Les zoonoses virales (les Parapoxvirus)

Formation les zoonoses virales, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

• Lésions macroscopiques et microscopiques chez les mammifères marins Chez les cétacés :

Les lésions macroscopiques cutanées, retrouvées chez les cétacés, sont généralement plates ou légèrement surélevées (0,5 à 3 cm de haut), rondes ou elliptiques, isolées ou coalescentes. Elles contiennent de minuscules tâche s d’hyperpigmentation noires qui forment en leur sein des dessins irréguliers appelés « tatouages » et caractéristiques de cette maladie (Berny, 1998).
Les lésions récentes sont gris clair et peuvent avoir une bordure grise foncée. Ces couleurs sont inversées pour les lésions intermédiaires, alors que les plus anciennes contiennent une ou plusieurs dépressions noires ponctiformes en leur centre (Figure 89 ; Berny, 1998).
Figure 89 : Lésion de poxvirose chez un cétacé (récentes à gauche et « tattoo lesion » à droite)
d’après Geraci et al. (1979)
Les lésions microscopiques retrouvées lors de l’examen histologique des lésions cutanées les plus récentes sont une dégénérescencevacuolaire des cellules cutanées situées au centre de la lésion, des inclusions sphériques éosinophiliques intracytoplasmiques des cellules périphériques. Les inclusions contiennent des agrégats de virions à des stades variés de développement (Figure 90 ;Berny, 1998).
Les dépressions noires ponctiformes sont formées, ua microscope, par des squames, des débris cellulaires ainsi que des bactéries dues à une surinfection des plaies (Berny, 1998).
Figure 90 : Nécrose épidermique et dermique avec infiltration cellulaire (à gauche), d’après Nollens et al. (2006) ; visualisation des vacuoles, inclusions éosinophiliques intracytoplasmiques (à droite), inclusions envahies de virions (en bas) d’après Müller et al. (2003)

Chez les pinnipèdes :

Les lésions prolifératives, chez les pinnipèdes, correspondent à une hypertrophie et à une hyperplasie de la couche stratum spinosum (Figure 91 ; Chartrin, 2005). L’épiderme est gris et le derme est dense et fibrosé. Ces lésions contiennent, de plus, des inclusions éosinophiliques (Wallach et Boever, 1983).
Figure 91 : Lésions prolifératives chez un pinnipède au niveau buccal (à gauche) et au niveau cutané (à droite), d’après Müller et al. (2003) et Bureck et al. (2005)
Certains éléments peuvent être repérés et marqués desp colorations particulières et sont assimilés à des particules virales, appelées virions. Ces particules présentent une structure composée de nombreux filaments de surfaceou une capsule épaisse. Deux formes de virions existent : la forme M possède des filaments très denses mais une capsule peu visible alors que la forme C possède des filaments moins denses mais une capsule très épaisse et visibles (Figure 92). Il existe des différences entre les virus présents chez O. flavescens et les autres pinnipèdes. En effet, le virus de la premièr espèce animale citée, peut aussi bien proliférer en sous-cutanée qu’en cutanée et présentune seule inclusion cellulaire à chaque fois et de grande taille. Les virions sont plus gros et ont une forme rectangulaire au lieu d’ovale. Cette souche se rapproche fortement du Parapoxvirus humain (Lauckner, 1985).
Figure 92 : Virions de forme M (à gauche) et de forme C (à droite), d’après Wilson et Sweeney (1970)

• Méthodes de diagnostic chez les mammifères marins

Pour rechercher la présence de Parapoxvirus ou desurinfections chez les mammifères marins il est opportun d’effectuer seul ou en association :
des biopsies de peau avec analyse histologique (Berny, 1998), des PCR à partir de lésions (Ohno et al., 2011), un test ELISA à partir de sérum.
Nollens et al. (2006) ont démontré que ce test ELISA possède une sensibilité et une spécificité voisines de 100 %.
Ils ont montré, de plus, que ce test est utilisable lors de toutes les phases cliniques de l’infection. En effet, sur les 26 animaux ayant présenté des signes cliniques à divers stades, tous étaient positifs à ce test.
Ils ont pu aussi montrer que ce test est efficace lorsque certains animaux développent des formes sub-cliniques sans symptômes. En effet, 3 résultats sérologiques positifs sur 74 animaux sans signes cliniques mais qui sont donc porteurs du virus ont été observés. des cultures à partir de prélèvements de lésions cutanées (Chartrin, 2005).
La recherche d’agents pathogènes microbiens cutanés par mise en culture démontre en général la présence d’agents de l’environnement. Ilest conseillé pour cela de prélever des échantillons de peau saine et de peau infectée pourpouvoir interpréter les résultats en fonction de la flore présente normalement sur la peau (Chartrin, 2005).

