Morbidité et Mortalité des nouveau-nés au service de pédiatrie

La période néonatale (de la naissance à 28 jours de vie) est marquée par une grande fragilité des différents systèmes de régulation de l’homéostasie. [1] En effet selon l’OMS, sur les 30 millions de bébés qui naissent chaque année dans le monde, 8,1 millions meurent et la moitié de ces décès (environ 4 millions) surviennent pendant le premier mois de vie et un nombre égal est mort-né. La plupart de ces décès sont la conséquence de la mauvaise santé et de la déficience de l’état nutritionnel de la mère se conjuguant avec des soins insuffisants avant, pendant et après l’accouchement. [2] En Afrique, la mortalité néonatale est un véritable drame avec un taux à 90‰, le plus élevé de tous les continents, soit 40% du taux mondial. La grande majorité de ces décès néonataux en Afrique sont dus à 3 causes principales : l’asphyxie (40%) ; les faibles poids de naissance et la prématurité (25%); et les infections (20%). [2] Le taux de mortalité néonatale estimé à46‰ naissances vivantes en 2006 au Mali (E.D.S.IV), est passé à 34‰ naissances vivantes en 2012 (E.D.S.V).Toutefois, ce taux demeure parmi les plus élevés du continent. [3] A Bamako (Mali), dans une étude réalisée sur « le devenir immédiat des nouveau-nés référés de la maternité de H.G.T à l’unité de réanimation néonatologique de la pédiatrie de 2001 à 2005. », les 3 trois premiers motifs d’hospitalisation ont été : la souffrance cérébrale aigue (64,5%), l’infection néonatale (21,1%), puis la prématurité (9,6%). [4] Les risques de décès des jeunes enfants sont plus élevés en milieu rural qu’en milieu urbain (113‰ contre 64‰). Les résultats ont aussi mis en évidence un niveau de mortalité plus élevés dans la région de Sikasso que dans les autres (121‰ contre un minimum de 59‰ dans le district de Bamako). [3] Devant ces données la prise en charge adéquate du nouveau-né, en particulier le nouveau-né malade devient une priorité.

Adaptation à la vie extra-utérine

Pendant toute la durée de la gestation (10 lunaires soit 40 semaines), le placenta prend en charge les fonctions de respiration, d’échanges thermiques, de nutrition et d’épuration. L’embryon puis le fœtus se développe et mature progressivement jusqu’à devenir apte à assumer l’autonomie soudaine que réalise la naissance. Le passage brutal de la vie « aquatique» à la vie aérienne est certainement le plus spectaculaire impliquant de manière impérieuse la mise en jeu de la respiration et de la perfusion pulmonaire. Une adaptation immédiate est également indispensable en ce qui concerne la thermorégulation, les équilibres métaboliques, les fonctions rénale et digestive. La fonction immunitaire s’enrichit progressivement tandis que s’établissent les rythmes circadiens.

Les processus d’adaptation ne sont pas seulement représentés par des modifications physiologiques néonatales immédiates mais s’échelonnent sur plusieurs jours, semaines ou mois.

Adaptation respiratoire

Avant la naissance il existe pendant le « sommeil agité » des mouvements respiratoires qui n’interviennent pas dans l’hémostase. A la naissance, la survenue des premiers mouvements respiratoires et le clampage du cordon ombilical provoquent une série de phénomènes qui participent à l’adaptation du nouveau-né à la vie aérienne [7]. Le liquide pulmonaire dont la sécrétion avait déjà diminué quelques jours avant la naissance est en partie évacué par compression lors du passage à travers les filières génitales. Il est surtout résorbé par voie veineuse et lymphatique après la naissance. Le surfactant est libéré massivement dans la lumière alvéolaire par les pneumocytes de type II. Grâce à ses propriétés tensioactives, il stabilise les alvéoles et permet le maintien d’une capacité résiduelle fonctionnelle d’environ 30 ml/kg [8].

