Lombalgie non spécifique

La lombalgie non spécifique se défmit comme étant une douleur localisée entre la 12ème côte et le plis glutéal, avec ou sans douleur descendant au niveau des jambes. Dans la majorité des cas, aucune cause spécifique ne peut être associée à l’apparition de la douleur. Un épisode de lombalgie ai gue est caractérisé par une apparition subite précédée par un minimum de 6 mois sans douleur et doit durer moins de 6 semaines. Pour être considérée chronique, la douleur doit persister depuis plus de 3 mois ou apparaitre de façon récurrente à l’intérieur de 6 mois (Krismer, van Tulder, Low Back Pain Group of the et Joint Health Strategies for Europe, 2007).

Épidémiologie et impacts économiques. Selon Statistiques Canada, environ 4 personnes sur 5 expérimenteront un ou plusieurs épisodes douloureux au niveau de la région lombaire au cours de leur vie (Compton, 2011), et le pourcentage de la population qui présentera une chronicisation à vie de ces douleurs est estimé à environ 15% (Manchikanti, 2000). La lombalgie est un problème de santé majeur en occident puisqu’ elle entraine des répercussions sur divers aspects de la vie chez les personnes atteintes(i.e. : effet au niveau de la capacité à travailler, pouvant entrainer à la fois des problèmes sur les plans émotionnel et financier (Mathew, Singh, Garis et Diwan, 2013)). La lombalgie chronique non spécifique représente en effet la première cause d’incapacité au travail chez les moins de 45 ans et la troisième chez les plus de 45 ans. Les incapacités au travail ainsi que les congés de maladie reliés aux lombalgies ont un impact socioéconomique important, notamment causé par les coûts directs et indirects engendrés, pouvant atteindre jusqu’à 50 milliards de dollars par année selon le pays (Fujii, Matsudaira et Oka, 2013). De plus, de la totalité des patients présentant un cas de lombalgie, l’impact de ceux développant une chronicisation des douleurs lombaires ainsi qu’une incapacité reliée à celles-ci est nettement supérieur à celui des patients présentant un cas de lombalgie ai gue (Becker, Held, Redaelli, Strauch, Chenot, Leonhardt, Keller, Baum, Pfingsten, Hildebrandt, Basler, Kochen et Donner-Banzhoff, 2010).

Facteurs de risque. Bien que de plus en plus de facteurs de rIsque soient identifiés, les causes exactes de la récidive d’ épisodes douloureux sont encore méconnues. Toutefois, certaines théories permettent de mieux prédire qui sera susceptible d’entrer dans le cercle de la chronicisation de la douleur et éventuellement empêcher ou limiter les impacts de celle-ci. Machikanti et coll. (2009) ont recensé dans une revue de la littérature les principaux facteurs de risque associés à la chronicisation des douleurs lombaires. Au niveau psychologique, on note certains facteurs tels que la kinésiophobie, le catastrophisme, l’insatisfaction au travail, la dépression et l’anxiété. Sur un plan physique, les antécédents de lombalgie, l’obésité, l’âge avancé, la posture au travail et la manutention de charges lourdes peuvent influencer la récidive d’épisodes douloureux et potentiellement la chronicisation des douleurs lombaires (Manchikanti, Singh, Datta, Cohen, Hirsch et American Society of Interventional Pain, 2009) (Fayad, Lefevre-Colau, Poiraudeau, Fermanian, Rannou,Wlodyka Demaille, Benyahya et Revel, 2004).

Dernièrement, un autre aspect plus physiologique a été investigué, soit la relation entre le niveau de «stress hormonal» et les douleurs chroniques dont fait partie la lombalgie chronique non spécifique (Sudhaus, Fricke, Stachon, Schneider, Klein, von During et Hasenbring, 2009). Les résultats semblent mettre en lumière une différence au niveau hormonal entre les participants ne présentant aucune douleur chronique et les participants aux prises avec des douleurs chroniques au bas du dos.