• Traitement chez les mammifères marins

Il n’y a pas de traitement spécifique pour cette maladie hormis un nursing intensif pour éviter la dégradation de l’état général de l’animalou l’apparition de maladie opportuniste qui pourrait provoquer la mort (Lauckner, 1985).
En cas de poxvirose, un traitement local et/ou systémique basé sur une culture bactérienne et un antibiogramme est indiqué lors delésions suppurées pour contrôler une surinfection bactérienne secondaire. Le clinicien peut prescrire des analgésiques et des antipyrétiques si l’animal exprime des signes généraux (anorexie, hyperthermie), (Chartrin, 2005).
En ce qui concerne les lésions elles-mêmesWallach( et Boever, 1983):
lorsqu’elles sont généralisées et persistantes : utilisationl’ d’un auto-vaccin peut être envisagée. L’administration peut être rétéep entre 10 et 14 jours après la première administration. L’utilisation d’un antiviral, le cidofovir, semble efficace pour réduire les symptômes chez les pinnipèdes (Nollens et al., 2008).
lorsqu’elles sont isolées : elles peuvent faire l’objet d’une exérèse chirurgicale.

• Mesures prophylactiques sanitaires et médicales Chez les mammifères marins :

Le respect de la quarantaine à l’introduction est l a mesure prophylactique la plus efficace. Compte-tenu de la forte contagiosité, il est recommandé d’appliquer des mesures de quarantaine lors d’infection suspectée chez des pinnipèdes (isolement des animaux, pédiluves, désinfections des locaux), (Chartrin, 2005).

Chez l’homme :
Tout comme chez les animaux, la prophylaxie repose sur une conduite sanitaire irréprochable. La voie cutanée directe, étant le mode de transmission principal, il est primordial de porter des gants lors des contacts avec les animaux (Bloomquist et al., 2011).

• Situation épidémiologique actuelle chez l’Homme

Les infections à Parapoxvirus chez l’homme se retro uvent dans le monde entier. Par exemple, en Grande-Bretagne, 15 cas de zoonoses (toutes espèces animales confondues) par an sont déclarés. En raison des symptômes bénins hezc l’homme, il est très fortement suspecté que les déclarations et donc la prévalencede cette maladie sont sous-estimées. La transmission inter-humaine est possible mais reste tout de même anecdotique Bloomquist( et al., 2011).
En 1983, lors de la première observation de Parapoxvirus chez des pinnipèdes, deux soigneurs ont été infectés alors qu’ils s’occupaient de phoques en convalescence. Ils développèrent des lésions nodulaires sur les mains(Simon, 2003).
Demange (2001) rapporte le cas d’une contamination d’une soigneuse via une lésion cutanée par un éléphant de mer. De plus, la soigneuse a ensuite contaminé un dauphin. On a d’ailleurs retrouvé le virus dans le rein de ce dauphin.
Clark et al. (2005) rapportent un cas mis en évidence par PCR de contamination par le seal pox d’un technicien qui a été mordu à la main par un pinnipède et qui a développé des signes cliniques cutanés par la suite.

• Symptômes et pronostic chez l’Homme

Le seal pox et la « tattoo skin disease » provoquent aussi, chez l’homme, des lésions cutanées nodulaires douloureuses qui finissent par guérir mais après plusieurs mois de convalescence (Geraci et Lounsbury, 2005).
En effet, la plupart des Parapoxvirus, provoquent chez l’homme des lésions cutanées, isolées ou mutiples, douloureuses qui guérissent lentement et le plus souvent sans complications systémiques. Parfois, le système lymphatique peut être touché lors de l’infection. La guérison se fait donc progressivement, sans traitement, et ne laisse par contre aucune cicatrice.
Le pronostic est donc plutôt bon sauf pour les pers onnes atteintes d’immunodépression ou de dermatite atopique qui peuvent alors développer des formes disséminées. Par, exemple, une cécité permanente a été observée par atteinteculaireo grave, mais aucun cas mortel n’a été rapportéBloomquist( et al., 2011).
Lors de l’évolution clinique des lésions cutanéesl iy a 6 stades qui durent environ 6 jours chacun (Bloomquist et al., 2011):

Stade macule/papule :

Une macule discrètement érythémateuse ou alors despapules apparaissent après une incubation de 3 à 7 jours. Elles se localisent le p lus souvent aux doigts, mains ou à avant-bras. Des localisations moins fréquentes sont aussi observées comme le visage, le cou, les oreilles ou les contours des yeux.

