Les troubles de la réfraction chez les élèves de 6 a 12 ans

Rappels sur l’anatomie de l’œil

Le globe oculaire est grossièrement sphérique. Il est contenu dans l’orbite et protégé par le cadre osseux et les paupières .
Situation du globe dans l’orbite : Le globe a une direction à peu près sagittale alors que l’orbite est oblique en dehors et en avant. Il existe entre l’axe de globe et celui de l’orbite un angle d’environ 23°.
Dimensions : Le diamètre antéro-postérieur du globe est en moyenne de 23 mm. Son diamètre vertical étant d’environ 23 mm. Pour certains auteurs, le diamètre antéro-postérieur est en moyenne de 24,2mm ; l’axe transversal de 24,1 mm ; le vertical de 23,6 mm.
Le globe oculaire pèse en moyenne 7g et son volume est de 625 cm3. La croissance de l’œil est rapide dans les cinq premières années de la vie, puis elle se ralentit progressivement pour s’interrompre avant la croissance staturale.
Topographie : Au niveau du globe oculaire, on distingue : x deux pôles : antérieur au centre de la cornée, postérieur en dehors du nerf optique. x deux hémisphères : antérieur et postérieur séparé par un équateur.
Constitution : Schématiquement l’œil est formé de trois enveloppes et d’un contenu. Les trois enveloppes : Ils sont concentriques et formés de dehors en dedans par : la sclérotique : un pseudo-squelette, tissu conjonctif prolongé en avant
par la cornée transparente . l’uvée : une tunique intermédiaire essentiellement vasculaire, elle est constituée en arrière par la choroïde et en avant par le corps ciliaire et l’iris .
La rétine : membrane profonde, sensorielle et nerveuse, est formée d’un ensemble de fibre qui se réunit pour former le nerf optique .
Le contenu : Constitué par les milieux transparents : en arrière le corps vitré, le cristallin derrière l’iris, l’humeur aqueuse derrière la cornée dans la chambre antérieure et postérieure .

Etude de la réfraction

Chez un sujet sain et amétrope, l’AV est satisfaisante spontanément. Une mauvaise AV est due à : une anomalie de l’œil ou des voies optiques, l’AV n’est pas améliorable, une anomalie de la réfraction : l’AV est améliorable par le port d’une correction optique.
L’étude de la réfraction est donc essentielle pour tout examen ophtalmologique. Elle permet de faire la distinction entre anomalie de l’appareil optique et pathologie oculaire. L’examen de la réfraction fait appel à une méthode objective comme le réfractomètre automatique qui mesure automatiquement la réfraction ou la skiascopie qui mesure manuellement la réfraction. Il s’agit d’un examen de routine, rapide et efficace. Le résultat est donné en trois chiffres exprimés en dioptries, sphère (amétropie sphérique), cylindre et axe (astigmatisme).
A l’issue de la réfractométrie automatique des verres sphériques ou cylindriques de puissance variable sont interposés devant l’œil pour permettre la meilleure AV corrigée (méthode subjective). Chez l’enfant, la skiascopie est un examen objectif permettant de connaître la réfraction globale de l’œil, à projeter un faisceau lumineux sur l’œil à l’aide d’un miroir plan. Compte tenu du pouvoir d’accommodation important chez l’enfant, cet examen nécessite l’instillation préalable d’un cycloplégique (Atropine ou cyclopentolate SKIACOL®) pour paralyser l’accommodation .

