Les fractures trochantériennes sont l’apanage des sujets âgés, survenues après un traumatisme de faible énergie [1, 2]. Elles peuvent laisser des graves conséquences fonctionnelles chez les patients qui sont jeunes et actifs.
Une étude épidémiologique Malagasy concernant la fracture du fémur proximal a retrouvé une incidence moyenne de 7,44/100 000 habitants en 2003 [3]. En France, elle est estimée à 100/100 000 habitants en 1994, soit 60 000 cas par an [4]. Cette prévalence pourrait atteindre 143 000 fractures par an d’ici 2050 [5]. Ces fractures trochantériennes représentent une cause de morbidité et de mortalité élevée chez les personnes âgées. Mais elles peuvent mettre en jeu le pronostic fonctionnel à tout âge. De ce fait, elles représentent un réel problème de santé publique dans le monde [6]. Leur ostéosynthèse nécessite des plateaux techniques et des matériels d’ostéosynthèse adéquats qui permettent une approche moins invasive (foyer fermé) et une mise en charge précoce. Enfin, le manque de moyen financier pour la famille des patients rend encore plus difficile la prise en charge de ces fractures trochantériennes.
RAPPELS ANATOMIQUES
L’extrémité supérieure du fémur
Description
L’extrémité supérieure du fémur est la partie supérieure du fémur, constituée par : une tête fémorale, un col fémoral, une région trochantérienne constituée par le massif trochantérien et la région sous trochantérienne .
La région trochantérienne est une zone extra-articulaire de l’extrémité supérieure du fémur, délimitée en :
✔ Haut
Par une ligne oblique passant par la base d’implantation du col du fémur, juste en dedans de la fossette digitale des crêtes inter-trochantériennes antérieure et postérieure et le long du bord supérieur du petit trochanter.
✔ Bas
Par une ligne horizontale passant à l’endroit où la diaphyse s’élargit pour soutenir le massif trochantérien, c’est-à-dire 2,5cm au dessous du bord inférieur du petit trochanter.
L’axe de l’ensemble de la tête fémorale et du col fémoral forme avec la diaphyse fémorale un angle ouvert en dedans de 130° plus ou moins 5° .
Morphologie externe de l’extrémité supérieure du fémur
La tête fémorale
C’est une saillie arrondie formant les 2/3 d’une sphère de 20 à 25 mm de diamètre. La tête fémorale est revêtue d’un cartilage hyalin, creusée dans sa partie postéroinférieure d’une fossette ovalaire extra articulaire : c’est la fossette du ligament rond. Elle est rattachée au massif trochantérien et à la diaphyse par le col fémoral .
Le col fémoral
Le col fémoral est aplati d’avant en arrière, son axe forme avec l’axe de la diaphyse fémorale dans le plan frontal un angle ouvert en dedans de 130° plus ou moins 5° dit angle d’inclinaison ou angle cervico-diaphysaire et dans le plan horizontal avec l’axe des condyles fémoraux un angle ouvert vers l’avant de 15° plus ou moins 8° dit angle d’antéversion du col fémoral. La connaissance de ces angles est nécessaire pour le traitement chirurgical d’une fracture de la région trochantérienne surtout dans les pays en voie de développement comme le notre par l’absence des plateaux techniques adéquats comme l’amplificateur de brillance et l’ancillaire spécifique pour la réalisation d’une ostéosynthèse par abord mini-invasif .
Le massif trochantérien
Le massif trochantérien est formé par le grand et le petit trochanter qui sont reliés en avant et en arrière par les deux lignes intertrochantériques .
Le grand trochanter
Le grand trochanter est un massif quadrangulaire surmontant le fût diaphysaire, il présente à décrire quatre bords et deux faces :
➥ Face externe
C’est une face superficielle, convexe, facilement perceptible sous la peau, c’est le prolongement de la face externe de la diaphyse fémorale et croisée par la crête du muscle moyen fessier qui est oblique en bas et en avant. De part et d’autre de cette crête s’étalent à l’état frais deux bourses séreuse celle du moyen fessier en haut, du grand fessier en bas.
➥ Face interne
C’est une face rugueuse, se continuant avec le col. Leur jonction est marquée par une profonde dépression, c’est la fossette trochantérique ou fossette digitale où viennent s’insérer l’obturateur externe, l’obturateur interne et les muscles jumeaux.
➥ Bord supérieur
C’est un bord qui est nettement individualisé, présentant une facette ovalaire pour l’insertion du muscle pyramidal.
➥ Bord inférieur
Le bord inferieur se confond en bas avec la partie supérieure de la diaphyse et présente une crête rugueuse pour l’insertion du vaste externe, crête qui constitue un repère chirurgical classique.
➥ Bord antérieur
C’est un bord très épais, donne insertion au petit fessier.
➥ Bord postérieur
Le bord postérieur se continue en bas par la crête intertrochantérienne postérieure donnant insertion au carré crural.
Le petit trochanter
C’est un petit tubercule sensiblement conique situé à la partie supérieure et interne du bord inférieur du col fémoral qui donne insertion au tendon du muscle psoas iliaque. Il est formé par la convergence à son niveau de trois racines: le bord inférieur du col, la ligne intertrochantérique postérieure et la crête du pectiné .
INTRODUCTION |