L’Ordonnance sur la Protection contre le Bruit (OPB)

Cours cartographier le bruit routier, tutoriel & guide de travaux pratiques en pdf.

L’Ordonnance sur la Protection contre le Bruit (OPB)

Pendant longtemps, il revenait aux citoyens de respecter les bons « usages » et de « s’abstenir de tous agissements au détriment du voisin » (LAGUERRE ; 1991 ; 42). Puis, durant le XXème siècle, certaines règles ont vu le jour en Suisse comme la valeur limite d’émission pour véhicules (depuis 1952) et d’avions (1971). D’autres mesure comme l’interdiction aux camions de rouler pendant la nuit ont été instaurées (LAGUERRE ; 1991 ; 44).
Cependant, la Confédération ne se préoccupe légalement des nuisances sonores que depuis l’adoption d’un article constitutionnel datant de 1971. Cet article attribue une compétence fédérale en matière de protection de l’environnement. Puis, le 15 décembre 1986, a été adopté une Ordonnance sur la Protection contre le Bruit (OPB). Elle fixe des seuils de valeurs limites d’immission selon les zones de sensibilité préalablement définies, de telle manière à assurer le bien-être de la population. L’OPB impose ainsi aux cantons de prévoir un programme d’assainissement afin de respecter les limites déterminées. Ces mesures d’assainissement obligent notamment les propriétaires à effectuer des isolations acoustiques des bâtiments dits « problématiques » (insonorisation des fenêtres, …) (BEUCHAT ; 1998 ; 10).
Cette Ordonnance sur la Protection contre le Bruit intervient sur trois échelons différents (se complétant les uns les autres): (LAGUERRE ; 1991 ; 44).
1) La restriction du bruit à la source en limitant les émissions.
2) Aménager des éléments sur le territoire (ex. parois de protection contre le bruit) et planifier le trafic au niveau de l’aménagement du territoire.
3) Installer des mesures de protection passive contre le bruit chez les personnes touchées par les immissions sonores (ex. fenêtres anti-bruit).
Lorsque les valeurs limites sont dépassées au niveau des immissions, la Confédération accorde des subventions afin d’assainir les installations visées. Ces montants sont prélevés sur les droits de douane et les suppléments perçus sur les carburants (LAGUERRE ; 1991 ; 45).

Le Service de la Protection contre le Bruit et les Rayonnements non Ionisants (SPBR)

Le service de la protection contre le bruit et les rayonnements non ionisants (SPBR) fait partie du département de la sécurité, de la police et de l’environnement (DSPE). Pour ce qui concerne le bruit, le SPBR cherche à contrôler et à gérer les nuisances sonores, notamment liées aux systèmes de transport, aux chantiers et aux établissements publiques. Pour ce faire, le service se base sur l’Ordonnance sur la protection contre le bruit (OPB) et s’occupe, entre autres activités, de faire des expertises, préaviser les autorisations de construire, contrôler les établissements publiques et enfin, mettre en oeuvre et à disposition le cadastre du bruit routier du canton de Genève.
Ainsi, l’OPB fixe des valeurs limites d’exposition au bruit pour les principaux types de bruit (routier, ferroviaire, aérien, industriel et installations de tir). Ces valeurs sont différentiées selon le jour ou la nuit et selon quatre degrés de sensibilité (zones de détente, zones d’habitations, zones mixtes et zones industrielles). Voici la carte des degrés de sensibilité (pour les valeurs « jour ») pour le canton de Genève.
Figure 1 : Les degrés de sensibilité au bruit selon l’OPB (carte réalisée lors d’un précédent travail, mai 2008)
DS I. Zones qui requièrent une protection accrue contre le bruit: zones de détente
DS II. Aucune entreprise gênante n’est autorisée: zones d’habitation
DS III. Zones où sont admises des entreprises moyennement gênantes : zones d’habitation et artisanales, et les zones agricoles.
DS IV. Les zones où sont admises des entreprises fortement gênantes: zones industrielles.
Comme il a été dit précédemment, le SPBR effectue la cadastre du bruit routier du canton de Genève. Il est basé en fonction des ampleurs de dépassements des niveaux de bruit par rapport aux degrés de sensibilité. Les principaux axes routiers ont été mesurés et évalués pour ensuite mettre en exergue – dans le cadastre routier
– les bâtiments qui font l’objet d’un dépassement de valeur d’immission. La mise à jour du cadastre est effectuée si un nouveau quartier voit le jour ou si le trafic a été fortement modifié à un endroit ; incluant des modifications définitives telles que de nouveaux feux de signalisation, un nouveau revêtement de sol, un nouveau rond-point, etc (GOUNEAUD ; 2009 ; 4).
Le cadastre routier est cartographié selon un mode de représentation en deux dimensions. Les résultats obtenus sont le fruit de calculs effectués au point de réception des immissions provenant de sources linéaires (les routes). Ces résultats se basent sur une première couche de mesure de bruit (points). À partir de cette couche sont établies les routes (émissions). Et enfin, les façades prises en considération sont celles qui sont touchées par les rayons de bruits émanant des routes (immissions). Le point de calcul se situe à mi-hauteur de la façade (partie sensible au bruit), sachant que la hauteur est limitée à 10 mètres (GOUNEAUD ; 2009 ; 6). Les résultats ainsi obtenus sont représentés géométriquement sous forme de ligne, en tenant compte du code couleur officiel : violet (plus de 70 dB(A)), rouge (plus de 65 dB(A)), orange (plus de 60 dB(A)) et jaune (plus de 55 dB(A)).
Voici un extrait du cadastre du bruit routier.
Figure 2 : Extrait du cadastre routier, réalisé par le SPBR