Anatomie descriptive

Le segment antérieur de l’œil

La cornée : C’est une membrane fibreuse, vasculaire, enchâssée dans l’ouverture antérieure de la sclérotique dont elle ne diffère que par sa transparence, c’est à la fois une enveloppe résistante et un milieu transparent.
Elle présente deux faces : antérieure et postérieure ; un bord périphérique. La face antérieure est légèrement elliptique à grand axe horizontal, présente un rayon de courbure plus petit que la sclère, fait saillie en avant.
La face postérieure est circulaire, concave en arrière. Le bord périphérique, il est moins net, la perte de transparence étant progressive, il est marqué par le limbe.
La cornée détermine les 2/3 de pouvoir réfractif de l’œil en absence de l’accommodation, elle représente une dioptrie dont + 47 dioptries la face antérieure et -5 dioptries la face postérieure. L’iris:  C’est un diaphragme circulaire situé dans un plan frontal, il est séparé de la cornée en avant par l’angle irido-cornée et en arrière du vitré par l’angle irido-ciliaire. Au centre, il est perforé par la pupille qui est un orifice mobile de petit diamètre à la vive lumière, de grand diamètre à l’obscurité. La vascularisation de l’iris est assurée par les artères radiaires issues du grand cercle artériel de l’iris. Les veines symétriques rejoignent les veines circulaires et choroïdiennes.
La chambre antérieure : C’est l’espace compris entre la face postérieure de la cornée en avant, la face antérieure de l’iris en arrière . Elle reçoit l’humeur aqueuse secrétée par le corps ciliaire au travers de la pupille. La chambre antérieure est plus ou moins profonde entre 3 et 4 mm dans les cas normaux, plus profonde chez le myope, plus étroite chez l’hypermétrope.
L’angle irido-cornéen : L’angle irido-cornéen est formé par la jonction cornéo-sclérale en avant et la racine de l’iris en arrière. C’est une zone par laquelle l’humeur aqueuse est excrétée via le canal de Schlemn . Le cristallin : C’est une lentille biconvexe, transparente, située derrière le rideau irien, dans un plan frontal. Il sépare le monde liquidien antérieur du monde visqueux postérieur. Son rayon de courbure antérieur est de 10 mm à l’état de repos. Au niveau postérieur il est de 7 mm. Il passe à 6 mm lors de l’accommodation. Le cristallin est maintenu en place par un ensemble de fibres qui constituent la zonule de Zinn ou ligament suspenseur du cristallin. Le cristallin n’a ni vaisseaux ni nerfs .
Le corps ciliaire : Il fait partie avec l’iris de l’uvée antérieure, c’est un ruban d’environ 2 mm de large, triangulaire à la coupe, à base antérieure, il est situé entre la choroïde en arrière et l’iris en avant .

Le segment postérieur

La sclère : C’est une tunique résistante, inextensible, opaque qui constitue l’enveloppe externe du globe oculaire. Elle est constituée de tissu conjonctif, peu innervée, et peu vascularisée . La choroïde : La choroïde correspond à l’uvée postérieure, elle est située immédiatement sous la sclérotique. Elle se limite en avant dans le prolongement du corps ciliaire au niveau de l’ora serrata, et en arrière autour de la pupille.
La rétine : C’est la tunique profonde de l’œil, elle présente deux régions importantes : La papille optique qui correspond à l’origine du nerf optique, La macula centrée par la fovéa est située au pôle postérieur de l’œil.
Le corps vitré : Le corps vitré est constitué par un tissu conjonctif extrêmement aqueux. Transparent, il remplit les 3/7 du globe entre le cristallin et la rétine .

Rappels sur la réfraction

La réfraction : La lumière se propage en ligne droite dans l’espace, mais lorsqu’elle rencontre une surface séparant deux milieux transparents d’indice différent, sa direction se modifie : ce phénomène de déviation est appelé « réfraction ». L’œil est donc un système optique complexe composé de plusieurs dioptres, la puissance totale de convergence est d’environ 60 dioptries . Le Dioptre : C’est la surface qui sépare deux milieux transparents d’indice différent . L’indice : C’est le rapport de la célérité de la lumière dans le vide et de la célérité de la lumière considérée .
Mesure subjective de l’acuité visuelle(AV) : La mesure se fait sans correction, œil par œil en vision de loin avec l’échelle de MONOYER et de près avec l’échelle de PARINAUD. Par la suite, elle se fait avec correction.
Le trou sténopéique : Il s’agit d’un disque noir percé d’un trou de 1 mm de diamètre en moyenne. S’il existe une amélioration de l’AV après interposition du trou stenopéique, c’est qu’il existe surement une amétropie pouvant être corrigée.
L’accommodation : L’accommodation permet la mise au point de l’image sur la rétine lorsque l’objet se rapproche : elle est assurée par les modifications de la forme du cristallin par l’action des corps ciliaire lors du passage de la vision de loin à la vision de près .Cela est possible, à condition que l’objet visuel soit situé entre le punctum remotum l’œil c’est-à-dire le point le plus éloigné que l’œil est capable de voir net et le punctum proximum de l’œil c’est-à-dire le point le plus rapproché que l’œil est capable de voir net. L’accommodation n’agit pas de façon isolée. La fixation d’un objet rapproché déclenche une triple réaction: une augmentation du pouvoir réfractif du cristallin c’est à dire l’accommodation, un mouvement convergent des yeux, une contraction de la pupille . L’œil emmétrope : C’est l’œil qui est optiquement normal. Les rayons lumineux pénètrent dans cet œil au repos accommodatif et convergent sur la rétine. L’image est donc vue nette. Le processus d’emmétropisation s’acquiert au cours du développement et de la croissance des structures oculaires. Si à un moment donné, des perturbations viennent troubler l’installation normale de ce processus, ou rompre un état d’équilibre déjà créé, il y a déséquilibre et l’on a alors un œil amétrope .
L’amétropie : L’amétropie est une anomalie de la réfraction de l’œil caractérisée par une absence de mise au point sur la rétine des objets situés à l’infini, lorsque l’œil n’accommode pas. L’amétropie est donc un défaut qui se traduit d’un déséquilibre entre les différents éléments de l’œil: longueur et /ou puissances et/ ou indices .
Cet œil amétrope, en absence d’accommodation, présente sur la rétine une pseudo-image rétinienne pour un objet éloigné, et la vision de cet objet est floue.
Lorsque l’image ne se forme pas sur la rétine, la vision est floue, il existe alors une amétropie ou trouble de la réfraction.
L’amblyopie : C’est une insuffisance uni ou bilatérale de certaines aptitudes visuelles, principalement de l’acuité visuelle non améliorable instantanément par une correction optique. La majorité sont fonctionnelles liées à des troubles de la réfraction ou à un strabisme.
Le strabisme : Le strabisme est défini comme étant un défaut de parallélisme de l’axe visuel. On distingue deux types de strabisme : strabisme convergent c’est à dire l’œil malade est dévié du coté nasal, strabisme divergent c’est-à-dire l’œil malade est dévié du coté temporal .

