L’importance de l’interprétariat dans la prise en charge des patients migrants

L’importance de l’interprétariat dans la prise en charge des patients migrants 

Hultsjö, S., Berterö, C., Arvidsson, H., & Hjelm, K. (2011), démontrent qu’il est important que les équipes soignantes puissent avoir accès à des interprètes professionnels qui ne soient pas issus de la même communauté, mais qui partagent le même dialecte. Sandhu, S., Bjerre, N., Dauvrin, M., Dias, S., Gaddini, A., Greacen, T., … & Priebe, S. (2013), partagent le même le même avis, il est nécessaire d’avoir à disposition une organisation proposant des interprètes qualifiés et entraînés afin de lever les barrières de langages rencontrées par les soignants. De plus, l’interprète engagé ne doit pas être issu du même groupe communautaire ou social afin de ne pas stigmatiser le patient.

Il est recommandé par Nicholas (2006), d’établir puis de maintenir un lien entre les équipes soignantes et les interprètes afin de pouvoir répondre au plus vite à une situation de crise et de pouvoir, ainsi, prévenir certains risques (risque suicidaire, agitation etc.). L’étude de Bischoff, A., Bovier, P., Rrustemi, I., Gariazzo, F., Eytan, A., & Loutin, A. (2003), revient également sur l’importance de cette compréhension mutuelle. En effet, la communication était jugée comme pauvre par les infirmières dans la moitié des entretiens avec des patients originaires des Balkans, des pays de l’Est et du Moyen-Orient. L’utilisation d’interprètes certifiés a permis de récolter davantage de données en lien avec les expositions traumatiques ainsi que les symptômes de la maladie, ce qui permet de ne pas omettre un diagnostic.

En effet, selon Sandhu et al. (2013), une communication claire et cohérente est considérée comme essentielle, en particulier dans les services de santé mentale afin de poser un diagnostic ne négligeant aucun aspect du patient. Comme identifié par ces mêmes auteurs, un entretien peut être difficile à mener sans interprète, car les observations pouvant aider à la pose du diagnostic ne peuvent pas directement être communiquées et donc contrôlées avec le patient. De plus, en psychiatrie, afin de renforcer la relation, la compréhension entre les soignants et les patients est essentielle. Il est préférable d’employer un interprète certifié qu’un membre de l’équipe bilingue sans formation car les erreurs d’interprétation sont fréquentes et doublent en comparaison à celles de l’interprète. De plus, le recours à un membre de la famille afin de traduire crée un inconfort chez les patients concernés car ceux-ci ne souhaitent pas faire souffrir leur famille ni être stigmatisés par cette dernière. Pourtant, à cause de contraintes institutionnelles et financières, le recours à un traducteur sans qualifications se produit encore fréquemment.

Focus groupe 

Les résultats de l’étude de Simich, L., Maiter, S., Moorlag, E., & Ochocka, J. (2009), relèvent qu’il est souvent difficile pour les patients atteints d’une maladie mentale de s’exprimer à son sujet. Le but des focus groupes est donc de stimuler la discussion ce qui aide à identifier les problèmes spécifiques ainsi que les solutions et stratégies envisageables. Ce type d’intervention permet de dégager les représentations et les croyances culturelles des participants et de partager leurs croyances. Il ressort également que pour les participants à ce groupe de discussion, leurs expériences en lien avec la santé mentale n’avaient pas uniquement un lien avec leurs croyances et leurs représentations mais elles étaient également rattachées à des aspects sociaux et systémiques. En effet, les sources de leur détresse mentale pouvaient tirer leurs origines de leur lutte pour s’adapter en tant qu’immigrant. Les focus groupes peuvent aider les soignants à comprendre les valeurs communautaires, les forces, les faiblesses et les inégalités sociales qui aident ou entravent la promotion de la santé mentale et l’accès aux services appropriés pour les différentes communautés ethnolinguistiques.

