Le trouble de la personnalité  

Le nombre de personnes atteintes d’lm trouble de la personnalité limite (TPL) atteint 1,8 % de la population selon le Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5), soit plus de 150000 Québécois (APA, 2013). C’est un trouble grave qui est associé à des limitations psychosociales importantes et à un risque de suicide estimé entre 4 et 10 %. Les personnes atteintes d’un TPL ont une peur exagérée de perdre leurs liens avec les membres de leur entourage. Dans ce sens, elles se sentent facilement rejetées ou abandonnées par les autres; ce qui crée des conflits dans leurs relations sociales. Vu la prévalence et la gravité des symptômes du TPL, des coûts financiers substantiels pour la société québécoise sont associés aux services offerts à ces individus. Pourtant, au Québec, les individus TPL sont confrontés à une difficulté d’accès à des services thérapeutiques à long terme alors que c’est ce qui est recommandé dans la littérature (Cailhol et al., 2010).

La personnalité 

La personnalité est l’ensemble structuré des dispositions innées et acquises sous l’influence de l’éducation, des interrelations complexes de l’individu dans son milieu, de ses expériences présentes et passées, de ses anticipations et de ses projets (Sillamy, 1980). Plus récemment, la personnalité a été définie comme un patron caractéristique d’une adaptation dans la manière habituelle de penser, de sentir ou ressentir et de se comporter ou de réagir qui tend à demeurer relativement stable à travers les situations et le temps (Pervin, Cervone, & John, 2005). Dans la psychologie moderne, il existe maintenant autant de définitions de la personnalité que de théories psychologiques. De façon générale, la personnalité est un concept global qui possède certaines caractéristiques permanentes et qui évolue avec l’ âge jusqu’à la fin de la vie. La majorité des auteurs s’entendent pour dire que la personnalité se forge au fur et à mesure des évènements de vie rencontrés. De plus, elle correspond à l’organisation affective de l’individu et c’est cette affectivité qui détermine le plus ses actions. Par contre, des difficultés survenues au cours de son développement seront à l’origine de traits de personnalité dysfonctionnels, voire d’une véritable pathologie de la personnalité.

Les traits de personnalité 

Tout d’ abord; avant de parler de trouble de la personnalité, il est primordial de comprendre ce que désigne l’appellation traits de personnalité. Ceux-ci désignent les modalités durables d’entrer en relation, de percevoir et de penser son environnement soimême, qui se manifeste dans un large éventail de situations sociales et professionnelles. Il est question de traits de personnalité, et non de trouble, tant que les traits ne sont pas rigides et inadaptés. Les troubles de la personnalité représentent une incapacité de développer un sentiment d’identité et un fonctionnement interpersonnel qui sont adaptatifs dans le contexte des normes et attentes culturelles de la personne. Dans la littérature, il y a diverses façons de décrire les troubles de la personnalité, dont la vision catégorielle du DSM-5 (APA, 2013) .

Le trouble de la personnalité 

Selon la vision catégorielle du DSM-5 (APA, 2013), le trouble de la personnalité doit être durable à l’intérieur de l’expérience vécue et des conduites qui dévient notablement de ce qui est attendu dans la culture de l’individu et qui se manifestent dans au mOins deux des domaines suivants : la cognition, l’affectivité, le fonctionnement interpersonnel ou le contrôle des impulsions. Ensuite, ces modalités doivent être rigides et envahissantes dans de nombreuses situations personnelles et sociales et causer une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines qui sont importants. Le trouble de la personnalité doit avoir débuté au plus tard à l’adolescence ou au début de l’âge adulte et ne pas pouvoir être mieux expliqué par les manifestations ou les conséquences d’un autre trouble mental. De plus, le trouble de la personnalité ne doit pas être dû aux effets physiologiques directs d’une substance. Afin d’en arriver à un diagnostic de trouble de la personnalité, une évaluation des modalités durables de fonctionnement de la personne est nécessaire.

Les différentes personnalités pathologiques ont été regroupées en trois familles ou «clusters ». Le groupe A comprend les personnalités paranoïaque, schizoïde et schizotypique; ce qui correspond aux personnalités psychotiques. Le cluster B rassemble les personnalités antisociale, borderline, histrionique et narcissique. Le cluster C rassemble les personnalités évitante, dépendante et obsessionnelle-compulsive; ce qui correspond aux personnalités anxieuses. Le présent essai portera plus spécifiquement sur le TPL du cluster B.

Le TPL est défini comme un fonctionnement caractérisé par un mode général d’instabilité des relations interpersonnelles, de l’image de soi et des affects avec une impulsivité marquée, qui est présent au début de l’âge adulte et dans des contextes divers .

Selon le DSM-5 (APA, 2013), de façon plus détaillée, les efforts effrénés pour éviter les abandons réels ou imaginés (1) réfèrent à une crainte intense d’être abandonné et à une intolérance à la solitude. De ce fait, les individus TPL ont un grand besoin de relations interpersonnelles et utilisent diverses stratégies afin de réduire cette angoisse d’abandon. Par contre, ces comportements suscitent souvent le rejet; ce qui confirme la crainte initiale et confirme à l’individu son interprétation de sa moindre valeur.

Un autre critère du DSM-5 (APA, 2013) est un mode de relations interpersonnelles instables et intenses caractérisé par une alternance entre des positions extrêmes d’idéalisation excessive et de dévalorisation (2). L’individu peut percevoir un partenaire comme étant mauvais ou trop peu présent pour lui et appréhender un rejet de sa part à la suite de la perception d’un soutien idéalisé. Dans le même sens, l’individu TPL peut vivre de brusques revirements affectifs à l’égard de l’autre et passer sans transition de l’amour à la haine. Dans leurs relations interpersonnelles, il y aura présence d’une oscillation entre l’idéalisation excessive et la dépréciation totale de l’autre puis, une oscillation entre la fusion et la fuite (AP A, 2013).

Table des matières

Introduction 
Contexte théorique  
La personnal i té
Les traits de personnalité
Le trouble de la personnalité
Vision dimensionnelle proposée par le DSM-5
La prévalence du trouble de la personnalité limite
L’alexithymie chez les individus ayant un TPL
Le trouble de la personnalité limite chez l’homme
Définitions psychodynamiques de la personnalité
Traitements du TPL
La recherche d’un traitement
La motivation
Définitions de l’engagement
La motivation en psychothérapie
Trouble de la personnalité et motivation au traitement
Motivation en psychothérapie chez des hommes TPL.
Pertinence et objectif de l’essai
Méthode  
Participants
Instruments de mesure
Questionnaire sociodémographique
Le TAS-20
Entrevue semi-structurée sur la motivation en psychothérapie
Déroulement
Résultats 
Présentation des résultats
Questionnaire sociodémographique
Alexithymie
Motivation
Discussion  
Profil des hommes
Participant 1
Participant 2
Participant 3
Similitudes et les différences entre les participants
Variables sociodémographiques
L ‘ alexithymie
La motivation .
Forces et limites de l’étude
Retombées cliniques
Perspectives futures
Conclusion

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