Les tumeurs malignes touchant le squelette

Définition

L’amputation est l’ablation d’un segment de membre ou d’un membre tout entier dans la continuité de l’os. [33] L’amputation est une opération pratiquée de façon régulière dans notre pays. L’incidence des amputations plus élevée chez les traumatisés que dans la population générale. Il faut exclure toute possibilité de revascularisation ou de sauvetage par une prise en charge multidisciplinaire avant de proposer une amputation au patient. Une fois la décision prise, le bon niveau d’amputation doit être déterminé et la technique correcte choisie. L’amputation du membre inférieur constitue un handicap entraînant une incapacité essentiellement fonctionnelle mais aussi physique. Ces incapacités peuvent être évitées par une bonne réadaptation fonctionnelle [24]. L’amputation est vécue comme un drame humain, quelque soit son niveau, elle touche le patient dans son intégrité physique pour laquelle il n’existe aucun remède, le traitement ne peut être que palliatif. L’amputation n’est pas un acte d’abandon, c’est au contraire un acte de création. La nouvelle entité anatomophysiologique doit vivre avec de nouvelles lois, celles du moignon. Certes, on peut dire qu’un moignon d’amputation, n’étant pas un membre normal, est toujours pathologique. En pratique, on distingue le “bon” moignon du “mauvais” moignon. Il y a donc une pathologie spéciale au moignon que l’on peut différencier en moignon défectueux et moignon douloureux [23].

LES TRAUMATISMES :

On individualise dans cette classification les traumatismes proprement dits : accidents de la route, accidents du travail, mais aussi les brûlures, électrocutions et les gelures. Réalisée dans un contexte d’urgence (après la période du choc) lorsque les lésions sont irrémédiables et ne permettent pas une conservation du membre. Elle peut être effectuée dans un second temps, si l’on constate que les traitements conservateurs sont voués à l’échec ou s’il survient des complications. Dans le cas de traumatismes graves, les difficultés sont de taille : afin de conserver le maximum de longueur, le chirurgien peut avoir recours à des greffes de peau, entraînant des cicatrices disgracieuses certes, mais plus encore, fragiles. Il peut avoir à traiter des fractures susjacentes (ostéosynthèse, raideur articulaire). Parfois, les moignons restent paralysés ou insensibles en raison des lésions nerveuses associées, ou au contraire douloureux du fait d’une mauvaise section du nerf, entraînant un névrogliome cicatriciel. L’ostéite chronique avec fistule permanente est rencontrée dans les amputations pour fractures ouvertes et pseudarthroses infectées. Résistante au traitement, elle gêne considérablement l’appareillage.

La peau d’un moignon brûlé est de mauvaise qualité : elle présente sur une plus ou moins grande surface un aspect violacé, irrégulier, épaissi avec parfois la présence de cicatrices chéloïdes apparaissant en raison des greffes ou même spontanément. Il existe souvent une adhérence aux plans profonds provoquant l’apparition de fissures, d’ulcérations, de rétractions musculaires. L’appareillage d’un tel moignon est extrêmement délicat. Les gelures ont pour conséquence des troubles trophiques majeurs touchant tous les tissus. La peau est froide et cyanosée, les oscillations artérielles sont diminuées, les ulcérations torpides sont fréquentes, la sclérose tissulaire profonde, les douleurs vives. Le traumatisé, amputé d’un membre immédiatement après le traumatisme ou plus tardivement, se trouve donc confronté à l’immense difficulté de faire face au choc psychologique provoqué par l’accident lui-même et aux conséquences qui en découlent : l’amputation, rarement réalisée dans les meilleures conditions, entraîne une incapacité qui n’est plus récupérable, mais seulement compensable. Cette situation n’est souvent pas comprise immédiatement. Le patient est incapable de subir la réalité de la perte : cette phase correspond au déni, premier élément du travail de deuil, qui, selon J. DUFOUR, est indispensable pour pouvoir construire une nouvelle identité, une nouvelle image corporelle, une nouvelle vie [26]. J.DUFOUR cite les cinq phases du deuil, décrites par KUBLER-ROSS : L’irritation (pour KOHLRIEZER : la protestation voire la rage) fait suite au déni. Cette émotion correspond à la tentative de faire revenir la situation corporelle antérieure.

Elle est d’autant plus vive que l’appareillage, souvent difficile en raison d’un moignon fragile, ne fait que confronter l’amputé à la douloureuse réalité du manque. La révolte, l’amertume, conduisent souvent au rejet de la prothèse. La dépression succède souvent à l’irritation : la personne est découragée, déstabilisée jusqu’à perdre le sens de la vie. Puis survient le marchandage ; ce sont des tractations internes en vue de changer le cours de la réalité : elles correspondent à la prise de l’espoir. L’acceptation est le début de la construction : l’amputé peut réaliser l’importance que doit prendre la prothèse dans la vie. J. DUFOUR souligne que l’image de soi est réalisée à l’image corporelle. La modification de l’une modifie l’autre, le tout étant vécu par rapport à soi-même et par rapport aux autres avec lesquels on est en relation humaine, affective. L’amputation d’un membre inférieur va modifier la marche et les aptitudes physiques du sujet, ce qui peut l’obliger à changer de métier, à reconsidérer ses relations affectives avec ce corps mutilé. Cela pose le problème de la remise en question de l’identité à travers la modification corporelle et l’acceptation d’une nouvelle identité habitant ce corps et se remettant en relation, à partir de là, avec l’environnement affectif et professionnel.

Notre étude, rétro prospective, a concerné essentiellement les amputés du membre inférieur, appareillés au CNAOM entre janvier 2009 et juin 2010. Elle nous a permis d’inclure 41 cas parmi lesquels le sexe masculin a été le plus observé avec 82,9% des cas. Il s’agissait des patients âgés de 21 à 30 ans dans 24,4% des cas. Les élèves et étudiants ont représenté le groupe socioprofessionnel le plus appareillé dans 36,6% des cas. Les patients provenant de la ville de Bamako ont été les plus représentés avec 78% des cas. Il s’agissait le plus souvent d’une cause traumatique dans 51,2% des cas. Les motifs de consultation ont été : la confection d’appareil (85,4%) et le renouvellement d’appareil (14,6%). La rééducation fonctionnelle a été un élément capital dans la prise en charge de nos patients. La prothèse tibiale a été la plus observée avec 51,2% des cas. Le résultat clinique a été bon chez 70,7% des patients et 24,4% de nos patients intègrent très bien la société avec leur prothèse. Cette prise en charge diligente des amputés du membre inférieur au CNAOM, redonne un éclat particulier au dit centre.

Table des matières

I-INTRODUCTION
II-GENERALITES
III-METHODOLOGIE
IV-RESULTATS
V-COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
VI-CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
VII-REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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