MAILLAGE TEMPOREL

MAILLAGE TEMPOREL

CAMPAGNE DE MESURE

Dans le cadre de l’étude du maillage temporel puis du maillage spatial (§ 4) nous avions besoin de réunir des lieux présentant des ambiances sonores différentes mais que l’on pourrait qualifier de « typiques ». Si Paris regorge de sites aux ambiances sonores très variées nous devions cependant faire face à certaines contraintes, notamment pour l’étude du maillage spatial (§ 4), à savoir regrouper des ambiances sonores différentes (parc, boulevard, école, rue piétonne, marché, etc.) sur une distance raisonnablement réduite. Suite à de nombreuses visites de sites et en concertation avec la ville de Paris, Bruitparif et l’Université de CergyPontoise nous avons sélectionné deux sites d’étude à Paris. Le premier se trouve dans le 12ème arrondissement et le second dans le 5ème arrondissement. Pour réaliser l’étude du maillage temporel, nous avons pu déployer six stations de mesures fixes, quatre dans le 12ème arrondissement et deux dans le 5ème arrondissement. Ces six points de mesure correspondent à des ambiances sonores a priori différentes (parc, boulevard, école, marché, etc.). Le premier point de mesure se situe dans le parc de Bercy et correspond à une ambiance typique de parc urbain. Le deuxième emplacement se trouve à la limite visuelle du parc et d’un boulevard. Il s’agit du boulevard Joseph Kessel. Ce boulevard est très utilisé et se compose de quatre voies de circulation dont deux dédiées aux bus. La troisième station de mesure a été fixée au niveau du carrefour entre le boulevard Joseph Kessel et la rue de Pommard. A cet endroit, l’ambiance sonore est a priori semblable à un boulevard mais compte tenu des feux de signalisation, les flux de trafics s’en trouvent modifiés. Enfin, dans le 12ème arrondissement, le quatrième lieu de mesure se trouve dans la rue de Bercy. Il s’agit d’une rue circulée avec une voie unique. La station de mesure a été placée sur un réverbère à proximité d’une école afin de capter une ambiance sonore liée à cet établissement scolaire. Concernant le 5ème arrondissement, le point de mesure n°5 se situe rue de l’Epée de Bois. Il s’agit également d’une voie unique circulée dont les caractéristiques sont proches de la rue de Bercy. Là encore, la station de mesure fixe a été placée à proximité d’une école. Enfin, le dernier lieu d’étude se trouve au bas de la rue Mouffetard, au niveau de la place sur laquelle se tient régulièrement un marché alimentaire. La rue Mouffetard étant pour sa part une rue piétonne où seuls quelques deux roues et quelques véhicules autorisés peuvent parfois circuler. Le Tableau II regroupe pour chacun des points de mesure la dénomination utilisée, l’adresse, le numéro d’identification du réverbère sur lequel la station de mesure a été fixée ainsi que la ou les ambiances sonores correspondantes (a priori). Un plan avec la localisation exacte de chaque point de mesure est également donné Figure 11 et Figure 12.Pour le point de mesure n°1 situé dans le parc de Bercy (SEU) nous avons utilisé une station de mesure déjà mise en place et exploitée par le Service de l’Ecologie Urbaine de la ville de Paris. Il s’agit d’une station de mesure 01dB-Metravib de type Oper@-Ex. En ce qui concerne tous les autres lieux, ils ont nécessité le déploiement de stations de mesures autonomes en énergie. Il s’agit de stations de mesure solaires LadyBird® développées par la société Azimut Monitoring. Ces stations de mesure ont donc été fixées sur des réverbères  publics, après autorisation de la ville de Paris, à une hauteur d’environ 4 mètres par rapport au sol, et ont mesuré le niveau sonore par pas de 1 seconde durant une période d’environ trois mois.

INDICATEURS 

A partir du niveau de pression acoustique LAeq,1s, plusieurs indicateurs acoustiques peuvent être calculés. Ces indicateurs constituent des descripteurs acoustiques des environnements sonores étudiés. Deux types d’indicateurs ont donc été calculés : d’une part des indicateurs énergétiques associés à un calcul d’une dose de bruit, et d’autre part des indicateurs événementiels associés au nombre d’événements émergeant significativement d’un certain niveau fixé pendant une période d’analyse. A partir des enregistrements de trois mois, tous les indicateurs ont été calculés pour six bases de données, correspondant aux six points de mesures, contenant des échantillons de différentes longueurs : 5 minutes (21502 échantillons), 10 minutes (10752 échantillons), 15 minutes (7168 échantillons), 20 minutes (5377 échantillons), 30 minutes (3585 échantillons) et 1 heure (1793 échantillons). Au total, les 50177 échantillons ont tous été caractérisés par 21 indicateurs acoustiques pour chaque lieu. Notons qu’aucun indicateur psycho-acoustique n’a été utilisé dans le cadre du maillage temporel. La durée de mesure relativement longue (trois mois) impliquait qu’il était difficilement possible de stocker le spectre et donc rendait la mesure de la sonie difficile. De plus, certaines études ont montré que la sonie pouvait être estimée de façon satisfaisante par la mesure du LAeq [NAMBA 2004]. Concernant les indicateurs comme l’acuité ou la rugosité, comme mentionné au paragraphe 2.1, ils ne sont pas apparus pertinents pour discriminer différents lieux [LAVANDIER 2003]. 

INDICATEURS EVENEMENTIELS

Si les indicateurs énergétiques sont utiles pour caractériser la qualité de l’environnement sonore, il arrive parfois que des indicateurs prenant en compte l’occurrence des événements sonores semblent plus pertinents pour traduire cette notion de qualité sonore. En ce sens, ce ne sont plus des indicateurs énergétiques seuls qui interviennent, mais des indicateurs temporels [BONNEFOND 2003]. Ainsi des indicateurs permettant de prendre en compte les événements tels que le NNEL > Lα qui est le nombre d’événements dépassant un seuil Lα ont été calculés pour différents valeurs de Lα. Afin de pouvoir comparer les différentes durées de mesure acoustique (1 h, 30 min, 20 min, …), ce nombre d’événements a toujours été ramené sur une durée de 5 minutes. Autrement dit, quelle que soit la durée de mesure acoustique, le nombre d’événements correspond au nombre moyen d’événements sur une durée de 5 minutes. On définit également le « Mask Index » MIL > Lα [BEAUMONT 2005] [CAN 2008] qui est le temps durant lequel les niveaux LAeq,1s dépassent la valeur seuil Lα. Il s’exprime en seconde ou en pourcentage de temps. Le seuil fixé pour Lα dépend des événements à caractériser. Lα peut également dépendre du LAeq,T tel que : LAeq,T + 10 dB(A) ou LAeq,T + 15 dB(A). De ce fait pour notre étude nous fixons les différentes valeurs de Lα : 75 dB(A), 80 dB(A), LA10, LAeq,T + 10 dB(A) et LAeq,T + 15 dB(A). L’ensemble des indicateurs événementiels calculés dans le cadre de l’étude du maillage temporel à partir des niveaux LAeq,1s sont synthétisés dans le Tableau IV. Ces indicateurs sont également calculés pour six durées d’analyse T (5 minutes, 10 minutes, 15 minutes, 20 minutes, 30 minutes et 1 heure) pour l’ensemble des données enregistrées. 

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