Plantes hôtes de Caryedon serratus (Ol.)

IDENTIFICATION DES PRINCIPAUX RAVAGEURS DE L’ARACHIDE AU TCHAD ET DYNAMIQUE DE CONTAMINATION EFFET DES PLANTES HOTES SAUVAGES ET DES GRENIERS

L’adulte de Cayedon serratus est de couleur brun foncé moucheté de noir, au corps ovale allongé de 6 mm environ (Delobel et Tran, 1993). Ses fémurs postérieurs sont dilatés et denticulés au bord ventral et ses tibias sont recourbés en arc de cercle. Aux yeux gros et saillants, il possède des longues antennes dilatées à partir du troisième article (fig.1). Seules les larves se nourrissent de l’arachide. Les adultes de C. serratus subsistent à partir de diverses substances (pollen, nectar…) dans la nature. Dans les conditions optimales de température (30° C), d’humidité relative (70 %) et d’alimentation, la ponte moyenne des femelles de C. serratus est de 650 œufs (maximum 1457 œufs) et la longévité moyenne est de 3 mois (maximum 6 mois) (Delobel, 1989). Dans ces conditions, la durée moyenne de développement de l’œuf à l’adulte est d’environ 40 jours en passant par 4 stades larvaires. A l’éclosion, la larve de stade et de 3ème stade aux pattes réduites sont presque immobiles. Coléoptère à métamorphose complète (holométabole), le cycle évolutif de C. serratus se résume à trois états : état larvaire, état nymphal et état adulte et correspond à la figure ci- dessous (Buquet et al., 1978).

Origine et répartition géographique

La bruche de l’arachide C. serratus Ol. est originaire de l’Ancien Monde (actuelle Egypte), d’Asie et d’Afrique (Delobet et Tran, 1993 ; Sembène, 1997). Elle appartient au genre Caryedon qui compte actuellement plus d’une trentaine d’espèces (Delobel et al, 1995) et parasite les gousses d’un certain nombre de légumineuses sauvages dont les genres Bauhinia, Tamarindus, et Cassia (Lafleur, 1994 ; Sembène, 1997). Elle a été observée sur l’arachide pour la première fois en 1916 au Sénégal et en 1917 à Java en Indonésie (Sembène, 1997). Les résultats des études menées par Sembène en 2004 sur l’origine d’infestation de l’arachide par C. serratus au Sénégal ont montré que les populations de cet insecte provenant de Piliostigma reticulatum et celles de Arachis hypogeae sont morphologiquement et génétiquement identiques. Selon les auteurs, actuellement C. serratus est un insecte cosmopolite. Il est présent dans la plupart desrégions chaudes du monde et, est l’une des espèces les plus nuisibles en Afrique (Matokot, 1987 ; Sembène, 1997).

Plantes hôtes de Caryedon serratus (Ol.)

Reticulata, aussi appelée Piliostigma reticulatum est une Césalpiniacée à fût contourné et rarement droit. Elle mesure 8 à 9 m de haut sur un sol fertile et porte une cime sphérique et touffue. L’écorce est de couleur noirâtre, profondément fissurée longitudinalement. La feuille est épaisse et mesure environ 7 cm de large et 8 cm de long supportée par un pétiole de 1 à 3 cm de long. La gousse est longue de 15 à 20 cm et large de 5 cm, parfois bosselée devenant ligneuse. Les fleurs sont blanches et larges d’environ 2 cm (Berhaut, 1967). Au Tchad, B. reticulata est une plante à vertu médicamenteuse. Les feuilles bouillies sont utilisées dans le traitement de rhume, de l’ophtalmie, de la toux, de bronchite et de la névralgie dentaire. Les écorces bouillies sont un remède contre la diarrhée, la dysenterie et le rhumatisme.

C’est une Césalpiniacée haute de 12 à 15 m à tronc tortueux et à fleurs à pétales étalés jaunâtres. Les gousses sont épaisses et charnues, donnent un goût acidulé ainsi que les folioles. Au Tchad, les gousses ont une vertu médicamenteuse. Macérées dans l’eau, elles sont utilisées dans le traitement de la varicelle et dans la préparation de la bouillie. Les feuilles contiennent 8 à 15 paires de folioles à nervures saillantes. Petit arbre de longueur 1 à 4 m et peut atteindre 10 à 12 m sur un terrain fertile (Guèye, 2000), Cassia sieberiana est caractérisé par des fleurs jaunes, larges de 3 à 4 cm, en grappes légères longues de 15 à 30 cm et à pétioles étalés. Les feuilles composées pennées ont 6 à 12 paires de folioles. Les gousses sont cylindriques, ligneuses et longues de 30 à 60 cm.

L’arachide est originaire d’Amérique du Sud. Elle est introduite au Sénégal à la fin du 16ème Siècle (Sembène et Delobel, 1996 ; Sall, 1997). C’est une légumineuse annuelle à fleur jaune, aux feuilles vertes foncées, au port étalé ou érigé et aux gousses hypogées. Au Tchad, à l’époque coloniale, l’arachide a été introduite précisément dans la partie sahélienne du pays comme une culture alternative à l’absence ou à la faiblesse du coton comme source de revenu (Magrin, 2001). Aujourd’hui, la partie soudanienne du pays jadis réservée à la culture de coton devient le principal bassin arachidier. La superficie totale emblavée pour la culture d’arachide au Tchad est de l’ordre de 450.000 hectares par an avec un rendement d’environ une tonne par hectare (ONDR, 2004). Les variétés cultivées sont entre autres : la 57-313 ; la 55-347 ; la Fleur 11 ; la BSS ; la TS 32-7 ; la 73-33 ; la « délavée » et la « Rose de Déli ». La plupart de ces variétés sont originaires de Bambeye au Sénégal. Une grande partie de la production arachidière au Tchad est exportée vers le Cameroun, la République Centrafricaine et le Congo. Au niveau local, il y a seulement deux usines d’extraction d’huile et de fabrication de savon (à Moundou et à Koumra) dont les capacités d’absorption sont limitées. Les transformations artisanales telles que extraction d’huile, fabrication des tourteaux, des cacahouètes des pâtes appelées « Mbatkoro » constituent une activité génératrice de revenu pour plusieurs ménages tchadiens.

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