Pnine (1957) roman de Vladimir NABOKOV

Pnine (1957) roman de Vladimir NABOKOV

Timothée Pavlovitch Pnine, né en 1898, fils d’un ophtalmologiste réputé de Saint-Pétersbourg, a quitté la Russie à la suite de la révolution bolchevique. Il termina ses études à Prague. Il vécut quinze ans à Paris où, en 1925, poète vaguement libraire, il épousa l’étudiante en psychiatrie Liza Bogolepov, qui, en 1938, l’abandonna pour un collègue allemand, le Dr. Eric Wind. Comme celui-ci était marié quelque part en Amérique du Sud, en 1940, elle revint auprès de Pnine enceinte de sept mois. Fuyant devant l’invasion allemande, ils partirent ensemble aux États-Unis, le voyage lui paraissant avoir une «teinte de conte de fée» jusqu’à ce qu’il soit abordé par un passager qui était nul autre que Wind qui lui annonça son intention d’épouser Liza. Alors qu’il est titulaire d’un doctorat de sociologie et d’économie politique, il donne, depuis 1945, au  »Waindell College », quelque part en Nouvelle-Angleterre, des cours de russe élémentaire et de littérature comparée, à quelques étudiants seulement, en tant que simple professeur adjoint du département d’allemand. Et il transite par sa langue natale lorsque le mot anglais lui fait défaut,De Pnine nous sont montrés son physique étonnant et ses maladresses amusantes alors qu’un jour de l’automne 1950, il se rend en train de Waindell à la ville voisine de Cremona où il vient donner une conférence à un club de femmes. Cependant, malgré ses précautions, il est monté dans le mauvais train, comme le lui signale le contrôleur à mi-chemin.

Quand il essaie alors frénétiquement de prendre un autocar, il ressent un léger malaise cardiaque, qui le conduit à se souvenir de son enfance à Saint-Pétersbourg, en particulier d’une fièvre qui le fit délirer, à se souvenir de l’amour que lui portait sa mère, à se souvenir de la révolution russe. Finalement, tout de même arrivé à temps à Cremona, alors qu’il doit commencer à parler, il croit voir dans l’assistance tant et tant de gens de son passé.Comme leur fille, Isabelle, s’est mariée et a déménagé, Laurence Clements, professeur de philosophie à Waindell, et sa femme, Joan, sont à la recherche d’un nouveau locataire. Il se trouve que c’est Pnine, à qui la bibliothécaire de l’université, Mme Thayer, a donné le renseignement. Bien que d’abord réticents à accueillir un homme qui a une mauvaise réputation (Laurence considère que c’est un «hurluberlu»), les Clements en viennent à s’amuser de ses excentricités, de ses fautives prononciations et de sa syntaxe particulière. Et lui qui, à cause du bruit venu de l’extérieur et de l’insuffisance du chauffage, n’avait jamais été satisfait du logement qu’il avait trouvé, se montre enfin relativement heureux dans cette maison. Survient l’histoire de ses relations avec Liza, qui l’a manipulé afin de pouvoir venir aux États-Unis, et épouser Eric Wind. Elle lui rend visite, afin d’obtenir, même s’il a un faible salaire, qu’il consacre de l’argent pour payer les études de son fils, Victor, car, si Wind a divorcé pour l’épouser, il ne peut supporter l’enfant, maintenant âgé de quatorze ans. Bien que Pnine soit conscient de sa manoeuvre, il y cède, car il l’aime encore. Mais cette rencontre le laisse avec un gros chagrin, la cruauté de Liza lui faisant crier : «Il ne me reste rien, rien, rien !»

Les Clements étant partis dans l’Ouest pour rendre visite à leur fille, Pnine est seul dans la maison. On apprend à quel point il est compétent en littérature russe, ce qui contraste avec son anglais balbutiant. Il va donner son cours. Quand il en a fini, il se rend à la bibliothèque de l’université, où il ne répond pas aux essais de conversation que fait Mme Thayer, car, comme elle évoque la possibilité du retour d’Isabelle, il y pressent la menace de la perte de sa chambre. De plus, il est mécontent d’avoir à rapporter un livre qui est demandé par un autre usager ; or le registre indique que cet usager est nul autre que lui. En proie à l’agitation, il se retranche dans son coin favori pour continuer ses recherches en vue du livre qu’il veut écrire, une « »Petite Histoire de la culture russe »». Avant de partir, il passe par la salle des périodiques pour parcourir un journal publié par des émigrés russes à Chicago. Rentré à la maison, il reprend ses lectures. Certains soirs, il assiste, à l’université, à des séances culturelles, l’une d’elles lui ayant permis de voir des films soviétiques tournés à la fin des années quarante, dont la volonté de propagande lui déplut, mais qui montraient des paysages qui firent venir dans ses yeux des larmes dues à la nostalgie. Un soir, alors qu’il se met au lit, il est surpris par le bruit que font l’arrivée d’une voiture, des voix, une malle tirée dans l’escalier : ce sont les Clements qui sont de retour avec leur fille, Isabelle, qui vient de divorcer, et est sur le point de pénétrer dans sa chambre, qui est pour lors celle de Pnine !

 

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