Cartographie de l’ambiance sonore des espaces publics genevois

Introduction

La perception d’une ambiance est pluri-sensorielle car elle combine nos cinq sens (ex. images, odeurs, température, courants d’air, etc.). Selon Augoyard (in ARLAUD; 1996; 9), l’ambiance est constituée à la fois des conditions extérieures agissant sur l’individu (signaux physiques repérables dans l’espace) et également des perceptions sensibles et des usages des sujets ainsi que des représentations sociales et culturelles. Donc, le bruit n’est pas seulement un élément chiffrable, il est également une perception personnelle et subjective. De plus, le paysage sonore est considéré comme une caractéristique indissociable de la vie en ville.
L’approche quantitative permet de résoudre de nombreux problèmes, tels que le repérage de situations critiques et la réponse aux exigences légales. Mais elle néglige d’autres aspects et n’offre qu’une compréhension partielle de la réalité sonore. C’est pourquoi, il est important d’associer une approche qualitative pour tenir compte des aspects non identifiables par l’approche quantitative. Un des procédés utilisés comme outil de communication est l’écriture. C’est un moyen de communication qui permet de différencier divers aspects de l’analyse sonore d’un lieu (ARLAUD; 1996; 6). Cependant, un écrit à lui seul ne permet pas d’avoir une représentation précise de l’ambiance sonore. C’est pourquoi l’adéquation des observations écrites à une représentation cartographique semble intéressante et importante pour clarifier les résultats analysés, de manière plus opératoire6.
Toutefois, la cartographie de l’ambiance sonore a ses limites car d’une part, la représentation cartographique impose un temps arrêté, alors que l’environnement sonore n’est perceptible qu’en fonction du temps qui passe (secondes, jours de la semaine, saisons, jours fériés, etc.). D’autre part, la carte ne comporte que deux dimensions alors que le son se propage dans toutes les directions, incluant de ce fait la 3ème dimension (ARLAUD; 1996; 16).

Contexte

Pour ce travail sur l’ambiance sonore, treize espaces publics ont été choisis.
Les espaces publics sélectionnés sont les suivants :
– Squares Bd. D’Yvoy (deux espaces publics différents)
– Parc Gourgas
– Square rue Dancet, rue Moulins-Raichlen
– Place des Augustins
– Croisement Bd. Emile Jaques-Dalcroze et Bd. des Philosophes
– Croisement Bd. Emile Jaques-Dalcroze et rue de l’Athénée
– Croisement Bd. Emile Jaques-Dalcroze et rue Charles Galland
– Parc des Bastions
– Croisement Bd. James-Fazy et Quai du Seujet
– Parc des Acacias
– Square rue Ernest-Bloch; route Frontenex; Av. William-Favre
– Croisement Bd. des Promenades et Av. Vibert
Les mesures ont été prises durant les mois d’août et de septembre 2009 par une stagiaire engagée par le SPBR. Pour chaque espace public étaient définis différents points de mesures. Son travail a consisté à se rendre dans les treize espaces publics, à deux reprises (à des journées et à des heures différentes). Le sonomètre était placé à 1,5 mètres du sol et mesurait le niveau de bruit ambiant pendant 15 minutes. Entre-temps, la stagiaire inscrivait ses impressions sur l’ambiance sonore du lieu pour ainsi apporter une dimension « subjective » aux mesures « objectives ».
Source des bruits :
Les bruits routiers sont assez faibles et proviennent de la rue surplombant le parc qui est assez éloignée mais plutôt bruyante, et aussi de la rue attenante, nettement plus proche mais bien moins fréquentée. L’endroit est très calme.
On entend les gens, les voix, les pas. On perçoit les chants des oiseaux et même leurs mouvements dans les arbres, lorsqu’ils font bouger les branches. C’est un endroit très agréable, ensoleillé, assez vivant sans être trop bruyant.
Son par minute :
3e minute : sirène + camionnette
6e minute : camion
9e minute : klaxon
11e minute : klaxon + bande d’enfants
14e minute : groupe de jeunes qui font du jogging + touristes + camion dans le parc.
C’est à partir de ces données que j’ai ensuite pu créer sur ArcMap un nouveau projet représentant les ambiances sonores des divers espaces publics concernés.

Cours gratuitTélécharger le cours complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *