Les infrastructures au développement des affaires et du commerce électroniques

Population

La population de I’Abitibi-Témiscamingue se chiffrait, en 2004, à 145 343 habitants, ce qui représente 1,9% de la population totale de la province. Sachant que le territoire témiscabitibien occupe près de 5% de celui de la province, il est possible de constater un écart important entre l’occupation du territoire et la proportion de la population québécoise vivant en Abitibi-Témiscamingue. Cet écart est une preuve éloquente de la faible densité de population de cette région. En effet, I’AbitibiTémiscamingue se classe au 15ième rang parmi les 17 régions administratives du Québec avec une densité de population de 2,5 habitants au km2

• À titre de comparaison, la région de Montréal, première au classement, a une densité de population de 3768,1 habitants au km2 et celle de la Capitale Nationale, au quatrième rang du classement, a une densité de population de 35,6 habitants au km2

• L’Abitibi-Témiscamingue est donc une région dont la population est fortement dispersée sur un vaste territoire (Institut de la Statistique du Québec, 2005). Dans le même ordre d’idées, la dispersion de la population d’une région peut également être mesurée par son taux de population rurale. Statistiques Canada définit le concept de région ou de zone rurale comme des << régions ayant une population clairsemée, situées à l’extérieur des zones urbaines, autrement dit, ce sont les régions avec un peuplement d’au plus 1000 et une densité de population d’au plus 400 par kilomètre carré.

•• (Service canadien de l’information rurale, 2002) En Abitibi-Témiscamingue, le taux de population rurale est de 45,2%. Ce qui est plus que le double du taux de population rurale de la province de Québec qui est de 19,6%. Parmi les 65 municipalités de la région, seulement six sont considérées comme des zones urbaines. Il s’agit des villes d’Amos, de La Sarre, de RouynNoranda, de Val-d’Or, de Témiscaming et de Ville-Marie qui, à elles seules, regroupent plus de la moitié de la population de la région. Tel que l’illustre le Tableau 1.2, la densité de population et le taux de population rurale varient de façon importante d’une MRC à l’autre. Il est possible de remarquer, entre autres, que le Témiscamingue a le taux de population rurale le plus élevé de la région où près de trois habitants sur quatre habitent des zones dites rurales. La population de I’Abitibi-Témiscamingue, en plus d’être dispersée sur un vaste territoire vit donc une certaine forme d’isolement puisque près de la moitié de sa population vit dans de petites villes de moins de 1 000 habitants, dans des villages ou simplement en campagne.

La dispersion et le taux de ruralité de la population de I’Abitibi-Témiscamingue permettront de comprendre l’important rôle que peuvent jouer les nouvelles technologies de l’information et des communications (NTIC) dans le développement des PME de la région, qui, comme la population, sont dispersées et souvent situées dans des zones rurales. D’un autre côté, il faut également souligner certaines caractéristiques de la population qui permettront de mieux saisir son rapport avec les NTIC. L’âge et le niveau de scolarité de la population sont deux éléments démographiques à considérer. Effectivement, selon Julien (1995), les nouvelles technologies sont le plus souvent utilisées par des PME qui ont à leur tête un propriétaire-dirigeant plus scolarisé ou dont le personnel cadre a une formation supérieure. Ensuite, certaines études ont démontré que l’utilisation des nouvelles technologies, notamment Internet, diminue avec le vieillissement (CEFRIO, 2005}. Les deux sections qui suivent traiteront respectivement de la répartition de la population selon l’âge et du niveau de scolarité de la population afin de mieux connaître la propension de cette dernière à utiliser les NTIC.

Répartition de la population selon l’âge

Les fluctuations de la population selon l’âge en Abitibi-Témiscamingue dénotent une différence non négligeable par rapport à l’ensemble de la province. En premier lieu, le pourcentage de la population faisant partie du groupe d’âge des 0-14 ans est plus élevé en Abitibi-Témiscamingue que dans l’ensemble des régions ressources ainsi que dans l’ensemble de la province. En effet, en 2004, 18,5% de la population de la région est âgé entre 0 et 14 ans alors que ce pourcentage est de 16,5% dans les régions ressources et de 16,9% dans l’ensemble du Québec. En second lieu, l’écart entre les proportions des populations de I’Abitibi-Témiscamingue, des régions ressources et du Québec faisant partie des groupes d’âges 15-29 ans et 30-64 ans sont minimes, c’est-à-dire que le poids démographique de ces groupes d’âges est sensiblement le même en Abitibi-Témiscamingue et dans l’ensemble de la province. Par contre, en ce qui a trait à la proportion de la population de 65 ans et plus, l’écart est de 1,4% entre I’Abitibi-Témiscamingue et le Québec et de 2,2% entre I’AbitibiTémiscamingue et l’ensemble des régions ressources. Les proportions sont respectivement de 12,2% pour I’Abitibi-Témiscamingue, de 13,6% pour le Québec ainsi que 14,4% pour l’ensemble des régions ressources (Ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, 2005). Ces données présentées à la Figure 1.1 démontrent que la population de l’Abitibi-Témiscamingue est plus jeune que celle de l’ensemble de la province et que la proportion de la population active est sensiblement la même. Il est important de noter que le groupe d’âge des 30-64 ans est le plus important, tant en Abitibi-Témiscamingue qu’ailleurs. La jeunesse relative de la population pourra avoir un impact positif sur l’utilisation des novelles technologies sachant que les plus grands utilisateurs d’Internet sont les 14-18 ans alors que ceux qui les utilisent le moins sont les 65 ans et plus. Enfin, en ce qui concerne les adultes de 18 à 65 ans, le niveau d’utilisation d’Internet a tendance à diminuer lorsque l’âge augmente.

Niveau de scolarité de la population

La scolarisation de la population du Québec augmente d’année en année et I’AbitibiTémiscamingue n’échappe pas à cette nouvelle réalité. Par contre, la proportion de population considérée comme étant sous-scolarisée demeure beaucoup plus élevée en Abitibi-Témiscamingue que dans l’ensemble de la province de Québec. En effet, en 2001, c’était 40,8% de la population de 20 ans et plus qui ne détenait pas de diplôme d’études secondaires en Abitibi-Témiscamingue (Observatoire de I’AbitibiTémiscamingue, 2004b). Comme le démontre la Figure 1.2, cette proportion est supérieure de plus de dix pour cent à la proportion de sous-scolarisation dans la province pour la même année (29,9%). Pour sa part, la proportion de la population de 20 ans et plus qui avait obtenu un diplôme d’études secondaires général ou professionnel était sensiblement la même en Abitibi-Témiscamingue que dans la province de Québec avec des taux respectifs de 28,5% et de 29,1 %. Au niveau des études post-secondaires et universitaires, I’Abitibi-Témiscamingue accusait également un retard. En effet, parmi les 1 04 205 personnes de 20 ans et plus recensées en 2001, 19 170 avaient atteint un niveau d’études post-secondaires, ce qui représente 18,4% de la population comparativement à 23,0% au Québec.

Enfin, c’est 12 120 personnes qui avaient obtenu un certificat, baccalauréat ou un autre grade universitaire, soit 11 ,6% de la population. C’est 7% de moins que dans l’ensemble de la province où 18,6% de la population de la province détenait un diplôme d’études universitaires. Dans un autre ordre d’idées, les disparités au niveau de la scolarisation de la population de I’Abitibi-Témiscamingue ont également été remarquées entres les différentes MRC de la région. En effet, la MRC de Rouyn-Noranda était, en 2001, celle où la population était la plus scolarisée et où il y avait le plus bas taux de sousscolarisation. 15,1% de la population de 20 ans et plus habitant cette MRC avait complété des études universitaires, 21,7% des études post-secondaires, 26,9% avait obtenu un diplôme d’études secondaires général ou technique alors que le taux de sous-scolarisation était de 36,3%. À l’opposé, la MRC d’Abitibi-Ouest est celle où le niveau de scolarité de la population est le moins élevé. Le taux de sousscolarisation de 48,4% était le plus élevé de la région, alors que 28,4% de la population détenait un diplôme d’études secondaires général ou technique, 15,1% avait effectué des études post-secondaires et enfin, seulement 8,1% de la population de cette MRC avait obtenu un diplôme universitaire. Ces disparités intra-régionales ainsi que les disparités entre la région et la province de Québec seront à prendre en considération tout au long de cette étude puisque, tel que mentionné plus haut, la propension à utiliser les technologies est plus élevée chez les personnes plus scolarisées. L’attitude de la population, des dirigeants de PME et de leur clientèle face aux technologies et aux affaires électroniques risque donc d’être différente en Abitibi-Témiscamingue qu’ailleurs au Québec. De surcroît, différentes attitudes pourraient être observées à l’intérieur même de la région dans les différentes MRC.