Adaptation circulatoire

Avant la naissance, la circulation fœtale se caractérise par l’existence de trois shunts; le foramen ovale, le canal artériel et le canal d’Arantius et par un fonctionnement en parallèle du ventricule droit et gauche. A la naissance, le clampage du cordon provoque la disparition du retour veineux ombilical ainsi la fermeture du canal d’Arantius. Sous l’effet de l’aération alvéolaire, les résistances pulmonaires chutent et la pression dans l’oreillette gauche devient supérieure à celle dans l’oreillette droite, entraînant la fermeture du foramen ovale. Cette augmentation des pressions systémiques permet un apport de sang oxygéné au niveau du canal artériel qui va subir une vasoconstriction puis une fermeture définitive. Ces modifications physiologique et anatomique s’effectuent au cours d’une période de transition de durée variable, au cours de laquelle ces phénomènes restent réversibles [7]. Le rythme cardiaque de base est de 180/mn au moment de la naissance, de 170/mn à 10mn ; 120-140/mn à 15 mn de vie. Il peut exister à l’état normal des variations brutales du rythme cardiaque durant les vingt-quatre (24) premières heures [9].

Adaptation thermique

In utero, la température du fœtus est supérieure à celle maternelle de 0,3 à 0,8°C. En post natal, le nouveau-né produit de la chaleur par thermogenèse, sans frissons (lipolyse de la graisse brune). Ainsi il est exposé au risque d’hypothermie. Ces pertes thermiques se font essentiellement par quatre mécanismes :

– La convection, qui dépend du gradient de température entre la peau du nouveau-né et l’air circulant autour de lui ;

– La conduction, par différence de température entre la peau du nouveauné et la surface sur laquelle il est posé. Elle depend de la conductibilité de cette surface ;

– La radiation, par échange de chaleur avec les parois froides de l’environnement ;

– L’évaporation, essentiellement par voies respiratoire et cutanée. La zone de neutralité thermique est la température extérieure optimale dans laquelle l’organisme a la plus petite dépense d’énergie.

Chez le nouveau-né, elle varie avec le terme, l’âge post natal et le poids.

Ainsi, au premier jour de vie, elle est de 36°C pour un nouveau-né de 1000 g, 35°C entre 1000 et 1500 g, 34°C entre 1500 et 2000 g, 33°C entre 2000 et 2500 g, 32°C au-delà de 2500 g [10].

Régulation glycémique

Elle est fonction de la masse grasse du nouveau-né, de ses réserves en glycogène et de l’équilibre entre le glucagon et l’insuline. A partir du clampage du cordon, le nouveau-né à terme est capable de mobiliser ses réserves en glycogène et de maintenir une glycémie supérieure à 0,40 g/l (2,3 mmol/l). La glycémie chute pour atteindre le niveau le plus bas, 1 heure après la naissance et se normalise 4 à 6 heures après, grâce à la glycogénolyse et néoglucogenèse, relayées par une alimentation précoce [11].

Adaptation digestive

Pendant la vie fœtale :
➤ Nutrition fœtale : Pendant la vie fœtale, la nutrition est de type hématogène assurée par voie Trans placentaire. Le glucose est l’aliment énergétique exclusif du fœtus. L’azote est apporté sous forme d’acides aminés qui sont utilisés pour la synthèse protéique, les acides gras ne traversent pas le placenta sauf peut-être les acides gras essentiels.
➤ Développement du tube digestif : Les premières ébauches digestives apparaissent vers la 8ème semaine de gestation. La maturation anatomique et fonctionnelle s’effectue progressivement des régions proximales vers les régions distales.
➤ Le fœtus est capable de succion et de déglutition. En fin de gestation, il déglutit jusqu’à 10 ml/h de liquide amniotique.
➤ L’absorption intestinale existe chez le fœtus et les éléments contenus dans le liquide amniotique sont en grande partie absorbés.
➤ Il n’y a pas de digestion.
➤ Le méconium se constitue et s’accumule dans le tube digestif. Il n’y a pas de transit et il n’ya émission de méconium qu’en cas de souffrance fœtale (Motiline).

Table des matières

I. INTRODUCTION
II. OBJECTIFS
III. GENERALITES
IV. METHODOLOGIE
V. RESULTATS
VI. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
VII. CONCLUSION

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