Les lémuriens dans les différents fragments forestiers

Cours sur les lémuriens, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

Résultats des observations écologiques

Populations de lémuriens dans les différents fragments forestiers

Les résultats portent sur les 31 fragments forestiers étudiés. Toutes les coordonnées GPS sont présentées en annexe 2.

Présence des lémuriens

La présence de lémuriens a été notée en 3 catégories : « observé » quand j’ai pu obtenir un visuel sur les animaux, « vocalisations » quand j’ai entendu des vocalisations, à plusieurs reprises, localisées précisément dans unfragment forestier mais sans arriver à observer les individus (cas du fragment DOSOHE) et enfin « non » quand aucun animal n’a été ni vu, ni entendu (Tableau 1).
Malgré l’interdiction de travailler dans la forêt ed Kapany (décision du Prince Didi), j’ai pu observer la présence de LMI en traversant cette forêt.
Il est à noter que les villageois ont assuré voir régulièrement des Eulemur macaco flavifrons dans la forêt AMPRI qui se situe au nord de la rivière Andranomalaza (Tableau 1). Or l’aire de répartition connue de ces animaux commence au sud de cette même rivière.

Dénombrement des lémuriens

Il fut possible de distinguer plusieurs groupes dans les fragments ALABET et AFADY ALABET fut visité à de très nombreuses reprises, avec l’équipe 1 de capture. Afin de trouver les LMI, l’équipe 1 se divisait en deux groupes. Ceci a permis d’observer au même moment deux groupes différents et d’entendre vocaliser un troisième groupe.
Concernant le fragment AFADY, le dénombrement d’au moins trois groupes fut permis grâce aux captures de l’équipe 2 et la taille réduite de la forêt. Le premier jour de capture, un premier groupe de six individus (trois femelles et trois mâles) fut découvert, capturé et marqué. Le jour suivant, le groupe de laveille fut introuvable mais un autre groupe de sept individus, non marqués, était présent dansAFADY. Enfin le jour suivant, un mâle fut capturé. Dans ce cas là, le marquage de capture nous a permis de différencier trois groupes. J’ai pu aussi observer un des groupes traverser au sol la rizière séparant le fragment AFADY de la mangrove Mang-AFADY. Ces observations et la taille réduite du fragment AFADY (2,5ha), ne permettant pas d’héberger plusieurs groupes en même temps sur une longue période, me permettent d’émettre l’hypothèse que les groupes évoluaient la plupart du temps dans Mang-AFADY et traversaient régulièrement la rizière pour se rendre à AFADY.
L’ensemble des groupes observés ne dépassaient pas sept individus (Tableau 1).

Réalisation de capture

On remarque que les fragments où ont été observés des LMI ont quasiment tous fait l’objet de capture (Tableau 1). En effet, l’objectif était d’obtenir la diversité d’échantillons la plus importante. Nous n’avons pu réaliser aucune capture dans les forêts MADOBE, DOSOHE, LALAVA, ANKI et KAPY, qui abritaient pourtant des lémuriens.
Nous n’avons pas été autorisés à travailler dans le fragment KAPY. Dans ANKI, les animaux étaient trop farouches pour permettre des captures .Concernant LALAVA et MADOBE, c’est le terrain qui les a empêché (dans le premier, la hauteur et la densité de plantes coupantes auraient rendu impossible le suivi des animaux fléchés ; dans le second le suivi était rendu périlleux par de très nombreux glissements de terrain). Enfin, dans DOSOHE, malgré de nombreuses visites, les lémuriens sont restés invisibles alors que des vocalisations étaient entendues, tous les soirs, depuis le camp installéà proximité.
Concernant les captures d’ Eulemur macaco flavifrons, il fut décidé avec le Dr Christoph Schwitzer de se concentrer sur des captures à la frontière nord de leur aire de répartition connue afin de compléter les banques dedonnées génétiques déjà constituées. Les captures de lémuriens aux yeux turquoise furent donc réalisées dans les fragments AFADY et Mang-AFADY.
Tableau 1 : Classement des forêts échantillonnéesarpordre alphabétique, présentant leur altitude, leurs coordonnées GPS, la présence observée de lémuriens, le dénombrement des animauxet la réalisation de capture au sein de chaque fragment.
D’après les villageois de Bevoey, des lémuriens répondant à la description d’ Eulemur macaco flavifrons seraient présents au nord de la rivière Andranomalaza, dans le fragment AMPRI. Malgré nos déplacements pour explorer ce fragment, nous n’avons pu observer de lémuriens. Il nous a été rapporté que peu de tempsauparavant, un lémurien de cette forêt avait été tué (pour être consommé). Cette chasse trèsenterécpeut expliquer notre échec.

Description de l’habitat

L’état de la forêt a été caractérisé en 4 catégories (Tableau 2) :
– primaire (grande majorité de la forêt restant intacte de tout impact humain),
– secondaire (grande majorité de la forêt remaniée par la main de l’homme)
– mélange des deux états avec l’un ou l’autre prédominant
o centre à l’état primaire de surface comparable à la périphérie à l’état secondaire o centre à l’état primaire très réduit par rapport à la périphérie à l’état secondaire
La densité a été notée qualitativement selon 3 modalités : « très dense », « dense » ou « peu dense ». De même la hauteur moyenne des arbres fut évaluée au centre des fragments. On remarquera tout d’abord l’absence de données concernant les fragments MORA, LATANY et KAPY. Les deux premiers fragments étaient mitoyens de la forêt de Kapany dont l’accès nous a été interdit.
Tous les fragments étudiés sont sujets à la déforestation pour des motifs divers : coupe de bois, brûlis, plantation, habitation, pâturage d e zébus, etc. Même les forêts « fady » (ALABET et FALY) étaient sujettes à une déforestation périphérique, potentiellement réalisée par les jeunes générations, moins respectueuses des interdits traditionnels. Les autres fragments notés comme forêt primaire (DRIRO, AMPRI,FALY) n’étaient pas « fadys » mais leurs accès étaient très difficiles. La surface dela forêt d’ANKI était si importante (pourtour non réalisable) que la déforestation n’atteignait pour l’instant que sa périphérie.

Surfaces des fragments forestiers et évaluation de l’aire de répartition des LMI

Les pourtours de 5 fragments n’ont pu être réalisés(« fadys », reliefs dangereux, etc.). Ainsi les forêts ANKI, AMPRI et ANGIL sont représentées par un point unique et les périphéries des fragments LALAVA et KIRIR sont incomplètes.

Surfaces des fragments forestiers étudiés

Les surfaces des 26 autres fragments ont pu être calculées (Tableau 3).
Tableau 3 : Surface, en hectares, des fragments forestiers étudiés et mise en relation avec la présence des lémuriens
La surface totale des fragments étudiés était de 467,82ha.
Concernant les Eulemur macaco flavifrons, ne disposant que de la surface de deux fragments, nous n’avons pas pu tirer de conclusion de ces données. Concernant les LMI, on exclut le fragment KAPY des calculs car la périphérie de ce fragment n’a pu être réalisée avec exactitude. La surface totale des fragments au nord de la rivière Andranomalaza est de 240,42ha, la moyenne des fragments étant de 10,45±1,90ha. Nous avons remarqué une inégalité importante dans les surfaces des fragments étudiés et une surface réduite des forêt (mise à part de KAPY ; Figure 10). Nous avons donc comparé les surfaces des fragments selon leur utilisation par des lémuriens (Figure 9et Annexe 3).
Figure 9 : Comparaison des surfaces des fragments abritant ou non des lémuriens

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