Le rôle de la conception au sein des PME

Le rôle de la conception au sein des PME

Pour se développer, les PME ont deux choix : vendre leurs produits existants sur de nouveaux marchés (en exportant par exemple) ou proposer de nouveaux produits. Ce paragraphe traite ce dernier cas. Une description théorique du cycle de développement d’un produit est tout d’abord présentée. Celle-ci est ensuite confronté aux spécificités des PME afin d’identifier leurs atouts et leurs carences d’un point de vue technique. Un travail similaire est enfin réalisé concernant l’innovation. La direction de l’entreprise définit alors son objectif économique en termes de part de marché et de rentabilité. Elle peut alors fixer un plan de développement de produits permettant d’atteindre son but. Pour cela, chacun d’entre eux est positionné en termes de performances, de prix de vente et de délai de mise à disposition à travers des objectifs de conception. Il est important de noter qu’à ce stade du projet, leur type n’est en aucun cas associé à une technologie ou à une architecture particulière. Il est simplement spécifié afin de répondre aux besoins du marché. L’existence du produit débute théoriquement à cet instant précis et elle ne prendra fin que lorsque le dernier exemplaire sera détruit. Durant cette longue période (de quelques mois à plusieurs années) il mobilise l’ensemble des compétences de l’entreprise. Celle-ci doit donc s’organiser et mettre en œuvre tous ses savoir-faire afin de répondre aux objectifs de conception fixés. Il est alors primordial pour elle de coordonner et de planifier ses actions, mais également de capitaliser et de gérer les biens immatériels qui en résultent (données, connaissances et propriétés intellectuelles). Concernant les actions menées, soit elles entrent dans le cadre de la conception du produit, soit elles contribuent à son exploitation. La finalité de la première catégorie est de créer l’ensemble des données permettant de fabriquer des objets physiques, alors que la seconde a pour objectif de gérer ceux-ci à travers leur fabrication, leur vente, leur maintenance, leur recyclage… A noter que ces actions peuvent être réalisées durant toute leur existence. En effet, les modifications sont des actions de conception.

Ainsi, le travail de conception est constitué de deux phases successives : la conception préliminaire et la conception détaillée. La première permet de traduire le besoin du marché en un ensemble de spécifications [Charpentier 05] [Abt 01]. Il décrit de manière exhaustive la relation entre le produit, le client et son environnement à travers un ensemble de paramètres. Ceux-ci peuvent être de tous types : dimensionnels, esthétiques… A ce stade, l’entreprise peut réaliser un bilan détaillé des connaissances et des compétences dont elle a besoin pour mener à bien le projet. Si celui-ci fait apparaitre des carences, elle peut y palier à travers des recrutements adaptés ou via des partenariats avec d’autres entreprises ou des organismes publics ou privés tels que les laboratoires de recherche. Dès que cette première phase de conception préliminaire est terminée, les spécifications qui en résultent servent alors de point de départ et de référentiel pour réaliser la conception détaillée. Son objectif est d’identifier et de fixer la valeur de tous les paramètres permettant de fabriquer le produit tout en respectant l’ensemble des spécifications fonctionnelles requises. C’est notamment durant cette phase que seront définies son architecture, sa géométrie, les matériaux qui le constituent… Pour mener à bien ce travail, les concepteurs utilisent massivement des outils numériques dédiés tels que les logiciels de CAO.

Bien entendu, toutes les actions réalisées sont soumises à des validations régulières s’appuyant sur l’expérience acquise, sur des essais ou des simulations. Leur rôle est double. En effet, elles permettent de détecter au plus tôt les dérives vis-à-vis des objectifs de conception et elles garantissent la qualité globale des produits que l’entreprise met sur le marché. Deux remarques importantes font suite à cette description du cycle de développement d’un produit : l’une fait référence à sa robustesse et l’autre sa généricité. La première repose sur le constat que chaque élément de ce cycle est indispensable à son fonctionnement. Par conséquent, toute défaillance de l’un d’entre eux peut enrayer le cycle et compromettre les chances de succès du projet de développement de l’entreprise. Concernant la seconde, le déroulement du cycle est indépendant de l’activité commerciale de l’entreprise et notamment des produits qu’elle conçoit. Par contre, la nature, la fréquence et le séquencement des actions élémentaires entreprises sont spécifiques car ils dépendent de nombreux facteurs tels que les ressources humaines et matérielles disponibles ou encore le type de produit à concevoir. L’étude comparative des démarches de conception de produits réalisée par Dominique SCARAVETTI tend à étayer cette remarque. En effet, même à un niveau macroscopique à partir duquel il est possible de s’affranchir des éléments contextuels, celles- ci ne forment pas un consensus franc. L’exemple de plus marquant concerne la frontière entre les phases de conception préliminaire et détaillée qui fluctue amplement en fonction de la démarche utilisée (voir figure 1-5).

 

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