Stade cible :

La lésion, à ce moment-là, a l’aspect d’une cible a vec un centre rouge, un halo blanc au milieu et un halo rouge en périphérie.

Stade aigu :

Présence d’un nodule à partir de 2 ou 3 semaines post-infection.

Stade régénération :

Evolution vers l’ulcère en 3 ou 4 semaines (Figure 93).
Stade papillome En 4 à 5 semaines.
Figure 93 : Poxvirus lésion sur un doigt (Hicks et Worthy, 1987)

Stade régression :

Présence de croûtes sèches à 6 semaines et ensuitecicatrisation complète.
Des complications peuvent exceptionnellement apparaître comme de la douleur, de la fièvre, des lympho-adénites, des surinfections bactériennes, des formes disséminées, des pics d’hyperglycémie chez les diabétiques, des érythèmesmultiformes (fréquents) ou encore des nécroses toxiques de l’épiderme (rares), d’aprèsBloomquist et al. (2011).

• Traitement chez l’Homme

Pour les formes cutanées isolées, il n’y a pas de raitement spécifique. Lors de forme disséminées, des antiviraux peuvent être utiles : idofovirc ou imiquimod en topique, idoxuridine lors d’infections des yeux ainsi qu’un traitement antibiotique pour éviter les surinfections bactériennes (Bloomquist et al., 2011).

• Détermination de certains facteurs de risques chez l’Homme

Différentes populations à risques existent en fonction du risque étudié :
populations les plus exposées : les soigneurs en contact quotidien avec les animaux, les vétérinaires, les volontaires lors des échouages et le personnel lors des autopsies ;
personnes les plus à risque en matière de santé : les immunodéprimés, les personnes atopiques et les diabétiques peuvent développer des formes graves de la maladie.

• Mesures préventives chez l’Homme

La voie cutanée directe, étant le mode de transmission principal, il est primordial de porter des gants lors de contacts, d’avoir une hygiène des mains renforcée Bloomquist( et al., 2011).

Les zoonoses fongiques

Les mycoses systémiques sont assez fréquentes chez les mammifères marins surtout chez les cétacés Berny,( 1998). Parmi elles, on compte, la candidose, l’aspergillose, la lobomycose et la blastomycose.