Table des matières

REMERCIEMENTS
TABLE DES MATIERES
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES FIGURES
LISTE DES TABLEAUX
RÉSUMÉ
INTRODUCTION
CHAPITRE 1:PORTRAIT DE L’ABITIBI-TEMISCAMINGUE
1.1 TERRITOIRE ET POPULATION
1.1.1 Territoire
1.1.2 Population
1 .2 LA SITUATION ECONOMIQUE DE LA REGION
1.2.1 L’économie de I’Abitibi-Témiscamingue
1.2.2 Portrait de l’entrepreneurship en Abitibi-Témiscamingue
1.3 LES STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT DE LA REGION
1 .3.1 Le projet ACCORD
1 .3.2 Réseau collectif à large bande
1.4 LES INFRASTRUCTURES
1.4.1 Les infrastructures au développement économique
1.4.2 Les infrastructures de l’économie du savoir
1.4.3 Les infrastructures au développement des affaires et du commerce électroniques
1.4.4 Les infrastructures de télécommunication
1.5 SYNTHESE
CHAPITRE Il: RECENSION DES ÉCRITS ET PROBLÉMATIQUE
2.1 LES CONCEPTS DE BASE
2.1 .1 Les technologies de l’information et des communications
2.1.2 Le commerce et les affaires électroniques
2.1.3 Les PME
2.2 LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET LES AFFAIRES ELECTRONIQUES POUR LE
DEVELOPPEMENT DES PME
2.3 LES FACTEURS QUI FAVORISENT OU FREINENT L’ADOPTION DES Tl ET DES AFFAIRES
ELECTRONIQUES PAR LES PME
2.3.1 Facteurs influençant l’adoption des NTIC et des AÉ par les PME
2.3.2 Facteurs qui incitent les PME à adopter les NTIC et les AÉ
2.3.3 Les obstacles à l’adoption des NTIC et des AÉ par les PME
2.4 PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
2.4.1 La pertinence de l’étude
2.4.2 Le cas de I’Abitibi-Témiscamingue
2.4.3 Les objectifs de l’étude
CHAPITRE Ill: CADRE CONCEPTUEL
3.1 MODELE DE LERTWONGSATIEN ET WONGPINUNWATANA
3.2 MODELE DE PREMKUMAR ET ROBERTS
3.3 MODELE DE GRANDON ET PEARSON
3.4 MODELE D’ILHSTROM ET NILSSON
3.5 CONSTRUCTION D’UN NOUVEAU CADRE CONCEPTUEL.
3.6 LES HYPOTHESES DE RECHERCHE
CHAPITRE IV:MÉTHODOLOGIE
4.1 STRATEGIE DE VERIFICATION
4.2 METHODE DE CUEILLETTE DE DONNEES
4.2.1 L’entrevue téléphonique assistée par ordinateur
4.3 L’INSTRUMENT DE MESURE
4.4 L’ECHANTILLONNAGE
4.4.1 Définition de la population
4.4.2 Cadre et méthode d’échantillonnage
4.4.3 La taille de l’échantillon et le taux de réponse
4.5 PROFIL DES REPONDANTS
4.5.1 Profil socio-démographique des répondants
4.5.2 Profil des PME
4.5.3 Synthèse du profil des répondants
CHAPITRE V: PRÉSENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
5.1 ANALYSE STATISTIQUE UNIVARIEE
5.1.1 Utilisation des affaires électroniques dans les PME de l’Abitibi-T émiscamingue
5.1 .2 Facteurs organisationnels
5.1.3 Facteurs technologiques
5.1.4 Facteurs environnementaux
5.1 .5 Synthèse de l’analyse statistique univariée
5.3 ANALYSE FACTORIELLE
5.3.1 Facteurs organisationnels
5.3.2 Facteurs environnementaux
5.3.3 Synthèse de l’analyse factorielle
5.4 RELATIONS ENTRE VARIABLES INDEPENDANTES ET NIVEAU DE MATURITE EN AFFAIRES ELECTRONIQUES
5.4.1 Test d’indépendance du Khi-Carré
5.4.2 Régressions
5.4.3 Vérification des hypothèses de recherche
CHAPITRE VI:CONCLUSION
6.1 LIMITES DE L’ETUDE
6.2 PISTES DE RECHERCHES
6.3 DISCUSSION ET CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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