L’élevage des poules à petite échelle

Logement

Nous distinguons trois formes d’élevage de poules :
? l’élevage extensif
? l’élevage intensif
? l’élevage semi-intensif.
Cet Agrodok traitera essentiellement des élevages extensifs et semiintensifs.
Nous n’aborderons pas l’élevage intensif, notamment en batterie.
Lorsque les poules sont libres de se déplacer à leur guise à la recherche de nourriture, il s’agit d’un élevage extensif. L’investissement en capital et en travail est faible ; le logement des volatiles a peu d’importance.
Les systèmes intensifs d’élevage de certaines races regroupent environ 30 % des volailles d’Afrique. On les trouve généralement dans les zones urbaines ou à proximité, ce qui assure un bon débouché pour les oeufs et la viande. L’élevage intensif exige davantage d’investissements en capital et en travail, notamment pour l’aménagement de poulaillers et d’enclos en plein air. Dans ce genre d’élevage, les volailles se comptent par milliers, grâce aux recherches en matière d’incubation artificielle, de nutrition et de contrôle des maladies.
Dans les systèmes semi-intensifs, appelés aussi élevages de bassecour, on compte de 50 à 200 volatiles. On y applique de nombreuses techniques et savoir-faire utilisés dans les systèmes intensifs, en les adaptant à l’échelle de l’élevage.
Dans ces deux systèmes de production, l’obtention d’un niveau de production optimale dépend beaucoup du logement des animaux. Voir les sections 3.2 et 3.3.

Poules en liberté

Traditionnellement les poules vivent en liberté autour de la maison et vont elles-mêmes à la recherche de leur nourriture. Les oeufs, pondus dehors dans des nids simples, servent surtout à renouveler le nombre des volatiles. Comme les pertes sont toujours très élevées chez les poussins, près de 75 % des oeufs doivent servir à l’incubation. La production d’oeufs et de viande pour la consommation est donc très réduite. Ce type d’aviculture exige peu de travail et permet le recyclage des déchets de cuisine. Les frais très réduits compensent la faible production. Quelques améliorations suffisent pour rentabiliser ce type d’élevage.
L’aviculture extensive exige que l’on dispose d’un grand espace, couvert d’herbe de préférence. Les abris de nuit sont de forme très variable mais doivent être spacieux, aérés et propres. Ils offrent une bonne protection aux poules contre les maladies et les prédateurs. Si l’espace est suffisamment grand, installez-y un poulailler mobile (figure 7). Pour éviter la réinfection par les parasites se trouvant dans les excréments, le poulailler de nuit doit être surélevé et muni d’un fond ouvert en grillage, en lattes de bois ou en tiges de bambou espacées de 5 cm. Un poulailler de ce type offre de plus une bonne protection contre les prédateurs. Pour obtenir le maximum d’oeufs, laissez vos pondeuses adultes s’habituer aux pondoirs depuis le début de la ponte. Placez les pondoirs dans les poulaillers avant le début de la ponte et le matin gardez les poules un peu plus longtemps enfermées.

Donnez-leur de l’eau fraîche.

Des précautions s’imposent pour protéger la poule et les poussins contre les prédateurs, les voleurs et le mauvais temps. Mettez-les dans un poulailler simple, ouvert et aéré qui ferme bien. Les poussins sont particulièrement sensibles à la sécheresse et aux basses températures pendant les premiers jours. Changez régulièrement le poulailler de place pour éviter les infections parasitaires (vers), surtout par temps humide.
Le poulailler mobile est une excellente façon de loger les poules en pleine croissance : voir figure 8 et figure 9. Il peut héberger 20 jeunes poules et est équipé de mangeoires, d’abreuvoirs et d’un perchoir.
Vous devrez naturellement disposer de suffisamment d’espace pour pouvoir déplacer le poulailler régulièrement.
Surélevez le poulailler (de 1,20 m environ) dans les régions fréquentées par les chiens et les animaux prédateurs. Placez des colliers en métal autour des poteaux pour chasser les rats et autres rongeurs (figure 7 et figure 10). Le collier doit être fixé bien serré contre le poteau, de façon à empêcher même le plus petit rongeur de grimper dans l’espace qui les sépare.
Donnez aux animaux un apport régulier d’eau propre et fraîche ainsi qu’une alimentation complémentaire, notamment de la verdure, riche en vitamines (voir le tableau 17 en Annexe 2). Si possible, vaccinez les poussins contre les maladies virales contagieuses les plus courantes comme par exemple la maladie de Newcastle. Voir aussi le chapitre 7.

Avantages de l’élevage en liberté

? Le mouvement et le plein air gardent les poules en bonne santé.
? Bien qu’incomplète, la nourriture pose moins de problèmes.
? Les infections parasitaires restent limitées si l’espace est suffisant.
? Exige peu de travail.
? Les poules participent efficacement au recyclage des détritus.
? Les frais directs sont peu élevés.

