Limites liées à la revue de littérature

Limites liées à la revue de littérature

Cette seconde section présente les limites de ce travail, seront évoquées successivement les limites liées aux jalons chronologiques de cette recherche : la revue de littérature, l’étude qualitative, l’expérimentation de laboratoire et l’étude quantitative. Limites liées à la revue de littérature La nature de ce travail est exploratoire. Partant d’une conjecture intuitive sur le rôle probable de l’affectif dans les prises de décisions des investisseurs en equity crowdfunding, une première revue de littérature dans le champ de la finance entrepreneuriale (incluse dans le chapitre 1) nous a convaincu de l’existence d’un ‘gap’ entre les raisons invoquées pour rendre compte des choix de projets par les investisseurs, centrées sur la dimension cognitive du choix et le dualisme cognitif / affectif qui nous semble plus pertinent car potentiellement doté d’un pouvoir explicatif plus grand. Le cheminement intellectuel de cette recherche nous a alors naturellement entrainé hors des sentiers battus de la finance. Aussi, le second temps de notre revue de littérature (chapitre 2) a vu s’élargir le périmètre des champs de la connaissance explorés, d’abord aux disciplines des sciences de gestion puis au-delà, en puisant aux sources des sciences humaines avec la psychologie cognitive et la psychologie sociale. La modélisation proposée est le fruit de ce travail de recherche théorique transversal. La démarche intégrative qui a prévalue a permis d’aboutir à un modèle synthétique dont les variables sont transposées à la finance depuis des champs plus ou moins éloignés. Par conséquent une faiblesse de l’étape théorique, corollaire de cette démarche transversale et synthétique a trait au manque de profondeur accordé à certains construits qui mériteraient un effort centré sur une opérationnalisation plus fine.

C’est en particulier le cas pour la variable intérêt, à la fois parce qu’elle est transposée de la psychologie cognitive appliquée aux sciences de l’éducation mais aussi parce que nos travaux révèlent son importance. Conscient de ce point, nous pensons néanmoins que note démarche abductive d’enrichissement des construits par le terrain a partiellement atténué cette lacune. De la même façon, si la transversalité de ce travail a permis de produire une théorie originale (la théorie du matching affectif), celle-ci nécessite des approfondissements aussi bien dans sa formulation que pour son un ancrage théorique. Une seconde critique légitime peut être faite à propos du caractère à priori déséquilibré de notre modèle explicatif. Celui-ci ne compte qu’une seule variable représentative de la dimension cognitive (la qualité perçue du signal) contre quatre variables pour la dimension affective (congruence axiologique, l’intérêt, la familiarité et la réaction affective), la variable confiance étant de nature mixte. Cette modélisation asymétrique n’expose-t-elle pas à un biais ? Tout d’abord, l’objet de notre recherche étant centré sur l’explication des choix par leur dimension affective, il était naturel d’identifier les variables qui nous semblaient pertinentes à participative. Il s’agit également d’une plateforme généraliste, cependant, une proportion conséquente des projets proposés relève de la thématique du développement durable et plus spécialement de l’environnement.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, la répartition des projets financés dans les 4 catégories possibles, environnement, santé, numérique, alimentation, est respectivement de : 62, 19, 35 et 19 projets. Par conséquent, ces données ne sont-elles pas une représentation biaisée de la réalité qui fausse la validité interne de ce travail ? Nous reconnaissons que cette surreprésentation des projets à caractère environnemental a pu influencer notre jugement sur le poids des motivations non financières dans le choix des investisseurs et renforcer notre croyance à priori sur un investissement plus affectif que cognitif. Pour autant, nous avons la conviction qu’il s’agit là d’une question de degré car, même réduite au sous-ensemble des projets des classes ‘santé’ et ‘numérique’ de la plateforme, c’est à dire des projets les plus éloignés du concept de développement durable, l’analyse des verbatim atteste de la pertinence des variables du modèle. Limites liées au traitement des données La lecture flottante et l’analyse de contenu thématique manuelle ont été réalisés par un seul chercheur ce qui est préjudiciable à la fiabilité des résultats. L’intersubjectivité contradictoire eut permis de tendre vers davantage d’objectivité et ainsi améliorer la validité interne des résultats. Néanmoins, l’exécution de routines de lexicométrie (intensité lexicale, cooccurrence et concordances) a pu limiter ce risque par le caractère objectif de ces outils. Enfin, si nous n’avons pas triangulé par croisement plusieurs sources d’information, notre démarche d’aller-retour entre terrain et théorie nous a permis de corroborer les résultats issus d’inférences abductive.

 

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