Table des matières

INTRODUCTION 
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I- RAPPELS SUR L’ANATOMIE DE L’ŒIL
I-1- SITUATION DU GLOBE DANS L’ORBITE
I-2- DIMENSIONS
I-3- TOPOGRAPHIE
I-4- CONSTITUTION
I-4-1 Les trois enveloppes
I-4-2 Le contenu
I-5- ANATOMIE DESCRIPTIVE
I-5-1- Le segment antérieur de l’œil
I-5-2- Le segment postérieur
II- RAPPELS SUR LA REFRACTION 
II-1. PRINCIPALES DEFINITIONS
II-1-1. La réfraction
II-1-2. Le Dioptre
II-1-3. L’indice
II-1-4. Mesure subjective de l’acuité visuelle(AV)
II-1-5. Le trou sténopéique
II-1-6. L’accommodation
II-1-7. L’œil emmétrope
II-1-8. L’amétropie
II-1-9. L’amblyopie
II-1-10. Le strabisme
II-2. ANOMALIES DE LA REFRACTION
II-2-1. Etude de la réfraction
II-2-2. Les différents types d’amétropie
DEUXIEME PARTIE : METHODES ET RESULTATS 
I. METHODES 
I.1. CARACTERISTIQUES DU CADRE DE L’ETUDE
I.2. TYPES D’ETUDE
I.3. PERIODE D’ETUDE
I.4. POPULATION D’ETUDE
I-4-1 Critères d’inclusion
I-4-2 Critères de non inclusion
I.5. LES VARIABLES ETUDIEES
I-6- MODES DE COLLECTE DES DONNEES
I-6-1 L’Equipe de collecte
I-6-2 Collecte proprement dite
I-7- ANALYSE STATISTIQUE
I-8- CONSIDERATION ETHIQUE
I-9- LIMITES DE L’ETUDE
II – RESULTATS
II-1-RESULTATS DESCRIPTIFS DE LA POPULATION D’ETUDE
II-1-1- Caractères sociodémographiques des élèves concernés
II-1-2. Répartition des élèves selon leur établissement
II-1-3. Répartition des élèves selon le niveau d’étude
II-1-4. Répartition des élèves en fonction de la moyenne annuelle en 2013
II-1-5. Répartition des élèves en fonction du redoublement
II-1-6. Antécédents personnels et familiaux
II-1-7. Description clinique
II-1-8. Prévalence du strabisme
II-1-9. Prévalence de l’amblyopie
II-1-10. Prévalence des troubles de la réfraction après skiascopie
II-1-11. Répartition des élèves selon le type d’amétropie
II-1-12. Répartition des élèves atteints de l’amétropie et ses conséquences
II-1-12-1. Répartition des amétropes selon la présence du strabisme
II-1-12-2. Répartition des amétropes selon la présence de l’amblyopie
II-2. RESULTATS ANALYTIQUES
II-2-1. Relation entre l’amétropie et l’âge
II-2-2. Relation entre l’amétropie et genre
II-2-3. Relation entre l’amétropie et le redoublement
II-2-4. Relation entre l’amétropie et la performance scolaire
II-2-5. Relation entre l’amétropie et l’antécédent familial de port de verres correcteurs
II-2-6. Relation entre l’amétropie et le strabisme
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRE ET DISCUSSION 
CONCLUSION 
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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