Les principaux ravageurs du chou pommé

Les principaux ravageurs du chou pommé

Itinéraire technique du chou pommé

La pratique de la rotation (avec le maïs, la pomme de terre, la tomate, l’oignon etc.) crée un déséquilibre sur le cycle des insectes nuisibles et leur environnement. Pour préparer le sol il est bénéfique de faire un labour suivi d’un ajout de fumure organique (20-50t /ha) et d’une incorporation d’engrais. La technique de culture par transplantation est plus fréquemment employée que le semis direct. De la graine à la récolte on distingue plusieurs étapes : 

Semis en pépinière

La sélection de la variété de chou face aux conditions climatiques, à la résistance aux nuisibles et aux maladies pathogènes est première. Le type sélectionné doit être adéquat à la période de semis. Pour les variétés de saison sèche, la période est de septembre à avril et pour celles de l’hivernage elle est de mai à juillet. Pour éviter l’effet de l’excès du rayonnement solaire et/ou des fortes pluies, la pépinière peut être protégée par un toit qui n’affecte pas beaucoup les besoins en éclairement du chou. Une surface de 200 m² de planches suffit pour semer 300 à 500 g de semences (Grubben & Denton, 2004). Selon Weber (2008), 200 à 250 g est nécessaire pour un hectare de terrain.il faut semer les graines en ligne à une faible profondeur de 0,5 à 1 cm. La distance entre ligne est comprise entre 10 à 15cm et entre plant d’une même ligne 1 à 2cm. La germination débute ainsi 3 à 5jour après le semis. Cinq jours avant le repiquage adapté a la pépinière un stress hydrique et un fort rayonnement solaire. La durée en pépinière est de 25 à 40 jours. Différentes variétés sont introduites par le CDH : Page 7 Summer H-50, Fabula H, Green express-H… Les variétés rencontrées dans le milieu des paysans sont Santa F1, Tropica Cross, Africa Cross, Fama H. 

Production

Le repiquage des plants sains, durcis et ayant 5 à 6 vraies feuilles est recommandé. Semer à une profondeur atteignant le niveau des feuilles à la base de la plante. La moitié de feuille avant la nervure centrale peut être coupée pour diminuer l’évapotranspiration. Le semis en ligne est le plus utilisé. Cependant l’écartement varie selon la variété, le sol et les besoins du producteur en termes de la taille de la pomme. Plus l’écartement est grand plus la taille de la pomme est grande en fonction du temps. La distance entre plants se situe entre 25 à 45 cm. 

Contrôle

Une gestion intégrée des ravageurs doit être adoptée pour la prévention d’éventuels attaques des bioagresseurs et du maintien de l’équilibre des cultures. Les espèces bénéfiques sont très importantes dans la gestion des cultures contre les ravageurs. Les parasitoïdes naturels comme Oomyzus sokolowskii, Apanteles litae, Cotesia plutellae et Brachymeria citrea sont présents au Sénégal (Sall-Sy, 2005). Dans l’association tomate/chou selon Serigne ka, (2010), 6 Cotesia plutellae et 36 Oomyzus sokolowskii ont été dénombrés respectivement 2 et 0 dans le bloc traité au Neem/Biobit, 1 et 13 au bloc (témoin) et enfin 3 et 23 au bloc entouré par des pieds de tomate. L’entretien du terrain est aussi nécessaire en faisant le désherbage régulièrement surtout au début du repiquage. Le renforcement du sol avec de la fumure de fond (20 à 30t/ ha), de matière organique, de l’engrais (250-300kg/ha de 10.10.20) et en couverture (35jours après repiquage) 200kg/ha de 10.10.20 selon Coly & al, (2005). Le paillage constitue un bon apport de matière et de contrôle de l’évapotranspiration. 1.1.5.4 Récolte et conservation La durée de maturité de la pomme dépend suivant les zones et les besoins en taille de récolte. En moyenne 2mois 15 jours en plein champs suffissent pour récolter. La pomme doit être coupée avec quelques feuilles enveloppantes pour diminuer les pertes d’eau (poids) et garder sa qualité. La récolte peut s’étendre entre 2 à plus de 3semaines. Les variétés hybrides F1 parviennent à maturité de manière plus uniforme que les autres. Hybrides f1 40-60 t/ha dans des conditions de croissance optimum (Grubben & Denton, 2004). Selon Mané, (2011), Page 8 une faiblesse des rendements avec un maximum de récolte de 3,756 t/ha correspond au rendement du traitement Moutarde de chine entre les lignes de chou. La conservation dans un endroit frais, sombre et aéré est entre 7 à 10 jours. Les pommes peuvent se conserver 2-3mois lorsque l’humidité relative est de 95 à 98% et à une température de 1°C.

