Les gisements – étude et comparaisons 

Les gisements – étude et comparaisons 

Les minéralisations ferrifères des Beni Bou Ifrour ont été caractérisées par JABRANE (1993), JABRANE et al. (2001) et EL RHAZI & HAYASHI (2002) comme des skarns à magnétite. L’examen de la littérature révèle que ces gisements sont étudiés comme un même ensemble alors qu’ils s’expriment différemment sur le terrain : le minerai à magnétite y est sous forme de remplacement de lentilles à Ouiksane, et d’alternances rubanées à Axara et Setolazar. Par ailleurs, les travaux discutant de la mise en place des minéralisations (RHODEN & ERENO, 1962) sont anciens et nécessitent d’être remis à jour. En effet, le modèle tectonique de KERCHAOUI (1994) remet en cause le découpage des minéralisations (Axara étant une répétition de Setolazar) puisqu’il attribue les failles plates à une phase antérieure au magmatisme auquel le minerai est associé. Les processus métallogéniques impliqués dans la formation des minéralisations ferrifères des Beni Bou Ifrour sont-ils comparables et synchrones d’un gisement à l’autre ? Pour y répondre, le premier objectif de ce travail est donc de caractériser précisément chaque gisement de façon indépendante. La démarche suivie ici est basée dans un premier temps sur l’étude de terrain de ces différents sites, mais aussi sur leur étude microscopique (détermination des séquences paragénétiques, minéralogie détaillée…). Leur comparaison à ces deux échelles permettra de déterminer si les différences pressenties dans la littérature sont dues à des évènements minéralisateurs différents (lien génétique) ou bien à des conditions de mise en place différentes. L’ Problématiques du travail de recherche Chapitre 5 – Problématiques du travail de recherche 

Intégration à l’échelle locale du massif 

Les gisements des Beni Bou Ifrour sont encaissés dans un massif mésozoïque peu métamorphique dont la principale caractéristique est l’abondance d’intrusions granodioritiques. La mise à l’affleurement de ces faciès grenus profonds, ainsi que leur position actuelle à une altitude supérieure aux niveaux de base plus jeunes du Gourougou, implique l’élévation du massif et une érosion importante. Les modalités du soulèvement des Beni Bou Ifrour ne sont à l’heure actuelle pas claires – liées à un chevauchement au Miocène moyen (KERCHAOUI, 1985, 1994), à une résurgence caldeirique (EL BAKKALI et al., 2001)… – notamment par manque de contraintes chronologiques et à cause d’une structure rendue complexe par la tectonique tardive (failles normales méridiennes). Quand le soulèvement se produit-il, et sous l’action de quels processus ? Comment expliquer la structure actuelle du massif des Beni Bou Ifrour ? Là encore, la première démarche est celle du terrain, certains affleurements clés apportant des éléments de réponse qui seront complétés par l’ajout de nouvelles contraintes chronologiques : datations du magmatisme et de la minéralisation, thermochronologie, biostratigraphie et paléomagnétisme.

Intégration à l’échelle régionale – Rif oriental et Méditerranée occidentale

 Si KERCHAOUI (1985, 1994) s’y est intéressé de façon extensive, l’étude du massif des Beni Bou Ifrour a été délaissée par les travaux scientifiques qui dans le Rif oriental ont été davantage consacrés aux massifs à schistosité (Temsamane, FRIZON DE LAMOTTE, 1982 ; Trois Fourches, NEGRO, 2005), aux bassins (GUILLEMIN & HOUZAY, 1982 ; MOREL, 1987) ou encore au volcanisme associé (HERNANDEZ & BELLON, 1985 ; EL BAKKALI et al., 1998). Le massif présente pourtant des atouts pour contraindre l’histoire régionale, notamment via la compréhension des modalités de son soulèvement. Comment le massif des Beni Bou Ifrour s’intègre-t-il dans le Rif oriental ? Le modèle tectonique établi pour le massif des Beni Bou Ifrour sera ainsi confronté aux données recueillies dans la littérature afin de l’y intégrer régionalement, et peut être d’y apporter de nouvelles contraintes. Lorsque l’environnement géodynamique est mal compris, l’étude intégrée des minéralisations peut permettre d’opérer un retour sur celui-ci afin de mieux le contraindre. Parce qu’elles sont intimement liées au contexte géodynamique, elles constituent en effet de bons traceurs des processus à l’œuvre dans une région donnée. Les minéralisations des Beni Bou Ifrour se situent idéalement dans la Méditerranée occidentale : en vis-à-vis des minéralisations du SE andalou via l’accident Trans-Alboran, et dans le prolongement de la ceinture magmatique maghrébine, qui elle-même porte de nombreuses et diverses minéralisations. Chapitre 5 – Problématiques du travail de recherche  L’étude des minéralisations des Beni Bou Ifrour permet-elle d’apporter des informations complémentaires sur le contexte géodynamique de la mer d’Alboran et de la Marge Maghrébine ? Les minéralisations (isotopie du Pb) et le magmatisme des Beni Bou Ifrour seront ici confrontés à la littérature à l’échelle de la mer d’Alboran et de la Marge Maghrébine. 

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