Modèle explicatif 

Selon Nicholas (2006), les interactions thérapeutiques entre le demandeur d’asile et l’infirmière des urgences doivent être comprises à la lumière du modèle explicatif de Kleinmann permettant la prise en charge de la conscience culturelle dans les soins. Grâce à ce modèle les infirmières peuvent comprendre la signification des symptômes que donnent les requérants d’asile à leur maladie. L’étude de O’Mahony et Donnelly explique que pour comprendre les comportements de santé des femmes immigrantes, il faut comprendre leurs conceptualisations de la santé et de la maladie tout comme leurs connaissances et leurs valeurs culturelles qui pourraient influencer leurs expériences de santé, à l’aide du modèle explicatif de Kleinmann. Cette façon d’intervenir au côté des patients migrants serait la solution pour reconnaître que des différents points de vue en lien avec la santé et la maladie peuvent être apportés par la rencontre entre le soignant et le patient. L’utilisation du modèle de Kleinmann selon l’étude citée précédemment influence leurs perspectives et leurs capacités à entrer en contact avec des services de santé mentale. En reconnaissant les significations attribuées à des événements vécus dans le cadre de l’expérience des femmes immigrantes, il est aisé de comprendre l’importance des ces derniers et comment les comportements de ces patientes peuvent en être influencés.

L’étude rédigée par Napo, F., Heinz, A., & Auckenthalter, A. (2012), démontre que l’utilisation du modèle explicatif de Kleinmann joue un rôle important dans la résilience chez les patients. Elle confirme également le rôle éminent de l’influence des modèles explicatifs individuels et culturels sur l’expression des symptômes ainsi que sur les interactions sociales et les attentes du patient envers la thérapie. Ce modèle explicatif soutenu dans ce cas là par des croyances communes permet au patient ainsi qu’à sa famille de lutter ensemble contre la maladie. Les experts maliens réaffirment ce résultat en soulignant que les professionnels ne devraient pas ignorer l’influence de la culture sur la maladie et plutôt intégrer les modèles explicatifs locaux et traditionnels en lien avec la souffrance comme étant des ressources importantes pour le traitement thérapeutique des patients, cela inclut le respect des soins traditionnels qui ont été tous nommés par les patients maliens comme des étapes inévitables pour leur rétablissement.

L’importance de l’implication des familles et des compétences culturelles

Dans la plupart des études sélectionnées, la place de la famille dans le traitement des patients semble très importante. En effet, dans Hultsjö et al. (2011), les résultats démontraient clairement l’importance d’intégrer la famille du patient atteint dans sa santé mentale dans le processus thérapeutique. Effectivement 72,1% des participants pensent qu’il est très important que les soignants prennent en considération la famille quand cette dernière recherche des soins pour un de ses membres. 76,7% des participants pensent que les familles devraient être autorisées à exprimer leur état d’esprit et dans quelle mesure, elles auraient besoin de soutien. Un autre aspect appuyant l’importance de l’intégration des familles dans le processus de soins serait celui de la stigmatisation.

Table des matières

1 Introduction 
2 Problématique 
3 Question de recherche 
3.1 PICOT
4 Concepts théoriques 
4.1 Migration
4.2 Schizophrénie
5 Cadre conceptuel : le modèle transculturel de Purnell 
6 Méthodes 
6.1 Équation de recherche et base de donnée
6.2 Articles scientifiques retenus
6.3 Critères de selection
7 Présentation des articles 
7.1 Résumé des articles
8 Présentation Tabulaire des resultats 
8.1 Synthèse des résultats
8.1.1 L’importance de l’interprétariat dans la prise en charge des patients migrants
8.1.2 Focus groupe
8.1.3 Modèle explicatif
8.1.4 L’importance de l’implication des familles et des compétences culturelles
8.1.5 Relation soignant/soigné (sensibilité culturelle/intégration/soins culturel). L’influence
des croyances/représentations ainsi que des pratiques spirituelles
9 Discussion et Perspective 
9.1 Lecture des résultats à la lumière du modèle transculturel de Purnell
9.2 Mise en perspective avec la recension des écrits de la problématique
9.3 Limites du travail
9.3.1 Limites du travail de Bachelor
9.4 Recommandations pour la pratique en Suisse et implication pour la recherche
10 Conclusion

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