Les réseaux intelligents et autonomes

Les réseaux intelligents et autonomes

Les architectures de réseau développées jusqu’à aujourd’hui ne permettent de prendre en compte que des services simples, ne faisant appel qu’à une seule application, tels les services de messagerie électronique, de transfert de fichiers, de traitement transactionnel, etc. Il est possible d’associer plusieurs applications pour réaliser un nouveau service en utilisant l’architecture mise en place dans la couche application. On peut ainsi transporter un document EDI (échange de données informatisé) dans un message électronique. La complexité de la gestion et du contrôle des équipements de réseau s’accroît énormé- ment dès lors que l’on sort du cadre du réseau et que l’on y intègre les applications. En effet, l’utilisateur désire avoir une vue globale du service qu’il demande, depuis son fonctionnement jusqu’à son coût, en passant par les problèmes de sécurité et de qualité de service. Le plus simple pour un utilisateur serait qu’il puisse définir exactement ce qu’il souhaite du réseau. Le rôle du réseau intelligent est justement de pouvoir s’adapter à la demande des utilisateurs. Un premier exemple de service de réseau intelligent est le suivant : au début des années 80, un grand utilisateur demande à son opérateur de mettre en place un service de renseignements téléphonique à destination de ses clients qui puisse, au moment le plus chargé, fournir un standard par département et, au moment le moins chargé, au milieu de la nuit, un seul standard répondant pour toute la France. Le client n’a aucune idée du numéro de téléphone à choisir en fonction de l’heure de la journée.

Ce service ne pouvait guère être mis en place à l’époque. Cependant, les opérateurs ont compris le message et ont lancé le numéro 800, ex-numéro vert en France. Ce numéro permet de diriger l’appel d’un client vers le standard le plus proche qui comporte une opératrice disponible. L’application 800 paraît simple. Elle a cependant demandé huit ans de développement. C’était le premier service intelligent à voir le jour. La raison de ce temps extrêmement long est due à l’impossibilité de programmer certains autocommuta- teurs pour leur dire que s’ils reçoivent un numéro qui commence par 800, ils doivent faire un travail très spécial, qui consiste à interroger une base de données pour trouver le numéro de téléphone à appeler. Avec l’expérience retirée de la mise en place de ce service, les autocommutateurs sont devenus plus intelligents, et les concepts du réseau intelligent ont suivi. De nouveaux services intelligents, surtout associés à la téléphonie, sont nés, comme la facturation par carte de crédit et tous les numéros spéciaux qui existent aujourd’hui.Le rôle d’un réseau intelligent est de mettre en place et d’adapter l’infrastructure du réseau de communication de façon à prendre en charge des fonctionnalités d’un nouveau service. Cette adaptation doit également déterminer l’environnement de contrôle et de gestion associé au réseau. De façon assez simpliste, on peut représenter le réseau intelli- gent comme une couche de protocoles située entre les ressources réseau et l’utilisateur, comme illustré à la figure 38.1.Pour introduire de façon correcte les différents composants logiciels et matériels néces- saires à la réalisation d’un réseau intelligent ou d’une architecture ayant les mêmes propriétés, il faut modéliser de façon efficace les fonctionnalités du réseau traité. Les sections qui suivent décrivent le modèle de base du réseau intelligent avant de s’intéres- ser aux outils permettant de modéliser les fonctionnalités indispensables d’un tel réseau. Nous terminons par l’architecture TINA, que les opérateurs de télécommunications développent en ce sens.

INCM (Intelligent Network Conceptual Model)

Pour définir un réseau intelligent, il faut un modèle précisant l’architecture et les interfa- ces de référence. L’objectif d’un réseau intelligent étant de s’adapter à la demande de l’utilisateur, ces interfaces doivent permettre une adaptation simple des ressources du réseau. Un tel réseau est en fait intelligent grâce à ces interfaces. Le plan de service concerne la définition des services que l’utilisateur peut demander. Ces services peuvent être plus ou moins complexes, mais il s’agit généralement d’une superposition de services élémentaires. Un service élémentaire est appelé SF (Service Feature). La demande de l’utilisateur peut rassembler plusieurs services élémentaires pour former un nouveau service. Le service élémentaire SF est réalisé par un module qui se situe dans la couche sous-jacente : le plan fonctionnel global.Le plan fonctionnel global contient les modules de base, ou SIB (Service-Independent Building). Ces modules doivent être considérés comme des blocs indépendants de la distribution. À ces blocs correspondent des services ou des parties de service. La distri- bution n’est prise en compte que dans le plan fonctionnel distribué, le réseau étant interprété comme une machine virtuelle.

 

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