La candidose

La candidose est une mycose particulière due à un champignon du genre Candida, en général,Candida albicans (Berny, 1998). Le genre Candida est un champignon ubiquitaire, retrouvé partout dans le monde et chez de très nombreuses espèces animales réservoirs comme les mammifères marins. C’est aussi, l’agent pathogène le plus rencontré lors de mycoses chez l’homme ( Hidalgo et al., 2011).
Lors de candidose chez l’animal, ou chez l’homme, d e nombreuses formes cliniques sont observées et de nombreux organes ou tissus peuvent être atteints comme la peau, les tractus digestif et respiratoire ainsi que le système circulatoire (Berny, 1998 et Hidalgo et al., 2011).
• Description de l’agent pathogène responsable de la candidose
La candidose est une mycose fréquente chez les cétacés due à Candida sp. Ce sont des levures saprophytes, retrouvées en général dans le tube digestif et l’appareil respiratoire supérieur des animaux (Berny, 1998).
Ce sont des blastomycètes de l’ordre des Cryptococcales et de la famille des Cryptococcaceae. Ils sont apparentés aux Endomycétales (levures ascosporées). En effet, les Candida sont des levures pouvant former de véritables hyphes (C. albicans et tropicalis) et pseudo-hyphes (absent chez C. glabrata). Elles sont commensales, au départ, de la flore cutanée et des muqueuses gastro-intestinale, respiratoire et génito-urinaire. Elles peuvent devenir pathogènes, pour l’homme et les réservoirs animaux,lors de terrains favorables et envahir le système circulatoire ou les tissus profonds. C’est donc un agent pathogène opportuniste (Hidalgo et al., 2011). Leur pouvoir pathogène est donc favorisé par un taté de dépression de l’organisme, une maladie systémique comme le diabète ou encore la gestation chez les animaux (Berny, 1998).
Il existe plusieurs espèces de Candida chez les mammifères marins mais les plus fréquentes sont C. albicans, C. parapsilosis et C. tropicalis. Ces trois espèces peuvent être zoonotiques (Berny, 1998).
En microscopie, ces levures sont de forme variable rondes à allongées (3 à 6 µm sur 6 à 10 µm), non pigmentées et possèdent une reproduction par bourgeonnement multilatéral visible. Le pseudo-mycélium peut être absent, rudimentaire ou au contraire abondant. Il y a parfois la présence de vrai mycélium (Figure 94). Les colonies de Candida sont blanches, crémeuses, lisses et peuvent se plisser en vieillissant (Figure 95 ; Index de mycologie, 2012).
Figure 94 : Observation en microscopie Figure 95 : Colonie de C. albicans en culture optique de C. albicans (Source : Internet) (Source : Internet)
Les levures se développent bien dans l’environnement. En effet, le chlore des bassins favorise la survie et la multiplication des Candida (Berny, 1998). Une étude a d’ailleurs été faite sur des prélèvements d’eau de bassins d’animaux en captivité parBuck et al. (1980). 32 % des prélèvements (123 prélèvements effectués) étaient contaminés par des levures. Le taux de contamination était cependant faible avec 1,2 cellules par litre. 73 % des prélèvements présentaient C. tropicalis et 88 % C. parapsilosis et T. glabrata. Une autre étude a été effectuée dans un aquarium avec cette fois-ci 90 % des eaux contaminées Tokahashi( et al., 2010).
C. albicans pousse bien sur milieu de Sabouraud avec ou sans actidione. Les colonies poussent rapidement en 24 à 48 heures à 30°C ou 37°C. Certains milieux sélectifs chromogènes peuvent être utilisés pour l’isolement deC . albicans à la place du milieu de Sabouraud afin d’accélérer le diagnostic (ex : Candiselect, Chromagar, Albicans ID, Candichrome albicans, Fluoroplate candida), (Index de mycologie, 2012).
• Cycle épidémiologique de la candidos e
Toutes les espèces animales sont sensibles ou réceptives à cet agent pathogène. Parmi eux, on compte les mammifères marins et l’homme (Berny, 1998). Diverses espèces de mammifères marins peuvent être touchées commeT. truncatus, O. orca (Wallach et Boever, 1983), P. phocoena, G. melas, C. commersonii, D. leucas (Dunn et al., 1982), H. grypus, P. vitulina, C. ursinus, Z. californianus, M. angustirostris (Dunn et al., 1984), E. australis (Mouton et al., 2009). C’est une infection très fréquente chez les cétacésWallach( et Boever, 1983) alors que les mycoses demeurent rares chez les pinnipèdes (Chartrin, 2005).
Les sources de contamination sont diverses comme (Berny, 1998):
l’environnement (c’est la source la plus importante) ; les mammifères marins infectés.
L’homme ne serait pas une source de contamination mais plutôt une victime de cette maladie. Il se contamine très facilement et peut ensuite développer des signes cliniques (Figure 96 ; Berny, 1998).
Des mammifères marins peuvent être porteurs sains, sans signes cliniques, de ce champignon et le disséminer dans l’environnement. Ce sont donc des réservoirs potentiels (Berny, 1998).
La transmission se fait par voie digestive ou respiratoire avec colonisation du tube digestif de l’hôte ou des voies respiratoires supérieures. La transmission principale passe par l’environnement contaminé par les fèces des animaux et est donc indirecte. La voie cutanée favorisée par une blessure existe aussi. La contamination directe entre les mammifères marins n’a pas été démontréeBerny,( 1998).
