Gérondif
Le gérondif est composé du en et la forme verbale du participe présent. Son sujet est généralement le même que celui de la phrase. Le gérondif est toujours employé comme adverbe, car il a une fonction de complément circonstanciel qui exprime manière, cause, condition et temps (Boysen 1996 : 365).
Escoubas-Benveniste (2013 : 71-73) montre que le gérondif est très utilisé en français écrit, cependant, cette forme verbale existe mais n’occupe pas une place centrale dans la langue parlée : la probabilité de rencontrer le gérondif dans la presse écrite est sept fois plus que la probabilité de le rencontrer dans l’oral spontané.
Lorsque le gérondif exprime une manière, il est, lors d’une traduction du français vers le suédois, remplacé par une construction utilisant genom att, et lorsqu’il exprime une cause, il est remplacé par une proposition subordonnée en utilisant eftersom (Pedersen et al. 1989 : 335). Ingo (2007 : 204) explique que le gérondif indiquant une action ou une action simultanée correspond en suédois à une proposition principale ou subordonnée.
Participe passé
Le participe passé peut être employé avec ou sans auxiliaire.
Participe passé employé avec auxiliaire
Le participe passé est employé avec l’auxiliaire avoir ou être dans la conjugaison des temps composées.
Participe passé employé sans auxiliaire
Le participe passé employé sans auxiliaire a la fonction d’un adjectif. Lorsque le participe passé est employé comme adjectif, il s’accorde en genre et en nombre avec le nom auquel il s’apporte. Il peut être épithète, attribut du sujet ou bien attribut libre. Il peut également se trouver dans une construction absolue (Boysen 1996 : 367).
Il peut également se trouver en apposition ou comme complément circonstanciel (Pedersen et al. 1989 : 336).
Une entité en participe passé, en français, est généralement remplacée par une proposition principale coordonnée en suédois (Eriksson 1997 : 117-120, 144, 180).
Le complément circonstanciel
Le complément circonstanciel est un mot ou un groupe de mots qui apporte des précisions de l’action exprimée par la phrase. Comme nous l’avons vu, le gérondif est toujours employé comme complément circonstanciel (Boysen 1996 : 92-365), mais le complément circonstanciel peut également prendre d’autres formes.
Lorsqu’il s’agit d’un complément circonstanciel qui a pour but d’introduire une personne citée ou concernée, il est toujours placé en début de phrase aussi bien en style soigné que dans la conversation de style familiale (Vinay & Darbelnet 1958 : 203).
La différence entre le complément circonstanciel et l’apposition n’est pas toujours évident. Comme le montre Leeman (2000), il est souvent possible d’interpréter une proposition subordonnée comme complément circonstanciel aussi bien que comme apposition. Faire passer les compléments circonstanciels à la catégorie des appositions-l’auteur admet que la grammaire gagnerait en généralité et en simplicité. Cependant, l’auteur considère que la différence est importante lors de l’analyse du sens d’une phrase.
L’apposition est une structure très distinctive dans la langue française. Elle peut avoir une fonction de complément circonstanciel ou une fonction prédicative. L’apposition dans sa fonction de complément circonstanciel est, lors d’une traduction vers le suédois, généralement remplacée par une proposition adverbiale subordonnée. Les deux formes grammaticales les plus courantes d’apposition (dans sa fonction complément circonstanciel) sont le participe passé et le participe présent (Eriksson 1997 : 144-145).
Résultat et analyse
Contexte culturel
Le texte « La vinification et l’élevage » a une fonction informative et s’adresse aux sommeliers, amateurs de vin et œnotouristes, qui possèdent des connaissances générales sur le vin et sur la vinification. Le livre est écrit d’un langage technique. Comme l’explique Ingo (2007 : 126), la connaissance de base du lecteur dans le pays d’origine peut se différencier du celui du lecteur dans le pays cible. Dans le cas de « La vinification et l’élevage », nous estimons que le texte cible aura le même type de destinataire – sommeliers, amateurs de vin et œnotouristes. Ces trois catégories de destinataires devraient, indépendamment de ses origines, connaître la base de la vinification en général. Sur ce point, le « skopos » ne change pas. Cependant, certaines pratiques spécifiques risquent d’être inconnues à un lecteur suédois, par exemple pigeage ou coulure. Ces deux termes français sont utilisés dans la langue suédoise. Dans la traduction, ces termes ont demandé une explication .
Le vin a un rôle particulier dans la culture de la France, et il se manifeste dans la langue française. Le discours spécifique sur le vin se distingue notamment pour sa richesse lexicale. Il existe une variété remarquable de termes techniques, de synonymes et de métaphores (Negro 2012 : 1-10), ce qui peut justement être observé dans « La vinification et l’élevage ». Le texte comprend une multitude de termes techniques, souvent plus précises que ces homologues suédois. Il existe dans plusieurs cas où deux mots en français ne correspondent à qu’un mot en suédois, ce qui peut être observé dans le tableau 1.
Le style du texte source est très soigné, ce qui est souvent le cas pour des textes français sur le vin. Le texte comprend un certain nombre de propositions participiales, qui a une fonction stylistique dans la langue française (Eriksson 1997 : 113). Les propositions participiales ont dû être remplacés par d’autres types de propositions lors de la traduction, car l’emploi du participe présent dans sa fonction verbale donne un effet archaïque et grandiloquent en suédois (Eriksson 1997 : 113). Les propositions participiales sont décrites davantage dans la partie 4.2. Lors de la traduction, le style très formel et métaphorique a dû être réprimé, pour être adapté au langage clair suédois (Rösare & Mattson 2017 : 25), ce que nous pouvons observer dans les exemples 27 et 90. Cependant, afin de ne pas perdre l’expression de l’auteur, certaines métaphores ont été gardées, comme dans les exemples 128 et 129. Pour assurer la clarté de langage, certains mots se diffèrent, comme par exemple amours et fils de l’intrigue.
La proposition participiale
Participe présent
Nous trouvons 12 cas de participe présent dans le texte source. Il y a deux exemples où le participe présent exprime une cause. Selon Pedersen et al. (1989 : 334), la phrase en question devra correspondre à une proposition causale en suédois avec le mot eftersom. Deux exemples (22, 148) résultent en suédois en une proposition causale avec le mot då, quasi-synonyme du mot eftersom.
Nous pouvons également observer que la phrase 148, très longue avec certaines répétitions, résultent en une phrase un peu plus courte en suédois. Les actions, la cause et l’effet qui se produisent dans la phrase française sont :
1. Action : Les cuvaisons s’allongent
2. Nouvelle évolution
3. Action : Les cuvaisons se réduisent
4. Cause : désir de produire un autre style de vins (participe présent)
5. Effet : cuvaisons plus courtes
En suédois la phrase est un peu plus courte avec les actes, la cause et l’effet suivants :
1. Action : Les cuvaisons sont longues
2. Effet : les cuvaisons se réduisent
3. Cause : désir de produire un autre style de vins (proposition causale avec då)
