Nettoyage de livres contaminés

Le processus de décontamination et de nettoyage

Le processus complet a été décomposé ainsi : la société Dem1 est en charge du conditionnement des 650.000 ouvrages dans des cartons puis sur des palettes, puis de leur transport depuis Tours vers Gien (Loiret) où ils sont décontaminés par Stérylène et enfin, de leur retour à Tours. Stérylène assure la décontamination et la désinfection des ouvrages dans ses locaux. Une filiale de TEP, la société Vacuum Cleaner, enfin, dépoussière tous les livres un par un, dans des locaux prêtés par la municipalité, avant de les reconditionner dans l’attente de leur retour à la bibliothèque. La première étape après le transport des livres à Gien, dans les locaux de Stérylène, est leur décontamination à l’oxyde d’éthylène. Jean-Michel Gourbil, directeur des ventes de Stérylène, nous a expliqué le processus de décontamination. Les livres sont entreposés par lots de 18 palettes, dans leur conditionnement d’origine, à l’intérieur d’une enceinte de 50 m3. Progressivement, la température est portée entre 20 et 30° et l’humidité entre 50 et 60%. Les livres vont séjourner 8 heures dans cet espace, avant de connaître une dépression à 70 milibars pour éviter la propagation de l’éthylène et de l’azote après leur traitement. Une cellule d’aération dynamique de 18 palettes basée sur des cycles de mise sous vide permet une régulation de la température. Cet autoclave permet d’obtenir la désorption dans des délais inférieurs à 24 heures de produits difficiles tant par les matériaux utilisés que par la conception et le conditionnement des dispositifs. Stérylène est aussi équipé d’une capacité de stockage dynamique de plus de 100 m3 avec contrôle de la température et de l’hygrométrie particulièrement destinée à l’aération des archives et des collections des bibliothèques après traitement dans l’attente du seuil d’OER souhaité..

Les trois pires ennemis sont bien connus : poussières, moisissures et insectes

La poussière est le tout premier des ennemis, parce qu’elle a une action abrasive sur les matériaux, parce qu’elle peut être utilisée comme nourriture par les insectes et les moisissure. Enfin, elle héberge et véhicule d’éventuelles spores (moisissures invisibles à l’œil nu), se dépose sur toutes les surfaces : les collections, les rayonnages, les sols… Les spores sont ensuite disséminées très facilement par les mouvements d’air (passage des personnes, ménage approximatif, ventilation, climatisation…), par l’eau ou par contact. Et l’infestation commence. Les moisissures sont des champignons microscopiques présents dans l’environnement sous forme de spores ; un peu plus de deux cent espèces peuvent être nuisibles pour les documents ! Il s’agit en fait de micro-organismes qui germent en émettant un filament qui contamine le document en réseau. En se nourrissant de la matière organique qui constitue le support, ils sécrètent des enzymes, des acides et des pigments qui dégradent les documents. Un développement mycélien entraîne par conséquent une dégradation matérielle du support par fragilisation du document et apparition de taches plus ou moins colorées. Il existe plusieurs insectes nuisibles aux livres. Les lépismes (poissons d’argent) mangent tout ce qui contient de l’amidon comme la colle, le papier… Les blattes sont omnivores et s’attaquent par grignotage à tout type de matériau organique animal ou végétal. Les psoques (poux des livres), qui indiquent une humidité élevée, se nourrissent de végétaux et de moisissures. Les dermestes, anthrènes, attagènes dégradent la matière animale contenant de la kératine comme la soie, les peaux (cuir, parchemin), les plumes. Les vrillettes, capricornes, termites s’attaquent préférentiellement au bois, mais aussi au papier, cuir et parchemin. Enfin, les mites s’attaquent aux matières contenant de la kératine comme la laine, la soie, les peaux. Les larves issues des œufs se transforment par des mues successives en des insectes adultes. Les larves sont souvent les plus voraces et donc les plus nuisibles pour les collections, mais les adultes de certains insectes, les blattes par exemple, peuvent aussi occasionner des dégâts.

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