Généralités sur les principaux ravageurs du chou pommé

Généralités sur l’espèce Plutella xylostella (Linné, 1758) 

Systématique L’espèce Plutella xylostella est le principal ravageur du chou au Sénégal. Elle est appelée aussi sous les noms de la teigne des crucifères ou ‟ diamondback moth”. Deux synonymes lui sont communs selon Balachowsky (1966) : Plutella maculipennis (Curtis) et Plutella cruciferarum (Zeller). Elle appartient à la famille des Yponomeutidae, caractérisée par la présence des ocelles réduits ou absents, un palpe maxillaire composé d’au moins deux segments et des chenilles grégaires qui assemblent les feuilles et les tiges avec de la soie selon Roth (1980). Sa position systématique suivant le règne animal est la suivante : Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Super famille : Yponomeutoidea Famille : Yponomeutidae Sous-famille : Plutellinae Genre : Plutella Espèce : Plutella xylostella L’insecte est originaire d’Europe occidentale et est aujourd’hui répandu dans le monde (Afrique australe et orientale, Afrique occidentale, Asie du sud-est, Amérique du nord, Amérique du sud et du centre, Océanie) (Sy 2005). L’existence de l’espèce Plutella xylostella Figure 2 : Plutella xylostella sur feuilles de chou Source : Diagne, 2013 Lieu : Dara (Sénégal) Page 9 au Cap-Vert, au Mali, au Sénégal, au Burkina Faso et Tchad a été signalée par la FAO en 1996. La taille des adultes de Plutella xylostella est d’environ 10mm de longueur. La couleur du corps brun clair à bun noir est plus claire dorsalement. La couleur du mâle est plus contrastée que celle de la femelle (Bordat-Laurence, 2004). La partie dorsale présente 3 sinuosités sur l’extrémité des ailes. Suivant la longueur de l’aile, ¾ de sa largeur est brune et le reste dorsal est clair. Ils présentent des ailes postérieurs courtes, étroites de couleur gris ardoisé et un peu frangées sur le bord inferieur et à l’apex. Les palpes et les antennes sont dirigés en avant de la tête. Les œufs sont de couleur jaunâtre et sont ovales. Les chenilles sont vertes et elles présentent un corps segmenté. Les chrysalides se trouvent dans un cocon transparent entouré par de la soie. 

Biologie et dégâts

L’attraction entre les deux sexes se fait par une phéromone sexuelle. Le mâle possède une phéromone pour la reconnaissance spécifique à courte distance (Chow et al, 1986) selon (SY, 2005). Le mâle se pose sur sa partenaire pour s’accoupler. La femelle pond en moyenne 160 œufs déposés soit isolement soit en groupe ne dépassant pas une dizaine d’unités sur les limbes foliaires (Betbeder-Matibet, 1987). La ponte débute immédiatement après l’accouplement, en général dés le crépuscule mais elle atteint son maximum deux heures après le coucher du soleil (Sy 2005). Les œufs de forme elliptique sont souvent observés sur les choux attaqués, le long des nervures principales ou secondaires. Après l’éclosion on distingue 4 stades larvaires qui peuvent tous exister sur le même pied de chou. Le corps présente des segments thoraciques et abdominaux. Chaque segment thoracique présente une paire de pattes courtes, articulées et munies d’une griffe à son extrémité. Les segments abdominaux sont au nombre de 11. Les premiers portent chacun une paire de stigmates ovales et les 2 derniers segments sont soudés dont l’un dispose une paire de fausses pattes L’espèce Plutella xylostella présente quatre stades larvaires après l’éclosion de l’œuf. Au premier stade (L1), les chenilles de très petite taille pénètrent l’épiderme foliaire immédiatement après l’éclosion et se nourrissent du tissu lacuneux. Ceux ci forment de petites galeries donnant à la feuille des taches décolorées en forme de virgule. Le deuxième stade larvaire (L2) et à la moindre alerte, elles tombent de la plante et restent suspendues à un fil Page 10 selon Bordat (2004). Les chenilles mesurent 2 à 2,5mm d’envergure (Bourdouxhe, 1983) et leur taille maximale est de 3,5mm selon Appert et Deuse (1988). Le stade (L3) des chenilles est caractérisé par une taille maximale d’environ 7 mm. Les larves s’alimentent de l’épiderme foliaire créant un aspect fenêtre. Et enfin le dernier Stade (L4) est marqué par un dimorphisme sexuel net. Les larves ont 11,2mm d’envergure avec notamment le 5eme segment jaune de l’abdomen contenant les testicules chez le mâle. Les stades larvaires constituent un réel danger économique dans la production du chou. L’espèce Plutella xylostella est considérée comme le ravageur qui cause le plus de dégâts aux choux (Vandenberg et al, 1998). En fin de croissance ces différents stades sont suivis par un stade nymphal. On obtient ainsi un cocon fusiforme fixé sur la feuille généralement sur la face inferieure au niveau des nervures. Les chenilles passent d’abord par le stade prénymphe, ensuite le stade nymphe et enfin le dernier stade qui donne l’imago.