Mécanique lombo-pelvienne
Mouvement lombo-pelvien. Un protocole fréquemment utilisé en recherche pour différencier les sujets lombalgiques des sujets sains consiste en une tâche de flexion et extension du tronc. Cette tâche permet à la fois d’observer la stratégie utilisée pour effectuer le mouvement à l’ aide de la cinématique, mais également le recrutement musculaire au niveau des érecteurs du rachis à l’ aide de l’électromyographie de surface. Les différences observées entre les personnes saines et les personnes lombalgiques se situent au niveau de la contribution de la hanche et du dos à la flexion et à la présence ou l’ absence du maintien de la contraction musculaire en flexion complète.

Au niveau de la cinématique, Esola et coll. (1996) ont mesuré la contribution de la hanche (H) et de la région lombaire (L), (ratio LIH), lors d’une tâche de flexion du tronc. Au total chez des participants sans problématique musculosquelettique, ils ont observé une amplitude de mouvement de 1100 en flexion, 40 0 au niveau lombaire et 70 0 à la hanche. Le patron de flexion a été décortiqué en trois phases, soit: 1) Début de flexion, 2) flexion moyenne, 3) fin de flexion. Le ratio LlH pour le début de flexion comprend une plus grande contribution de la région lombaire alors que pour la phase moyenne de flexion, une contribution égale entre la hanche et le dos a été observée. Finalement, pour la phase de flexion fmale, la hanche a une plus grande contribution que la région lombaire. Chez des personnes présentant des douleurs lombaires, la littérature montre que la contribution du dos par rapport à la hanche lors de la phase de flexion est plus importante (Esola, McClure Pw Fau – Fitzgerald, Fitzgerald Gk Fau – Siegler et Siegler, 1996), (Hasebe K Fau – Sairyo, Sairyo K Fau – Hada, Hada Y Fau – Dezawa, Dezawa A Fau – Okubo, Okubo Y Fau – Kaneoka, Kaneoka K Fau – Nakamura et Nakamura, 2014). En ce qui à trait à l’amplitude de mouvement totale, il a été démontré que les personnes lombalgiques présentent une amplitude de mouvement diminuée par rapport aux sujets sains (Laird, Gilbert, Kent et Keating, 2014).

Table des matières

I. INTRODUCTION
Lombalgie non spécifique
Définition
Épidémiologie et impacts économiques
Facteurs de risque
Mécanique lombo-pelvienne
Mouvement lombo-pelvien
Phénomène de flexion-relaxation
Stress chez les travailleurs
Mesure du stress physiologique: le cortisol
Sécrétion de cortisol en réponse au réveil..
Axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien
Axe hypotha1amo-hypophyso-surrénalien et stress aigue
Stress et douleurs chroniques..
Hypocortisolémie et hypercortiso1émie
II. RECENSION DES ÉCRITS
Problématique
III. MÉTHODOLOGIE
Population.
Expérimentation
Protocole expérimental..
Seuil de perception et de tolérance à la douleur
Courbe intensité-réponse
Contre-irritation
Tâche de flexion-extension du tronc
QuestIonnaIres
Évaluation du stress physiologique
Sécrétion de cortisol en réponse au réveil
Prélèvements de salive
Matériel de laboratoire
Contrôle des variables
Analyse des données
Électromyographie
Cinématique lombo-pelvienne
Sécrétion de cortisol en réponse au réveil
Questionnaires psychologiques
Analyses statistiques
IV. RÉSULTATS
Statistiques de groupes et comparaisons de moyennes
Relation entre le cortisol salivaire et les variables psychologiques,
l’activation musculaire et le mouvement
V. DISCUSSION
Rappel des objectifs et hypothèses
Comparaison entre le groupe lombalgique et le groupe contrôle
Facteurs psychologiques entre les groupes
Cinématique lombo-pelvienne
Activation musculaire de la région lombaire
Cortisol – Comparaisons au sein du groupe expérimental
Stress physiologique et facteurs psychologiques
Stress physiologique et cinématique lombo-pelvienne
Stress physiologique et activation musculaire
Limites de l’ étude..
VI. CONCLUSION.

Cours gratuitTélécharger le document complet

 

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *