Lien entre l’individu et un lieu de vie urbain

Définition des notions importantes

Pour aborder le sujet du rapport affectif d’un individu à un lieu ou une ville, il est nécessaire d’accepter que la ville peut contenir une part de subjectif. Béatrice Bochet a montré dans son mémoire de recherche en 2000, qu’il existe un lien entre l’individu et un lieu de vie urbain. Ces interactions ont lieu, mais il s’agit de comprendre comment. De nombreux travaux concernant le rapport affectif ont déjà été engagés et ce depuis 1999. L’existence du rapport affectif a ainsi été démontrée et nous ne reviendrons pas dessus dans ce rapport. D’autres travaux ont par la suite été menés pour comprendre la construction du rapport affectif. Rentrent alors en jeu les notions de sensations, perceptions, émotions et sentiments, définies maintes fois dans les travaux précédents (B. BOCHET en 2000, B. FEILDEL en 2003-2004 ; N. AUDAS en 2007 ; S. POLLEAU en 2007-2008 ; A-C. GEISMAR en 2008-2009) sur le rapport affectif. C’est pourquoi, nous ne les redéfinirons pas à nouveau. En revanche, il convient de revenir sur la compréhension du rapport affectif lui-même, c’est-à-dire de connaître les déterminants de ce rapport pour mieux l’appréhender. Les relations affectives entre un individu et un lieu peuvent être mises en parallèle avec les relations humaines, dans la mesure où les interactions entre les deux (que ce soit entre deux personnes ou entre une personne et un objet) se font dans un sens mais aussi dans l’autre. En effet, un individu peut agir sur un lieu et un lieu peut agir sur un individu. Ces interactions peuvent être dues aussi bien à des compromis (un individu aime un quartier malgré ses imperfections) qu’à des atouts (un individu aime un quartier parce qu’il a des avantages : proximité, aménités,…). Par ailleurs, les habitudes (journalières, endroits, relationnelles, etc.) prennent part à la construction de ce rapport affectif entre un individu et un lieu puisque ce sont elles qui font émerger peu à peu ces liens qui unissent un individu à un lieu.

D’autre part, la notion d’affectif –composante du rapport affectif – tient compte du milieu culturel dans lequel vit l’individu et dont il est, dans une certaine mesure, dépendant. Parallèlement, la dimension temporelle peut créer, fabriquer, générer un lien affectif entre l’individu et le lieu dans lequel il vit. Cette dimension peut également faire évoluer ce lien puisqu’en fonction de la durée depuis laquelle l’individu vit dans son quartier, le sentiment qu’il éprouve envers ce dernier peut se transformer, que ce soit de manière négative (il aime moins son quartier qu’avant) ou de manière positive (il aime plus son quartier maintenant qu’auparavant). Suite à cette première réflexion sur le rapport affectif aux lieux de vie urbains, il serait intéressant de savoir si le rapport affectif à une entité urbaine spécifique, à savoir ici le quartier (défini plus loin dans le rapport), peut être distinct des autres entités. Pour cela, il semble nécessaire de s’attacher aux interactions qu’il peut y avoir entre un individu et son quartier. Nous cherchons ici à savoir si la composante « urbanité » est définie de la même manière pour un quartier que pour un autre lieu de vie urbain. En effet, l’urbanité définie précédemment par Béatrice Bochet fait référence à la ville. Mais qu’en est-il du quartier ? Les liens sociaux existant dans la ville sont-ils les mêmes que dans le quartier ? A première vue, on pourrait penser que le quartier, qui est une entité intégrante à la ville peut présenter les mêmes liens sociaux puisqu’il est le « dédoublement » de la ville à une échelle inférieure. Pourtant, le quartier ressort bien souvent comme une entité indépendante de la ville de par son identité propre, ses caractéristiques historiques. D’ailleurs, on dit bien souvent que ce sont les quartiers qui font la ville et non pas le contraire.

Encore mieux, certaines personnes connaissent une ville car elles connaissent l’un de ses quartiers « réputés », ou bien encore certaines connaissent un quartier mais pas la ville dans laquelle il s’insère. Ainsi pourrait-on penser que le rapport affectif d’un individu à un quartier peut être différent du rapport affectif d’un individu à la ville dont le quartier est issu. De cette manière, il semblerait que les notions d’urbanité et d’aménités soient différentes pour le quartier. Comme nous venons de le dire, les liens sociaux qui « existent ou se créent dans la ville » sont spécifiques à la ville et donc différents pour le quartier. Un individu qui aime son quartier parce qu’il y vit depuis son enfance, mais qui n’aime pas sa ville pour X raisons, développera un rapport affectif à son quartier qui sera différent de celui envers sa ville. Ce rapport sera logiquement qualifié « positivement » pour son quartier et « négativement » pour sa ville. De la même manière, une partie des aménités définies précédemment par Béatrice Bochet seront communes à la ville et au quartier, et d’autres seront spécifiques à la ville ou au quartier. Par exemple, un quartier offrira à ses habitants une ambiance ou une atmosphère spécifique qui sera différente de l’ambiance ou atmosphère générale de la ville. En revanche, cette remarque semble contradictoire en ce qui concerne les aspects matériels puisqu’un équipement public qui se trouve .

 

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