Ecologie

Les adultes de P.plutella sont oligophages. Pour la reproduction et l’alimentation, les plantes de prédilection sont essentiellement de la famille des Brassicacées contenant des huiles de moutarde et des glucosides. Toutefois, le butenyl-3 et le phenyl-ethyl-2 lui sont toxiques à forte concentration (Sy 2005). La température est un facteur qui agit sur le développement de P.xylostella. L’optimum de croissance est à 25°C et l’intervalle de développement est entre 20 et 30°C. A 25°C, le cycle est accéléré ; la durée de l’incubation est de 7 jours à 15°C ; de 6 jours à 20°C et de 3 jours à 25°C (Sall-SY, 2005). D’après Talekar et Shelton (1993) des temperatures inferieures à 10°C et supérieures à 35°C peuvent lui être mortels et les individus ne peuvent survivre longtemps. 

Généralités sur l’espèce

Hellula undalis (Fabricius) Appelée communément le Borer ou le Foreur du chou, il s’attaque aussi au chou moutarde et à la moutarde de chine. Sa taxonomie est la suivante : Page 11 Embranchement : Arthropoda Classe : Insecta Ordre : Lepidoptera Famille : Pyralidae Genre : Hellula Espèce : Hellula undalis 

Identification de l’espèce Hellula undalis

Au stade adulte il peut atteindre 23mm de longueur. Le corps présente une couleur blanche cassée (voir figure 3) avec des ailes tachetées de plages brunâtres (Bordat 2004). La chenille de Hellula undalis mesure environ 15mm et se distingue par sa tête noire. Le corps gris beige à brun clair est marqué par des lignes longitudinales et brunâtres. Sa répartition géographique en Afrique est le Sénégal, la Cote d’Ivoire et le Benin. 

Biologie

A la face inferieure, la femelle pond plus de 100 œufs isolément ou en petits groupes. A l’éclosion les chenilles minent les plantules. Ses dégâts sont plus importants au stade pépinière et en hivernage. Elles pénètrent dans les nervures principales et le bourgeon axial, ce qui donne des bourgeons axillaires (Bordat 2004). Le chou donnera un plant à plusieurs têtes (voir figure 4). Donc les pommes formés sont petits. La phase larvaire se situe entre 16 à 19 jours (Jayma et Ronald, 2007). Elle est suivie par le stade chrysalide sur les feuilles ou la nymphe se trouve dans un cocon entouré de soie. Plu tard elle émerge du cocon pour donner l’adulte. 

Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE 1 SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Généralités sur les Brassicacées
1.1.1 Origine du chou pommé (Brassica oleracea)
1.1.2 Importance du chou pommé
1.1.3 Botanique du chou pommé (Brassica oleracea)
1.1.4 Ecologie
1.1.4.1 Sol
1.1.4.2 Température
1.1.4.3 Eau
1.1.5 Itinéraire technique du chou pommé
1.1.5.1 Semis en pépinière
1.1.5.2 Production
1.1.5.3 Contrôle
1.1.5.4 Récolte et conservation
1.2 Généralités sur les principaux ravageurs du chou pommé
1.2.1 Généralités sur l’espèce Plutella xylostella (Linné, 1758)
1.2.1.1 Systématique
1.2.1.2 Biologie et dégâts
1.2.1.3 Ecologie .
1.2.2 Généralités sur l’espèce Hellula undalis (Fabricius)
1.2.2.1 Identification de l’espèce Hellula undalis
1.2.2.2 Biologie
1.2.3 Généralités sur l’espèce Trichoplusia ni (Hübner, 1802)
1.3 Généralités sur le Bacillus thuringiensis et l’azadirachtine
1.3.1 Bacillus thuringiensis (Berliner)
1.3.2 Huile de Neem (Azadirachtine)
1.3.2.1 Composition
1.3.2.2 Effets de l’azadirachtine sur les larves
CHAPITRE 2 MATERIELS ET METHODES
2.1 Cadre d’etude
2.1.1 Localisation des sites
2.1.1.1 Le village de Gorom I
2.1.1.2 Le village de Mbawane
2.1.1.3 Le village de Dara
2.1.2 Etude de terrains
2.1.2.1 Température
2.1.2.2 Végétation et sol
2.2 Matériel
2.2.1 Materiel biologique
2.2.2 Matériel d’échantillonage
2.3 Méthode
2.3.1 Echantillonnage
2.3.2 Méthode d’estimation de la qualité des pommes
2.3.3 Traitement de données
CHAPITRE 3 RESULTATS ET DISCUSSIONS
3.1 Résultats
3.1.1 Inventaires des espèces rencontrées sur le chou
3.1.2 Niveaux d’infestations
3.1.2.1 Abondance des principaux ravageurs
3.1.2.2 Analyse de la variance
3.1.2.3 Dégâts
3.1.2.4 Dynamique des populations
3.1.2.5 Emergence des insectes adultes
3.1.2 Qualité des pommes et rendement
3.2 Discussions
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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