L’homme se contamine principalement par voie respiratoire, digestive ou cutanée indirectes via l’environnement contaminé. La voie directe, par contact avec les animaux, n’est pas à exclure mais constitue un mode de contamination plus rare ( Berny, 1998).
Figure 96 : Cycle épidémiologique pour la candidose
• Situation épidémiologique actuelle chez les mammifères marins
Plusieurs cas de candidose généralisée entraînantla mort ou avec rémission ont été rapportées chez plusieurs espèces de cétacés commel grand dauphin, le marsouin commun, le globicéphale noir, le beluga parDunn et al. (1982), Nakeeb et al. (1977).
Des formes diverses de la maladie ont été décritsarp Dunn et al. (1984) chez des pinnipèdes comme le phoque gris, veau marin ou l’otarie de Californie.
Des cas de candidose ont été observés parPollock et al. (2000) sur des phoques gris et veau marins. Un cas plus récent, montre pour la première fois une candidose sur un mysticète (Mouton et al., 2009). Tokahashi et al. (2010) ont déterminé que leur aquarium avait un taux de contamination animale de 70 % ce qui est élevé tece qui prouve que l’infection peut se répandre facilement dans des environnements favorables.
• Symptômes observés et pronostic chez les mammifères marins
Il existe diverses formes cliniques de candidoses chez les mammifères marins en fonction des portes d’entrée de l’organisme (Berny, 1998):
forme digestive, forme respiratoire, forme cutanée,
forme septicémique grave.
L’introduction des Candida se fait souvent au niveau de la muqueuse buccale et œsophagienne fragilisée par des micro-blessures due s aux arêtes de poissons pour les mammifères marins piscivores. Les lésions digestive qui s’en suivent provoquent chez les animaux de la dysorexie, des douleurs abdominales, des vomissements, des difficultés à la déglutition, une ankylose des mâchoires (Berny, 1998).
L’évolution, en général, n’est pas bonne et conduità l’anorexie complète et à la mort en 1 à 6 mois. Les Candida peuvent aussi atteindre le sang et provoquer une septicémie mortelle (Berny, 1998).
L’introduction par la muqueuse respiratoire se traduit par une sinusite avec un jetage abondant au niveau de l’évent et peut entraîner une pneumonie mycosique (Berny, 1998). Lors d’atteinte pulmonaire, on peut observer de la toux, un évent nauséabond ainsi qu’une pneumonie granulomateuse (Wallach et Boever, 1983).
L’introduction peut aussi se faire par voie cutanée à la faveur d’une blessure et provoque des lésions cutanées chroniques de dermatie ulcérative pouvant se généraliser à tout le corps. L’animal conserve tout de même un bon état général Berny,( 1998). La cicatrisation des érosions cutanées, peut engendrer des régions cutanées alopéciques (Chartrin, 2005).
La candidose entraîne aussi des inflammations des jonctions cutanéo-muqueuses (commissure des lèvres, régions péri-oculaire, péri-vulvaire périet-anale) ou des nageoires, rapportées chez le phoque veau marin. Chez certains animaux débilités, la maladie peut ensuite devenir systémique (Chartrin, 2005).
En effet, des facteurs aggravants sont connus chez les mammifères marins comme des traitements antibiotiques ou anti-inflammatoires répétés, un stress, une immunodépression. Ils peuvent entraîner le développement d’une candidose chronique en une candidose aiguë avec la manifestation de signes cliniques (Berny, 1998).
• Lésions macroscopiques et microscopiques chez les mammifères marins
Les lésions macroscopiques lors d’atteinte digestive sont (Berny, 1998):
un exsudat blanc au niveau du palais, des lèvres et des dents, ulcères gastriques avec œdème de la paroi (observés par Nakeeb et al., 1977), ulcères œsophagiens se manifestant au début par des érosions de la muqueuse linéaires et irrégulières évoluant vers la nécrose.
Les lésions macroscopiques lors d’atteintes cutanées sont des tâches foncées circulaires de 5 à 10 cm, des vésicules avec un centre hémorragique et un érythème associé. Ces lésions évoluent vers la nécrose et la dégénérescence extensive de l’épiderme avec ulcération (Berny, 1998 et Nakeeb et al., 1977).
• Méthodes de diagnostic chez les mammifères marin s
Les paramètres sanguins des animaux infectés peuvent parfois montrer des signes d’anémie. La détection des ulcères passe par l’examen de la cavité buccale, la palpation de l’œsophage ou par une endoscopie digestive. La radi ographie du thorax, lorsqu’elle est possible, peut montrer de multiples nodules pulmonaires granulomateux (Berny, 1998).
En ce qui concerne les examens complémentaires en laboratoire on peut effectuer (Berny, 1998):
des biopsies cutanées ou de muqueuses œsophagienne/ gastrique avec analyse histologique,
des cultures à partir d’écouvillons anaux ou d’évent, ou à partir de prélèvements de fèces ou d’eau.
• Traitement chez les mammifères marins
Le traitement de la candidose passe par des antifongiques administrés par voie systémique et des traitements adjuvants lors de formes digestives (Tableau 18 ; Berny, 1998):
Tableau 18 : Traitements lors de candidose chez les mammifères marins (d’après les données de Berny, 1998).

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *