Merise/UML

Ce chapitre détaille la première étape de conception d’une base de données : il s’agit d’élaborer un schéma conceptuel exprimé soit dans un formalisme de type entité-association avec ses extensions issues de Merise/2 soit à l’aide de la notation UML 2.Il existe d’autres formalismes mais ils sont bien moins employés par la communauté franco- phone, citons le modèle entité-relation américain [CHE 76], NIAM (Nijssen Information Analysis Method) du nom du chercheur hollandais, ORM (Object Role Model) [HAL 01] qui étend et a pour but de remplacer NIAM, le langage Z [ABR 74], IDEF1X, etc.D’un point de vue international, la troisième partie de la norme, l’ISO/IEC 11179 (Techno- logies de l’information – Coordination de la normalisation des éléments de données) décrit la façon dont doivent être organisées les données de façon sémantique. Cependant, le modèle conceptuel ne décrit en aucune façon une méthode logique pour représenter les données dans un ordinateur.Il existe une différence entre un modèle (par exemple le modèle conceptuel de données) et un formalisme (dans lequel est décrit un modèle et qui n’exprime que l’aspect représentation). Ainsi, on parle de la modélisation conceptuelle des données suivant le formalisme entité-asso- ciation ou suivant la notation UML.Afin de préserver l’indépendance entre les données et les traitements, le schéma conceptuel ne doit pas comporter d’indications physiques. Pas question donc d’indiquer sur un diagramme une quelconque information sur l’indexage, l’adressage ou tout autre détail concernant l’accès à la mémoire.

Le schéma conceptuel doit contenir plus d’informations qu’on pouvait en trouver au début des fichiers COBOL, lorsqu’il s’agissait de déclarer les structures de données manipulées par les programmes eux-mêmes (la comparaison est un peu osée, mais les développeurs mûrs feront le rapprochement). Le concepteur devra ajouter au schéma les règles de gestion (aussi appelées « règles de sécurité », « d’intégrité » ou « de fonctionnement »).L’objectif d’un schéma conceptuel ne peut pas être de décrire complètement un système, il modélise seulement l’aspect statique des données. Un schéma va aussi servir à communiquer et échanger des points de vue afin d’avoir, entre différents acteurs, une compréhension commune et précise d’un système à modéliser. Dans le monde de l’industrie, ces schémas ne sont plus manuscrits mais manipulés à l’aide d’outils graphiques (étudiés au chapitre 4).Nous réalisons ici un face à face entre le modèle conceptuel des données de Merise et le diagramme de classes de la notation UML. Pour chaque caractéristique, nous présenterons les différences entre les deux notations avant de tirer un bilan.

Concepts de base

Le modèle entité-association, appelé « entité-relation » (entity-relationship) chez les Anglo- Saxons, a été proposé en 1976 des deux côtés de l’Atlantique. Si la paternité de ce modèle est attribuée à P. Chen [CHE 76], [MOU 76], d’autres études proposent au même moment un modèle avec des concepts similaires. Il est d’ailleurs amusant de lire le titre de l’article de H. Tardieu [TAR 79] A Method, A Formalism and Tools for Database Design (Three Years of Experimental Practice). Le formalisme Merise a d’abord été nommé entité-relation. L’appellation entité-association, dans le cadre de Merise, est apparue au cours d’un congrès de l’AFCET en 1991. S’il est incontestable que P. Chen a fait la première publication en langue anglaise, l’équipe animée par H. Tardieu travaillait depuis 1974 sur le projet I(N)RIA « Méthode, Modèles et Outils pour la conception d’une base de données », jalonné par plusieurs publications dans l’environne- ment français.

Le formalisme s’appelait alors « formalisme individuel », terme utilisé à la place d’entité. Au congrès IFIP de Namur en 1975, les deux approches ont été confrontées. Les publications respectives s’entremêlent au point qu’il est très difficile d’attribuer une paternité mais plutôt une simultanéité de publication.Le modèle conceptuel des données (MCD) de Merise [TAR 83], [TAR 91] issu des travaux de [TAR 79b], a été étendu par les travaux du groupe 135 de l’AFCET avec la version 2 de Merise [PAN 94]. La notation Merise/2 a été introduite par la société SEMA. À cette période, les travaux de l’AFCET étaient plus complets et consensuels que ceux de SEMA [NAN 01], mais l’appellation est passée dans l’usage courant.Pour la petite histoire, dans les premières versions du formalisme entité-association français, les cardinalités étaient notées selon le formalisme américain, influencé par la majorité des relations binaires. C’est en réfléchissant sur les associations n-aires que le groupe de travail de l’AFCET a choisi (fin 1975) la notation actuelle. Ce choix a l’avantage d’être cohérent quel que soit le degré de l’association car les cardinalités sont indépendantes de la dimension de l’association.

 

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