Inconvénients de l’élevage en liberté

? Le contrôle des poules est difficile.
? Les poules en liberté, surtout les jeunes, forment une proie facile pour les prédateurs.
? En quête de nourriture, les poules mangent aussi des graines de semence.
? Si les poules ne sont pas habituées aux pondoirs, beaucoup d’oeufs risquent d’être perdus.
? Les pertes sont souvent nombreuses.

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Logement à petite échelle

Dans les systèmes de production intensifs et semi intensifs, le logement permet d’améliorer les conditions de travail et de minimiser les risques. S’il est bien conçu, il facilitera l’alimentation des volailles et la ponte des oeufs ; c’est donc un facteur essentiel si l’on veut atteindre un niveau de production optimal.
Aspects à prendre en considération avant de loger ses poules en poulailler :
? Vous allez avoir des frais supplémentaires.
? Vérifiez que les matériaux nécessaires sont disponibles dans votre région.
? Si vous avez prévu un parcours en plein air, vérifiez que vous disposez de suffisamment d’espace pour en changer la position régulièrement.
? Si vous avez décidé de ne pas acheter à chaque fois de nouvelles poules, mais d’assurer vous-même le renouvellement de vos volailles, vous devrez construire plusieurs poulaillers pour pouvoir séparer les poulets d’âges différents.

Recherche d’un bon environnement dans le poulailler

Même si les poules supportent généralement bien les températures élevées, il leur arrive parfois de souffrir de chaleurs trop excessives.
Mesures à prendre lors de la construction d’un poulailler :
Construisez le poulailler dans la direction est-ouest pour que vos poules souffrent moins des rayons directs du soleil. Choisissez un lieu couvert d’herbe ou d’autre verdure. Plantez quelques arbres autour du poulailler pour faire de l’ombre sur le toit.
Faites un toit avec un rebord d’au moins 90 cm pour protéger les poules des rayons du soleil et de la pluie. Construisez-le aussi haut que possible, ce qui atténuera la chaleur et améliorera la ventilation.
Bouchez les parois sur 50 cm à partir du sol. Fermez le reste avec du grillage ou autre matériel permettant un renouvellement constant de l’air du poulailler.
Le toit peut être en tôle ondulée, mais cela risque d’intensifier la chaleur dans les régions ensoleillées. Dans ce cas, couvrez le toit de feuilles ou autre matériau. Mais il y a un inconvénient : des rongeurs (rats ou souris par exemple) risquent d’y nicher.
Maintenez la densité de population d’un poulailler aussi basse que possible. Une densité trop élevée cause des problèmes de chaleur et augmente le risque d’infections parasitaires. Dans les poulaillers où les poules marchent à même le sol, la densité ne doit pas dépasser 3 poules au m2. Par contre l’utilisation de lattes ou d’un grillage permet une densité de population plus élevée. Stimulez s’il le faut l’absorption de nourriture en éclairant le poulailler avant le lever du soleil et après son coucher (lorsqu’il fait plus frais) : le niveau de production des oeufs restera ainsi plus longtemps au même niveau.

Généralités sur la construction d’un poulailler

Pour construire un bon poulailler, il faut tenir compte de plusieurs facteurs et non seulement de l’environnement. Pour qu’il soit facile  nettoyer et à désinfecter, il doit avoir un sol dur. En cas de logement permanent dans un poulailler fermé, il est indispensable que les poules disposent en permanence de nourriture et d’eau fraîche.
Si le poulailler abrite beaucoup de poules, installez sur le devant une réserve où conserver un stock de nourriture et temporairement les oeufs (une semaine maximum). Pour garder les oeufs au frais (environ 20°C), la réserve aura le moins possible de fenêtres et sera aérée uniquement le soir, quand l’air est plus frais.

Différentes formes de logement

Si l’on ne tient pas compte de l’élevage en libre parcours extensif, le logement des poules se présente sous trois formes principales dans les élevages extensifs et semi intensifs :
? Poulailler ouvert
? Poulailler fermé, à litière
? poulailler au sol en lattes
Dans les élevages semi intensifs, les poules vivent dans un enclos entouré d’un grillage attenant à un petit abris où elles sont enfermées pour la nuit. L’éleveur fournit la grande majorité ou la totalité de la nourriture, de l’eau et des autres éléments nécessaires.
La fonction principale de la litière est d’empêcher la perte des minéraux contenus dans les excréments. Elle est constituée de matière organique dans laquelle se développent des micro-organismes qui absorbent les minéraux. Elle dessèche les excréments et les poules se feront un plaisir de gratter dedans.
La figure 11 donne un exemple de poulailler contenant une litière épaisse.
Figure 11 : Un poulailler à litière épaisse construit avec de la tôle ondulée et du grillage
Le nombre de poules par catégorie que vous y mettrez dépend du type de sol. Voir le tableau 1.

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