Les programmes urbains de revitalisation de friches

Comparaison et critique des résultats

Au travers de l’étude des deux programmes urbains de La Confluence et de Griffintown nous recherchions à confirmer ou infirmer notre hypothèse de départ, à savoir, que les programmes urbains de revitalisation de friches, bien que prônant une certaine diversité apparaissent finalement comme un outil d’attraction d’une classe sociale plus élevée. Ainsi, les deux objectifs suivant « vérifier si le programme vise à densifier le tissu territorial existant » et « vérifier si le programme contribue à améliorer la diversité » ont pour but de juger si les projets d’aménagement sont conformes à leurs engagements initiaux en termes de densification et de diversité sociale et économique. Tandis que l’objectif « vérifier s’il y a gentrification en cours » vise quant à lui à déterminer si le projet permet d’ores et déjà l’implantation d’une classe sociale plus élevée que celle initialement ancrée sur le territoire. Afin d’assurer la cohérence des résultats et de confirmer ou d’infirmer l’hypothèse de départ, nous avons estimé qu’il était indispensable d’inverser les scores attribués à l’objectif « vérifier s’il y a gentrification en cours ». C’est pourquoi lorsqu’un indicateur présente un score de +1 nous lui attribuons dans la grille de synthèse des résultats, la valeur de -1 et inversement. Le score total attribué à un quartier est alors compris entre -10 et 10, la valeur maximale de 10 correspondant à un projet qui respecte la diversité des territoires sans apparaître comme un outil d’attraction d’une classe sociale plus élevée tandis qu’un score de -10 correspond à un projet qui ne respecte pas la diversité des territoires et apparaît comme un outil d’attraction d’une classe sociale plus élevée. Pour cette analyse le score total d’un programme urbain sera compris entre -9 et 9 du fait que l’indicateur « revenu moyen » n’a pas pu être renseigné pour le quartier de Lyon Confluence.La grille de synthèse des résultats nous permet alors de comparer les valeurs et les scores attribuées à chacun des deux programmes urbains et d’indiquer si l’un d’eux ou les deux vérifient notre hypothèse de départ.

Tout d’abord, chacun des deux programmes urbains vérifient l’affirmation suivante : les programmes visent à densifier le tissu territorial existant. En effet, une évolution de la population de 151% est constatée au sein du quartier du quartier de la Confluence entre le début du projet la fin de la première phase, le quartier de Griffintown a connu, lui, une croissance de sa population bien plus importante puisqu’on a constaté une évolution de la population du territoire de 477% depuis 2001. Cependant, l’évolution de la densité de population du quartier de la Confluence est largement supérieure à celle du quartier de Griffintown avec une évolution de 41 568% pour le quartier lyonnais contre 520% pour le quartier montréalais. Le deuxième objectif visait à vérifier si l’on constatait l’émergence d’un phénomène de gentrification au sein des deux quartiers d’étude induit par la réalisation des deux programmes urbains. La comparaison entre les deux quartiers pour cet objectif reste très compliquée du fait que les indicateurs mobilisés diffèrent ainsi que des valeurs qui ne s’établissent pas sur les mêmes périodes. Cependant, au travers de l’analyse de cet objectif, nous avons constaté au sein du quartier de la Confluence, une hausse conséquente du prix moyen du loyer, entre 2014 et 2015, de 7,3% alors qu’entre 2008 et 2011, durant la réalisation de la première phase du projet, on avait assisté à une augmentation des catégories socio-professionnelles appartenant à une classe sociale dite populaire. Le prix moyen du loyer a connu quant à lui une augmentation de plus de 42% au sein du quartier de Griffintown entre 2001 et 2014 soit une augmentation moyenne de 3,2% par an. Malgré cette forte croissance du prix moyen du loyer on constatait en parallèle à Griffintown un recul du revenu moyen durant cette même période de -1,8%. Le projet urbain de Griffintown faisant l’objet de nombreuses critiques à Montréal, nous nous sommes alors basés sur une littérature constituée d’articles et de mémoires afin de déterminer si un phénomène de gentrification était constaté sur le territoire. De nombreux éléments nous ont ainsi permis d’affirmer qu’une gentrification était en train de s’opérer sur le quartier de Griffintown de part les projets immobiliers des promoteurs privés en dépit des recommandations municipales. Nous recherchions dans un dernier temps à vérifier si les deux programmes urbains de revitalisation d’une ancienne zone industrielle visaient à améliorer la diversité du territoire. À l’heure actuelle, il apparaît, au travers des cinq indicateurs mobilisés que le programme urbain de la Confluence se destine à un plus large panel de population que le programme en cours à Griffintown. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, 25% des logements construits sont des logements sociaux. Dès l’origine du projet, il a été décidé de profiter du réaménagement du quartier pour rééquilibrer et pallier le manque de logements sociaux qui se fait ressentir dans d’autres quartiers de Lyon. Le programme implique alors que les logements proposés doivent répondre à des attentes très différentes en terme de taille et de prix afin de répondre à la diversité des profils amenés à s’installer dans le quartier. L’un des objectifs du projet était ensuite de favoriser la mixité inter-générationnelle, aujourd’hui 30%..

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